AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 23 notes
5
7 avis
4
7 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus, pour la catégorie de Littérature blanche, ma lecture pour le mois d'octobre était « Les garçons russes ne pleurent jamais» de Valérie van Oost, publié aux Editions Librinova. Ce texte procure une véritable croisière au fil de la Volga, permettant de faire la connaissance de Sacha, adolescent russe qui a été adopté quand il était tout bébé par un couple français et qui se trouve à un tournant de sa vie.

Ce livre fait découvrir le quotidien, pas toujours facile, de l'éducation d'un jeune garçon avec les nombreuses tentations actuelles mais encore plus les difficultés pour un enfant adopté de trouver sa place au sein d'une société dont il ne comprend pas toujours les codes.

Par ce récit, c'est à la fois une plongée dans la vie intime d'Antoine et Juliette, couple bourgeois et parents désoeuvrés face à l'itinéraire dangereux que prend leur enfant ainsi qu'un voyage dans la Russie profonde, bien loin des décors de cartes postales que l'on pourrait connaître de Moscou ou de Saint-Pétersbourg.

J'ai aimé la plume sensible avec laquelle l'auteure a choisi de raconter ce parcours initiatique, semblant si vrai et connu par elle-même, comme si elle en était elle-même l'une des protagonistes ou comme si elle narrait celui qu'elle avait vécu. C'est à la fois tellement juste et tangible que le larmoyant inutile n'y a pas sa place. La construction des personnages est très ciselée, alternant le passé au présent de façon homogène.

Par les descriptions des lieux, des odeurs et des ambiances, le lecteur a lui-même l'impression de s'être envolé loin de chez lui, d'avoir été permuté aux côtés de cette famille, au rythme calme de la houle et des soubresauts du bateau, dans ce road-trip fluvial sur la Volga, afin de remonter aux origines filiales de Sacha.

Une originalité est de faire ce voyage au fil des escales du bateau au travers d'une bande-son, composée essentiellement de morceaux de raps méconnus ainsi que de musiques russes. Encore une belle découverte que ce Prix des Auteurs Inconnus m'aura permis de rencontrer.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          440
****

Juliette est une mère désemparée. Elle a tout essayé mais elle ne sait plus comment faire pour éviter l'éloignement de son fils Sacha. Il y a 17 ans, c'est avec Antoine, son mari, qu'ils sont partis en Russie adopter ce petit garçon de 10 mois. Aujourd'hui, elle mise ses derniers espoirs sur la croisière qui les entraîne sur la Volga, à le recherche d'un lien distendu... Les racines de Sacha sont leur dernière chance de calmer la colère qui gronde en lui...

J'ai fait la rencontre de Valérie van Oost avec son premier roman, Hurler sans bruit. Son écriture m'avait touché.
Les garçons russes ne pleurent jamais est à la hauteur de mes souvenirs de lecture : juste, touchant et parfaitement construit.

Valérie van Oost nous fait voyager. Sur la Volga et aux centres des villes russes mais aussi au coeur d'une famille malmenée.
L'adoption est le sujet principal de ce roman. L'auteur s'attarde tout autant sur le vide que ressent Sacha, les questions qu'il se pose sur son pays, son passé et l'avenir qu'il ne connaîtra jamais, que sur la souffrance de Juliette dont le lien avec cet enfant ne semblait jamais pouvoir se briser. On ressent toute les difficultés de l'un et l'autre, le chemin sinueux qu'ils suivent l'un vers l'autre.

Au gré du rap et des airs de musique classique, entre l'errance dans les nuits parisiennes et la solitude qui se cache derrière des portes fermées, on assiste, impuissants, à la longue chute de cet amour fusionnel...

Un roman d'une grande justesse, sur le combat d'une mère, celui de toute une vie, une femme que rien n'arrêtera pour garder son enfant à ses côtés... Merci à l'auteur pour sa confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
Commenter  J’apprécie          292
J'ai découvert Valérie van Oost avec son premier roman Hurler sans bruit qui m'avait particulièrement touchée par sa justesse et son écriture. Je n'hésite donc pas quand elle me propose de découvrir son deuxième roman.

Ce roman est l'histoire d'une famille et d'une adoption, celle de Sacha, il y a presque 17 ans, que Juliette et son mari, Antoine, étaient allés chercher à Astrakhan, au sud-est de la Russie, sur les bords de la Volga. Avant une échéance de la dernière chance pour le jeune homme, ses parents et lui-même s'embarquent pour un voyage sur le fleuve, de Moscou à Astrakhan sur les traces de ses origines mais aussi de celles de la famille qu'ils forment  pour que Sacha, en perdition, découvre enfin d'où il vient et à travers elles, redécouvre ses parents et donne un sens à sa vie.

"Personne ne comprend cette face de lui trop obscure, effrayante, hideuse, alors il leur jette à la gueule. Il n'y a que sa mère pour lui dire qu'il est beau, qu'il a bon fond, qu'il est intelligent, qu'il a tout pour réussir sa vie. Mais c'est sa mère, comment pourrait-il la croire. (p157)"


Valérie van Oost, fait monter à bord du bateau une famille au bord du cahot : ils ne se comprennent et ne s'entendent plus, que ce soit le couple formé par Antoine et Juliette ou qu'il s'agisse de Sacha, déscolarisé, fugueur, délinquant et dont la justice possède sur lui un dossier qui commence à s'épaissir et qui lui a fait une proposition de la dernière chance.

A travers les villes-étapes qui les mèneront de Moscou à Astrakhan, l'auteure retrace les chemins parcourus depuis leur première rencontre à l'orphelinat mais également les déroutes de Sacha, les basculements qui se sont opérés depuis son arrivée et la vie de la famille et la sienne mise en péril par ses dérives.

C'est un roman d'apprentissage d'une famille avec ce qu'elle peut avoir parfois de maladresses, de trop de pressions et d'amour, d'étouffements mais également les écueils, les changements qui s'opèrent au fil du temps. Chacun va apprendre à découvrir ou redécouvrir l'autre et le tout au son d'une bande son rap (qui est pour moi, comme pour Juliette, un style musical totalement étranger)  dont j'ai découvert, grâce à elle, les textes parfois d'une grande beauté et reflétant le mal-être dans lequel l'adolescent se noie.

Je ne savais pas dans quel voyage j'allais me lancer et au fil des pages j'ai aimé que l'auteure confronte deux mondes, celui de la famille avec des racines normandes et versaillaises, la façon dont chacune recevra cet enfant venu d'ailleurs, mais aussi celui de deux pays avec leurs "folklores" et traditions, tellement différentes avec parfois un choc culturel auquel Sacha ne s'attendait pas.

L'enfermement de Sacha dans son monde, écouteurs vissés aux oreilles, la détresse de Juliette qui voudrait retrouver le lien qui s'était installé dès sa rencontre avec le nourrisson et qui ne comprend plus le délinquant qu'il est devenu et Antoine, assez effacé, qui est au bord de quitter le navire familial qui lui devient étranger et où il ne trouve plus sa place.

J'ai trouvé parfois qu'il y avait abondance de détails, sur les lieux, devenant parfois presque un guide touristique mais qui, au final, sont nécessaires pour imprégner le récit de paysages, de contrastes, d'atmosphères comme le sont les rencontres faites au cours de la navigation. Oui c'est cela, on navigue et là il s'agit parfois d'eaux troubles dans lesquelles Sacha s'enfoncent, où sa seule bouée de sauvetage il la trouve dans le rap, musique générationnelle dans laquelle il se reconnaît, s'identifie.

Ce roman révèle l'autre face d'une adoption, où tout n'est pas rose, doux, où chacun n'a pas forcément les clés pour ouvrir certaines portes, les démarches, les attentes, les rencontres de psychologues et de juges pour trouver un moyen de se reconnecter, comme une nouvelle naissance, une nouvelle rencontre.

Comme pour son précédent roman, Valérie van Oost, évoque avec justesse et originalité par le cadre choisi, le thème de l'adoption, ses rouages, les bonheurs mais aussi les difficultés qui peuvent survenir au fil du temps, malgré l'amour et parce que dans les gènes il peut rester une trace de l'âme slave et que Les garçons russes ne pleurent jamais et n'ont pas toujours les mots pour s'expliquer.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
Commenter  J’apprécie          170
Juliette et Antoine ont adopté Sacha à sa naissance, en Russie. A 17 ans, le jeune homme semble perdu : il ne travaille plus à l'école, ment à ses parents et est à deux doigts de sombrer dans la délinquance. Pour partir à la découverte des racines de leur fils, Antoine et Juliette organisent une croisière sur la Volga. Ce voyage sonne comme une dernière chance : celle de se retrouver en famille mais aussi une chance pour que Sacha puisse se (re)trouver. En effet, comment se construire à l'adolescence alors que l'on ne dispose pas des clés de son origine ?
C'est aussi l'occasion pour Juliette et Antoine De renforcer leur couple, lui aussi sur la tangente... Les années passent, Antoine et Juliette s'éloignent, ne partageant plus que l'éducation de leur fils.

L'histoire d'une quête d'identité désespérée d'un enfant et de l'amour inconditionnel d'une mère.

J'ai beaucoup aimé lire ce roman regroupant à la fois les codes du carnet de voyage et de la quête initiatique. Les thèmes abordés sont divers : la quête identitaire, la famille, l'adoption, l'adolescence, le couple, l'amour,...

La plume de Valérie van Oost est particulièrement efficace : très immersive, car elle nous plonge dans l'intimité d'une famille, mais aussi au coeur de la Russie avec son histoire et ses traditions. Bien qu'elle évoque des thématiques plutôt difficiles, l'autrice ne sombre jamais dans le pathos ou le côté larmoyant ce qui est vraiment très plaisant ! J'ai beaucoup apprécié sa manière d'écrire : c'est une vraie conteuse d'histoires !
On est touché par chacun des personnages : Sacha, l'adolescent dont les questions sont restées sans réponses, Antoine, qui cherche à donner une impulsion nouvelle à sa vie et Juliette qui essaye désespérément de recoller les morceaux.

La touche d'originalité de ce roman réside dans les touches de rap qui sont glissées ça et là avec une playlist à la fin du roman.

Si vous ne connaissez pas encore cette autrice n'hésitez pas à la découvrir !
Commenter  J’apprécie          30
Le commentaire de Carole :
Ce livre nous embarque dans une croisière sur la Volga où les vagues d'émotions vont être nombreuses. Juliette et Antoine font un voyage vers la Russie pour aller adopter Sacha, nous allons refaire ce voyage 17 ans plus tard en famille. Juliette se passionne pour le café, elle est gérante d'une brûlerie, mais son premier rêve est d'être maman sachant très bien que son mari Antoine ferait un bon père. Nous allons suivre le déroulement des rendez-vous pour l'adoption et surtout la rencontre avec Sacha, tout petit bébé, qui se trouve dans une grande maison d'adoption en Russie. Ce qui donne de l'attrait au roman, c'est la difficulté que Sacha donne à ses parents dès son jeune âge. Très jeune, il découvre la vie nocturne avec des copains pas nécessairement recommandables, étant mineur, les parents doivent souvent faire appel à la justice pour protéger Sacha. Il ne sait pas d'où il vient, il va jusqu'à dire à Juliette, tu n'es pas ma mère ou bien, c'est toi qui es venu me chercher moi, je ne t'ai rien demandé. C'est un garçon rebelle qui donne du fil à retordre à ses parents. Son père a un peu plus de facilité avec Sacha, mais son esprit est plus souvent au travail avec Ariane sa collègue de travail. Est-ce que la solution serait de retourner en Russie avec Sacha pour lui faire découvrir son pays ? C'est sur cette croisière que nous allons voguer avec beaucoup de houle et toujours en arrière-plan une musique mêlant le rap avec la musique de la Russie. Une histoire bien écrite, les émotions sont très présentes spécialement ceux de Juliette et Sacha et nous tournons les pages rapidement pour découvrir si Sacha va retrouver le bonheur dans son lieu de naissance.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
Commenter  J’apprécie          30
En route pour la Russie et ma deuxième lecture du Prix des Auteurs Inconnus ! Direction « Les garçons russes ne pleurent jamais » !

C'était vraiment une très belle lecture qui m'a beaucoup touchée ! La quête initiatique d'une famille entière sur la route des origines de leur fils adopté, et de leurs relations brisées. Autant entre les parents et Sacha, leur ado, que dans le couple.

J'ai d'abord beaucoup aimé les personnages. Tous réalistes et cohérents dans leurs modes de vie, de penser et d'évoluer. On sent vraiment à travers le récit les relations d'amour, d'incompréhension, presque de haine des fois, entre eux ! C'est davantage montré qu'on alterne les trois points de vue des parents et de l'ado, qui nous rallient une fois à l'un, une fois à l'autre tant on comprend bien ce qu'ils vivent et leur manière de penser ! J'ai trouvé impressionnant cette capacité de l'autrice à faire adhérer et comprendre tous ces bords !

Malgré les quelques fautes d'accords, la plume est très poétique sans trop en faire et reste fluide à lire ! Je regrette malheureusement un peu de descriptions de la Russie et une fin un peu brutale. J'aurais beaucoup aimé un épilogue pour voir l'évolution de nos personnages ! J'ai un peu l'impression de se concentrer sur le négatif et de couper sans voir le positif qui découle de toute cette super aventure russe.

Cependant ça reste un très joli récit qui m'aura mis des étoiles dans le coeur ! Et un peu de vodka aussi !
Commenter  J’apprécie          10
Les garçons russes ne pleurent jamais racontent l'histoire de Sacha, à quelques mois de la majorité. Il part en Russie lors d'une voyage pour comprendre d'où il vient, adopté étant bébé par Juliette et Antoine, un couple marié. Juliette a choisi, pour ce voyage russe, une croisière en bateau, voguant sur la Volga, allant de Moscou à Astrakhan. Cela permet au trio de découvrir la Russie en faisant des escales dans certaines villes, comme Saratov par exemple. Cependant ce voyage très touristique ne plaît pas à Sacha, il ne souhaite pas visiter les musées, les églises, ou suivre les sentiers touristiques. Sacha, lui, aime les immeubles des cités, rencontrer des personnes du même âge… Quant à Antoine et Juliette, ils ont également espoir de se retrouver en tant que couple, ne vivant plus que pour leur fils. Ce voyage sera-t-il ce qu'ils espéraient ?

J'ai bien aimé cette histoire, on voit tout de suite à quel point elle a été travaillée. Tout est bien écrit, les descriptions des lieux, des arômes, et de la croisière sont très complètes. On remarque le soin qu'a l'auteure pour poser les mots. Il est impossible de ne pas s'attacher aux personnages, j'ai accroché avec les trois personnages principaux. On ne peut que ressentir l'envie d'aider cette famille à l'équilibre très fragile. L'histoire suit son cours au rythme de la Volga, à chaque escale, nous en apprenons plus. le roman est construit en forme d'allers-retours entre le présent et le futur, revenant ainsi à l'adoption de Sacha, son enfance et son adolescence. En retraçant sa vie, l'histoire est très nostalgique. Elle raconte comment ils en sont arrivés là. Sacha, qui a tout pour être heureux ne l'est pas, et ses parents font tout pour l'aider, malgré ses actes.

On rencontre d'autres personnages également, Yulia, Luba, Ilya…, chacune de leurs histoires personnelles sont racontées, ce qui forme un plus à l'histoire. Les personnages secondaires de ce livre sont particulièrement attachants. Enfin, ce récit initiatique relève du voyage. Tous les passionnés du voyage aimeront ce livre, on y découvre la Russie, et on en apprend plus sur ce pays. J'ai trouvé cela passionnant, c'est une culture que je ne connaissais pas forcément et j'ai aimé la découvrir. L'auteure mélange plusieurs univers, comme le voyage, le rap… Pour expliquer quelque chose de bien plus profond : la quête de Sacha, qui se cherche et veut découvrir qui il est, et ce que traversent les parents, qui gravitent autour de leur fils. C'est pourquoi je vous le recommande.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (47) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3674 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}