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Citations sur La chasseuse d'astres (10)

Couchée sur le sable je somnole, je rêve à d'autres mers, celle de Saint Domingue, couleur vert émeraude, argentée en hiver, tout comme celle de Cuba, ou en France celle de Saint-Malo, sur la Côte d'Emeraude. Dans l'obsession de retrouver l'odeur, la saveur, la présence indescriptible de la mer cubaine, mon corps s'est échoué sur d'autres plages, j'ai plongé dans les profondeurs d'autres océans, avec le désir de recouvrer la chaleur des flots qui berçaient mon enfance, mon adolescence, dans le vaste azur de Cojímar.
Je suis une chercheuse de mers.
(...) Une femme se tient au loin. Nous sommes seules, elle et moi sur la plage.
(...) La femme semble voler, le visage aigu comme celui d'un oiseau. Elle s'approche de moi....
---- Tu es une charmeuse d'océans. Et moi une charmeuse d'astres murmure-t-elle.
Son regard est vif, étincelant.

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Maintenant que j'ai fini d'écrire, en mille désordres, sur elle, sur nous en définitive, quand en posant ma tête sur l'oreiller je rêve d'elle et qu'elle m'apparaît constamment, je m'aperçois que je n'écris pas seulement sur elle ; que désormais cette femme, avec sa vie, m'a transmis un legs, m'a faite sa fille, m'a engendrée, parce qu'en m'identifiant à son destin et à ses valeurs elle m'a faite héritière de sa connaissance, de sa poétique, et m'a offert une identité nécessaire pour retourner à ce lieu où je suis partie, où je me suis enfuie, où je me suis égarée... Remedio Varo m'a pressentie avec son art et m'a sauvée du suicide.
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On change de lieu on ne change pas de vie, ta vie est la tienne jusqu’au dernier moment, et tu traînes avec elle ta marque de naissance
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Victor et Remedios eurent le temps de s'aimer dans la solitude la plus absolue, face à la mer, avec juste le nécessaire pour se nourrir, vêtus pauvrement ; ils vécurent l'amour comme peu de personnes l'ont vécu ici-bas. Et il suffisait de tourner la tête et voilà, la guerre était là.
Remedios a la certitude que ce fut là une belle façon de résister à la guerre.
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« - Je viens de voir passer un tournesol géant, qui me disait adieu du hublot d’un avion. L’avion glissait au dessus des roues, dans la rue. Il était gigantesque et gris… Je viens de le voir à travers la fenêtre.

Remedios soupira enflammée par sa vision."
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Le fait est que Remedios aussi commençait à s'ennuyer ferme au contact du bric-à-brac et des balivernes des têtes pensantes du surréalisme ; elle en avait sa claque d'entendre toujours le même blabla, y compris les théories de Breton et celles de Péret, surtout ces dernières. ça l'écoeurait de voir le traitement qu'ils infligeaient à leurs femmes. Nadja fut oubliée par Breton, après avoir fait d'elle sa principale muse. En outre, il n'avaient que le suicide et la mort aux lèvres, comme démon artistique, alors que Remedios, au contraire, désirait vivre longuement.
Les femmes étaient utilisées de préférence pour leur talent de cuisinières et comme éléments décoratifs à tel ou tel moment, mais quant à les écouter et à tenir compte d'elles, bien peu le faisaient.
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Elle entreprit un tableau blanc et argenté, peignit le salon, les rideaux au vent, un tapis et dessus une femme à longue chevelure rousse, qui tient dans sa main une pelote de laine dont le fil l'unit à la figure d'un homme, sur la poitrine duquel s'ouvre un labyrinthe aux portes gothiques d'où s'envolent des oiseaux, sans qu'on sache s'ils sortent ou s'ils entrent. l'homme a été tissé par la main de la femme, ou bien c'est elle qui le détisse, il n'a pas de visage, sur le parquet brillent, çà et là, des fleurs d'automne qui ont pénétré par la fenêtre.
Elle ne ferma pas l'oeil de la nuit et à l'aube le tableau était terminé.
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(...) L'important c'est se plonger dans l'amour de l'art que tu pratiques chaque jour, et que ta vie en soit imprégnée, au point de ne pouvoir faire la différence entre ta vie et l'art, car tous deux se confondent. Tout le reste n'est qu'eau putride et nauséabonde.
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-Votre épouse est une immense artiste, mais la politique et moi nous sommes incompatibles.
-Je le sais, merci, je sais que ma Remedios est l'une des meilleures du mouvement. Elle possède un univers très personnel, et cela bien qu'elle ne l'ait pas développé dans toute son intensité. D'un autre côté, la politique fait partie de la réalité et vous vivez en elle. Vous la modifiez du seul fait d'exister.
-Je préfère l'irréalité, monsieur Lizarraga, n'est-ce-pas ce que propose le surréalisme comme mode de vie ?
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Quant à la libération sexuelle réclamée à cor et à cri par les surréalistes sous prétexte de modifier la société, elle ne put jamais s’y résoudre(…) L’amour était la matière première qui nourrissait le désir .Le sexe était pour elle la liberté propre et transparente
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