La vie d'une cité à travers les âges est d'un grand enseignement.
Voir grandir ce village, voir ses maisons devenir des palais et ses oratoires des basiliques ; se dire que les descendants des pâtres ignorants de naguère sont ce légiste, ce général, cet empereur, quel émouvant spectacle !
Lentement, à force de vertus, les générations se sont élevées. Elles se maintiennent un temps à un faîte de gloire et de prospérité - d'autant plus longtemps qu'elles sont montées moins vite - Puis, tout se désagrège, s'écroule : il n'y a plus que des noms et des ruines.
L'histoire est la contemplation des successives transformations de la société.
Faisons un peu d'histoire et regardons vivre une ville. Penchons-nous, comme par une fenêtre ouverte, ici ou là, sur des instants de son existence.
Rome, ce village devenu "continent", et que le temps a effrité sans l'engloutir, arrête tout d'abord notre vue...
(extrait de l'avant-propos de l'édition parue chez "Nathan" en 1935)