Tout sur la littérature jeunesse

Chapitre 3 : Littérature de l'imaginaire :

Les littératures dites de l'imaginaire: (...)

Repères historiques (…)
Les premiers romans qui façonnent ce secteur dit des littératures de l'imaginaire dans sa forme actuelle viennent des pays anglophones et ont été des œuvres de fantasy, terme anglais sans traduction véritablement satisfaisante, qui apparaît à la fin du XXe siècle. La France n'avait pas vraiment de culture littéraire proche de la fantaisy, si centrale dans le monde anglo-saxon avec notamment l'oeuvre de Tolkien (« Le seigneur des anneaux, 1954-1955) (…).

La fantasy s'est imposée tardivement en tant que telle et a reconfiguré le paysage français de l'édition de romans pour la jeunesse. Si la fantasy se manifeste tout de même dès 1953, sans en prendre encore le terme, avec la traduction de « Narnia » (C.S. Lewis), l'origine du phénomène est plus tardive et résident principalement dans deux succès publics considérables qui se suivent de peu.

Le premier est celui du cycle des « Harry Potter » de J.K. Rowling, qui publié dès 1998 par Gallimard Jeunesse, devient un phénomène populaire et médiatique à partir des troisième et quatrième volumes, puis à partir de 2001 pour ses adaptations cinématographiques.
Le second succès ayant une influence sur ce développement, c'est celui de la trilogie de films tirée par Peter Jackson du « Seigneur des Anneaux » (2001-2003).
« A la croisée des mondes », de Philip Pullman, publié également par Gallimard Jeunesse, publié la même année que « Harry Potter » a connu un succès certes moins retentissant mais tout aussi profond, renforçant immédiatement le genre.

Le fantastique:

Le fantastique a de plus en plus tendance à être confondu avec la fantasy, qui semble englober les genres qui lui sont proches. Pourtant le fantastique a un côté plus sombre, voire dérangeant, et se distingue nettement de la fantasy par l'intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste d'un récit se déroulant dans un monde conventionnel.
Selon une définition aussi courante que discutée, pour le théoricien de la littérature Tzetan Todorov ("Introduction à la littérature fantastique"), le fantastique se dit d'une oeuvre où se mêlent le naturel et l'étrange de façon si inquiétante que le lecteur hésite entre une explication rationnelle et une explication surnaturelle des événements.
Cette hésitation entre le logique et l'illogique, le possible ou l'impossible, ce doute, constitue le principe même du genre fantastique.

La presse pour la jeunesse:

On s'écarte ici du livre en tant que tel, mais il s'agit de l'un des supports les plus populaires de l'édition pour la jeunesse française. Cela du fait de son inscription ancienne dans le paysage culturel, et aussi de sa diffusion facilitée par les kiosques. Rares sont en effet les enfants auxquels on n'aurait jamais offert un petit magazine, à la maison de la presse du quartier, au supermarché ou lors d'un déplacement en train.
Les abonnements sont également très répandus au sein des familles. Comme les séries, les publications périodiques reposent sur le "retour du même", elles ont leurs propres codes, rubriques ou personnages très attendus de leurs lecteurs, d'un numéro à l'autre. De fait, ces publications évoluent lentement, même si de nouvelles propositions, singulières, apparaissent régulièrement.

Bibliothèques idéales: (...): La lecture en concurrence: Entre 12 et 14 ans:

[parmi] Les 20 incontournables! (...)
Alma:
Timothée de Fombelle
- Gallimard Jeunesse -
2020:

Le roman s'ouvre sur une séquence éblouissante, où est posé le cadre de vie idyllique de le jeune Alma, qui va être brutalement emportée dans la tourmente de l'esclavage. Un récit puissant, sans concession, qui s'inscrit avec virtuosité dans le genre du roman d'aventures.



(p.220)

Les livres peuvent-ils être dangereux?
Selon certains, les livres pour enfants ne devraient comporter aucune mention de la mort, de la guerre ou encore de la sexualité. Mais, dès lors que les enfants sont confrontés à la brutalité du monde, la littérature n'est-elle pas le meilleur vecteur pour éclairer leur réflexion, aider à comprendre, voire lever leurs inquiétudes?
Les libraires, les bibliothécaires, les enseignants constatent quasi quotidiennement le contrôle que les parents ou des associations entendent exercer sur les lectures des enfants, qu'il s'agisse de les protéger d'images ou de textes jugés dangereux, ou contraires à leurs valeurs éducatives.

(p.248)

Tous les types de livres:

Un livre ne désigne pas qu'un roman.
Un album en mousse pour le bain, un pop up ou une bande dessinée sont aussi des livres. Selon leur forme, leur usage ou l'âge de leurs lecteurs, on distingue de nombreux types de livres dans le secteur de l'édition pour la jeunesse. Il en est qui ont d'ailleurs été inventés tout exprès pour ce public, comme l'album.

(p.82-p.83)

La lecture est bien plus qu'une simple distraction, c'est un engagement mental et physique complet.

Si aucun livre n'est tout à fait inutile, il s'agit quand même, lorsque l'on souhaite accompagner des enfants et des jeunes dans leurs lectures, de distinguer des livres de qualité. À savoir des livres conçus par des auteurs impliqués, fabriqués par des éditeurs attentifs. Les libraires, les bibliothécaires et de nombreuses associations conjuguent leurs efforts pour sélectionner et promouvoir des livres qui dépassent la seule intention éducative ou le caractère intéressé ; des œuvres qui prennent le parti de l'écriture, la recherche de sens ou le plaisir esthétique.

la Librairie
Pour acheter un livre, on peut se rendre en librairie, petite ou grande, générale ou spécialisée jeunesse, dans une grande surface culturelle [...] ou encore en grande surface non spécialisée [...]. Il existe par ailleurs de nombreux petits points de vente dans des commerces non spécialisés (boutiques de jouets, etc.). on peut aussi rester chez soi et commander en ligne sur internet, en évitant les vastes plate-forme généralistes américaines, qui ne profitent en rien à la littérature, et en privilégiant les plateformes de librairies.

Même très jeunes, les enfants ont une capacité particulièrement développée à observer les détails, à saisir le sens d'une séquence visuelle, à repérer dans l'image des narrations secondaires.