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Critique de LeScribouillard


Si j'avais adoré "Un monde magique" pour son exotisme et ses personnages, "Cugel l'Astucieux" m'avait nettement plus laissé de marbre pour son récit décousu et ses sorties de route brutales d'une light fantasy souriante : Cugel violant une villageoise, Cugel se faisant trancher un doigt... Si la forme du fix-up oblige, dans "Cugel Saga" le fil rouge se fait toujours aussi erratique, Jack Vance a cependant su se débarrasser des moments trashs pour révéler enfin tout le potentiel que contenait Cugel. À chaque sous-chapitre, on se réjouit donc de voir ce personnage évoluer dans un nouvel environnement et y semer le chaos de manière roublarde ou involontaire. le récit cugélien possède des codes bien spécifiques et ne laisse jamais de doute sur son issue : ce qui intéresse, c'est comment on l'atteint. On s'amuse de retrouver toujours les mêmes codes et de les voir pourtant toujours renouvelés. Et le moins qu'on puisse dire est que l'on n'est pas déçu par les situations picaresques : un lit qui vole, des démons-grenouilles, ou une secte qui tente de redonner vie au soleil en allumant des feux ! À chaque fois c'est le même personnage farcesque qui revient, têtu, borné, orgueilleux et égocentrique, punissant par les rebondissements du récit tantôt les autres, tantôt lui-même. Quelques incohérences se font sentir au début et la fin improvise un mauvais épisode de super-héros, mais qu'importe, puisque c'est ici le voyage qui compte : en l'occurrence, dépaysement et humour sont ici présents en permanence.
"Rhialto le Merveilleux" se fait quant à lui beaucoup plus anecdotique : entre le surabus de vocabulaire compliqué (néologismes ou langage soutenu), les scènes inutiles, la multitude de personnages à retenir tous aussi fats et orgueilleux les uns que les autres, les éléments de résolution beaucoup plus faciles vu la surpuissance des protagonistes, et puis surtout le fait qu'on nous le vende comme un roman alors qu'ils s'agit en fait de trois novelettes / novellas même pas reliées ensemble. On sent d'autant plus le degré de relecture quand on nous annonce que le Vingt et Unième Éon se situe avant le Quinzième et qu'on est en plein dedans...
Mais ne nous plaignons pas : ce dernier volume possède au moins l'avantage d'élargir considérablement l'univers de la saga pour voir ce qu'il y a par-delà la Terre mourante dans l'espace et dans le temps. le tout à l'intérieur d'un joli pavé de 500 pages, avec une couverture du talentueux Marc Simonetti... Quoi demander de mieux ?
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