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Critique de YANCOU


J'ai sauté sur ce nouveau livre de David van Reybrouck car j'ai remarqué le portrait de Bowie en cosmonaute - intrigant. Mais j'ai aussi acheté ce livre de cet auteur belge (traduit du flamand par Isabelle Rosselin) car j'avais adoré son tout petit livre intitulé Zinc, sur l'incroyable confetti de terre libre qui se trouvait autrefois à la croisée des frontières françaises, belges et allemandes (prussiennes pour être plus exact) et qu'aucune puissance n'a réclamé durant près d'un siècle, une histoire d'utopie européenne, disparue après la première guerre mondiale. J'avais aussi bien aimé son roman le Fléau, sur le plagiat, l'Afrique du Sud, Maeterlinck et deux trois autres sujets dont quelques pages très intelligentes sur les gothiques - hé oui. J'ai aussi mis six mois à lire son gros livre sur le Congo, une histoire dramatique, un travail de recherche colossal - c'est que van Reybrouck prend son temps.
Avec Odes, on est dans le journal intime transformé en chapitres avec des thèmes précis : l'Ode à la déconnexion (difficile aujourd'hui de faire quoi que se soit sans regarder sans arrêt son natel), l'Ode à Anne Teresa de Keersmaeker (qui vous donnera l'envie d'aller voir ses chorégraphies), l'Ode au printemps ou encore l'Ode à David Bowie ou la plus belle chanson des Doors.
Vous l'aurez compris, ce livre est riche en réflexion, sur l'art, la morale, l'état du monde, notre relation à la religion, à l'autre. Il ne manque pas d'humour ni d'expériences ni d'arguments et nous parle du suicide avec le même sérieux et - paradoxalement - la même légèreté qu'il nous parlera de son admiration pour Sony Labou Tansi ou Modiano ou de la plus belle chanson d'amour des Doors tiens, sans oublier son emballement sincère lorsqu'il va voir les septante mètres de la Tapisserie de Bayeux !
Odes est le livre idéal pour s'échapper hors du monde tout en y restant présent car la lecture n'est pas une fuite comme on le pensera à tord - la lecture c'est "faire fuir". Avec le bon livre entre vos mains, la lecture aide à faire fuir le trop de réel, bouter la bêtise, chasser la médiocrité, bousculer nos certitudes, refouler la facilité de penser, assaillir les frontières et briser la mer gelée en nous. Et il me semble que c'est ce que fait Odes, qui à sa façon célèbre la vie (intellectuelle), même si l'auteur se la pète un peu parfois - personne n'est parfait.
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