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Cinquième et dernier épisode de la Geste des Princes-démons, ce volume voit Kirth Gersen en finir avec le dernier d'entre eux, Howard Alan Treesong.

Mon impression finale est un peu moins enthousiaste que celles des quatre autres romans. L'inventivité, la verve de Jack Vance n'en est pas la cause, car ce dernier roman du cycle apporte son lot de planètes et de créatures étranges, notamment une sorte de décalque hilarant du Midwest américain.

Mon impression globale reste toutefois très favorable. Elle est un peu amoindrie par le fait que cet ultime récit est en partie gâché par du remplissage. Par exemple Jack Vance inflige à son lecteur de larges extraits du Livre des Rêves, écrit par Howard Alan Treesong alors adolescent. Il y confiait ses rêves de grandeur. Ceci peut encore passer car c'est dans le prolongement du récit. Mais Vance n'hésite pas non plus à glisser ce qui s'apparente à une nouvelle entière, sans rapport avec le reste du roman, dans une de ses fameuses citations de début de chapitre.

Et ce que je lui reproche surtout c'est une fin très abrupte : alors que Gersen a enfin accompli sa vengeance, on n'aura pas droit au moindre prolongement. Trois petits tours et puis s'en va…
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Kirth Gersen continue sa moisson de Princes-démons ,le quatrième de la série Howard Alan Treesong est aussi truand que les autres (tel Vautrin il intrigue pour devenir chef de la police …) et également bien barré . On peut vraiment dire de lui qu'il n'est pas seul dans sa tête. L'histoire se déroule suivant un schéma immuable :Gersen enquête pour découvrir le vrai nom du personnage , puis ses origines (planète et milieu) ce qui lui permet de déterrer les racines de sa « vocation » criminelle . Puis vient le moment de la chasse (à l'appât et à l'affut ) souvent avec l'aide d'une ravissante auxiliaire (ses James Bond girls à lui) . L'originalité vient de l'intarissable inventivité de Vance en ce qui concerne les planètes , leur faune , leurs populations et leurs moeurs . A noter que la règle d'or de son univers est le désir d'escroquer son prochain ce qui en dit long sur sa vision de l'humanité..
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Ce tome ci est, à mon goût, un peu mieux que les autres puisqu'il conclut presque magistralement la saga. Et c'est avant tout par la description de ce cinquième prince démon, absolument formidable, complètement à l'opposé de tous les autres, complètement fou, et qui bouleverse radicalement le fonctionnement habituel de Kirth Gersen, ce qui le rend du coup plus attachant et plus humain. L'originalité et l'intérêt du prince est aussi rendu grâce à sa faculté à "échapper" plusieurs fois au héros. Telle une anguille, il échappe plusieurs fois au sort funeste que lui réserve Gersen. Et c'est également l'occasion de lire un récit différent. Si dans les autres tomes, il se déroulait toujours de la même façon, avec un dénouement identique, ici le récit prend une tournure décalé, presque détachée à l'image de l'attitude de Gersen, plus intéressé par son avenir amoureux que par le plus grand criminel intergalactique de tous les temps. Un peu de légèreté amène de la fraîcheur à ce cinquième tome, et à cette saga qui en avait besoin.
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Howard Alan Treesong, le paladingue.
Atteint de la folie des grandeurs mais agissant avec méthode dans la démesure de ses projets dont celui de devenir empereur de l'aire gaïane, Howard Alan Treesong est un Prince-Démon qui ne lésine pas sur le meurtre, le chantage, la corruption à grande échelle. Aucune image ne le représente jusqu'au jour où un portrait de groupe le mentionne. Pour Kirth Gersen, la découverte de cette photographie représente une aubaine inestimable lui permettant d'approcher enfin le dernier des cinq Princes-Démons responsables du massacre de Mount Pleasant dont eut à souffrir Gersen dans son enfance. A travers sa pseudo-activité de journaliste sous le nom de Henry Lucas, Kirth Gersen va lancer un concours à travers la galaxie afin d'identifier les individus sur la photographie. Treesong réagit en dépêchant au siège du journal une jeune femme séduisante, Alice Wroke pour qu'elle se fasse embaucher et obtienne des informations sur le but du concours. Commence pour Gersen une enquête intersidérale et déboussolante visant à traquer l'insaisissable Treesong mais le roi des voleurs est maniaque et méfiant. Kirth Gersen va avoir bien des difficultés à contrecarrer le Prince-Démon. En mettant la main sur un cahier rouge intitulé « le livre des rêves » rédigé par Howard dans son enfance, l'aventurier justicier a encore un atout à jouer mais la partie est truquée et il l'ignore.
5e et dernier tome de la geste des Princes-Démons, « le livre des rêves » propose des rebondissements et des périples dépaysant dans des lieux qui laissent songeur : la sinistre planète Boniface, le vieux monde de Moudervelt d'où Treesong est originaire, la planète-vivarium de la Réserve de Béthune, en orbite autour de la naine jaune Corvus 892. Chaque planète conditionne des moeurs et coutumes extravagants, inquiétants mais humains dans la mesure où les colons proviennent tous de la bonne vieille Terre depuis des temps reculés. le chapitre 20 qui clôt la saga tient sur une demi-page. Il est aussi lapidaire que le désarroi de Kirth Gersen est grand avec sa phrase conclusive : « Tout est fini pour moi ». Est-il délivré du poids de la vendetta ou bien est-il anéanti parce que sa vie n'a plus de sens ? Bien que la trame narrative soit simple à l'extrême avec la traque et l'exécution méthodique des Princes-Démons responsables d'une tuerie restée impunie, la verve de Jack Vance est communicative et entraîne le lecteur dans un voyage enlevé, déroutant et réjouissant.
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Cinquième et dernier tome de la geste des princes démons, "Le livre des rêves " nous raconte l'affrontement entre Kirth Gersen, toujours aussi motivé dans l'accomplissement de sa vengeance, et le dernier des cinq ruffians responsables du raid qui détruisit la ville où Kirth habitait enfant. Comme ses prédécesseurs, Howard Alan Treesong constitue un cas pathologique, un tueur habité par des obsessions nées lors de son enfance. Celles-ci prennent à ce point corps que le roman verse vers la fin quelque peu dans le fantastique. J'ai toujours admiré chez Vance le sens de l'intrigue et la qualité des univers créés et décrits, et je ne fus pas déçu à la lecture de ce dernier ouvrage. En fait, j'estime remarquable la reproductibilité de la qualité des cinq ouvrages qui constituent la série, au point que j'aurais des difficultés à désigner un préféré parmi les cinq, bien qu'ils aient été écrits sur une longue période (de 1964 à 1981). Mon seul regret est que l'auteur n'ait pas envisagé un sixième tome nous présentant un "Gersen libéré".
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Eh bien nous voilà donc parvenus au bout de l'aventure avec ce cinquième et dernier volet. Je ne cache pas un petit pincement au coeur de devoir quitter Kirth Gersen et sa redoutable quête.
Cet ultime opus est semblable aux précédents. Gersen cherche à retrouver un tueur dont il ne connait pas le visage. Une fois encore, c'est un peu par hasard qu'il découvre sa trace. Mais, une fois n'est pas coutume, il parvient très tôt dans le roman à identifier sa cible. Ce qui nous vaut des affrontements assez plaisants entre les deux hommes.
Et c'est sans doute ce qui fait de cet épisode final mon préféré. Dans la mesure où les adversaires sont pour une fois très vite face à face, le récit acquiert plus de rythme.
Pour le reste, le roman utilise les mêmes ingrédients qui font pour une grande part le succès de la série. Il y a toujours une jolie fille, plus ou moins dangereuse, une sorte de Kirth Gersen's girl. Il y a toujours des poursuites à travers l'espace. Et surtout, surtout, toujours les mêmes découvertes de mondes directement issues de l'imagination débordante de Vance.
Car s'il est une chose, dont je n'ai sans doute d'ailleurs pas assez parlé, commune à chacun des tomes et qui font une grande partie de l'intérêt de lecture, c'est bien la création de planètes non seulement dans leurs caractéristiques géo-physique, zoologiques ou botaniques, mais aussi dans les populations qui les habitent et leurs lois et coutumes.
Les sociétés que Vance invente et nous fait découvrir non sans humour, sont toutes plus farfelues les unes que les autres et en même temps extrêmement terrifiantes. Farfelues, parce que les lois qui les régissent et leur application sont tellement caricaturales qu'elles nous font sourire. Terrifiantes, parce que dans leur désir sans frein de mettre en oeuvre leurs principes moraux, elles prennent des allures de dictatures parfaitement crédibles. Ce sont des mondes peuplés de clowns méchants et dangereux, en quelque sorte.
De ce point de vue, ce dernier volet est assez caractéristique. L'une des sociétés que Gersen visite n'est pas sans rappeler quelques communautés rigoristes dont les Etats-Unis ont le secret (Mormons, quakers, amish ...), quant à la seconde, un monde entier transformé en réserve naturelle, elle nous montre les excès du tout pour l'écologie, où l'humain ne trouve même plus sa place.
Un cinquième et dernier roman tout à fait réussi, donc, et qui contient en lui peut-être le meilleur de tous les autres. Quoi qu'il en soit, voilà une série qui
aura été particulièrement plaisante à lire. Même si tout n'y est pas crédible. C'est juste de la Science Fiction pour rire et qui ne prend pas la tête une seconde tout en nous entrainant loin, loin, si loin.
(Chronique écrite le 16 septembre 2010)
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Chacun des princes-démons veut contrôler la réalité, faire une planète à son image. Malagate cherchait une planète pour sa race, Kokkor Hekkus écrivait sa romance sur sa planète, Viole Falushe la traitait comme un décor où contrôler les corps, Lens Larque voulait modifier la psyché d'un système solaire. Forcément, le défi doit être plus formidable encore pour Howard Alan Treesong: c'est le monde qui doit être à ses pieds.

Et c'est là le tour de force de ce livre. L'autoritaire, hypersensible Treesong (jusque là rien de nouveau), s'est nourri de ses fantasmes et fantaisies, de sa volonté de puissance, pour écrire son Livre des Rêves, et c'est à cette science-fiction que le monde doit ressembler.



Avec le Livre des rêves, Vance recontextualise sa pentalogie pour questionner le sens moral de la littérature d'évasion, un tour de force bien moins acrobatique et ambitieux, mais moins aride que celui du Rêve de fer de Spinrad.
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