Eh bien nous voilà donc parvenus au bout de l'aventure avec ce cinquième et dernier volet. Je ne cache pas un petit pincement au coeur de devoir quitter Kirth Gersen et sa redoutable quête.
Cet ultime opus est semblable aux précédents. Gersen cherche à retrouver un tueur dont il ne connait pas le visage. Une fois encore, c'est un peu par hasard qu'il découvre sa trace. Mais, une fois n'est pas coutume, il parvient très tôt dans le roman à identifier sa cible. Ce qui nous vaut des affrontements assez plaisants entre les deux hommes.
Et c'est sans doute ce qui fait de cet épisode final mon préféré. Dans la mesure où les adversaires sont pour une fois très vite face à face, le récit acquiert plus de rythme.
Pour le reste, le roman utilise les mêmes ingrédients qui font pour une grande part le succès de la série. Il y a toujours une jolie fille, plus ou moins dangereuse, une sorte de Kirth Gersen's girl. Il y a toujours des poursuites à travers l'espace. Et surtout, surtout, toujours les mêmes découvertes de mondes directement issues de l'imagination débordante de Vance.
Car s'il est une chose, dont je n'ai sans doute d'ailleurs pas assez parlé, commune à chacun des tomes et qui font une grande partie de l'intérêt de lecture, c'est bien la création de planètes non seulement dans leurs caractéristiques géo-physique, zoologiques ou botaniques, mais aussi dans les populations qui les habitent et leurs lois et coutumes.
Les sociétés que Vance invente et nous fait découvrir non sans humour, sont toutes plus farfelues les unes que les autres et en même temps extrêmement terrifiantes. Farfelues, parce que les lois qui les régissent et leur application sont tellement caricaturales qu'elles nous font sourire. Terrifiantes, parce que dans leur désir sans frein de mettre en oeuvre leurs principes moraux, elles prennent des allures de dictatures parfaitement crédibles. Ce sont des mondes peuplés de clowns méchants et dangereux, en quelque sorte.
De ce point de vue, ce dernier volet est assez caractéristique. L'une des sociétés que Gersen visite n'est pas sans rappeler quelques communautés rigoristes dont les Etats-Unis ont le secret (Mormons, quakers, amish ...), quant à la seconde, un monde entier transformé en réserve naturelle, elle nous montre les excès du tout pour l'écologie, où l'humain ne trouve même plus sa place.
Un cinquième et dernier roman tout à fait réussi, donc, et qui contient en lui peut-être le meilleur de tous les autres. Quoi qu'il en soit, voilà une série qui
aura été particulièrement plaisante à lire. Même si tout n'y est pas crédible. C'est juste de la Science Fiction pour rire et qui ne prend pas la tête une seconde tout en nous entrainant loin, loin, si loin.
(Chronique écrite le 16 septembre 2010)
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