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Citations sur La piste du vieil homme (6)

Il n’est pas aussi vieux que moi, mais il a déjà compris cela, que les mondes qui duraient toujours, du temps des ancêtres, n’existent plus. Aujourd’hui, les mondes ne durent plus. Ils sont livrés par containers les uns après les autres.
(p.201)
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Si tu as une arme, tu ne sauves pas ton or, tu perds ta peau, a-t-il conclu.
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Je suis pris de sympathie pour les zébus, qui se foutent d’appartenir aux Bara ou aux Dahalo, qui suivent les touffes d’herbe devant leur museau et basta.
Crétins de zébus, qui chargent des crocodiles pour sauver leurs veaux, mais se laissent gratter le dos par les escrocs qui les découperont en steaks.
(p.193)
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Cette discussion parfaite que je dois avoir avec mon fils. Dans laquelle il me pose les questions auxquelles je veux répondre. Est-ce que j’aimais sa mère, est-ce que je l’aime lui ? Je trouve les mots justes. Je lui dis tout ce qu’il a besoin d’entendre. Je lui transmets toute ma sagesse, tous mes doutes, je lui fais comprendre ce qu’il doit puiser de bon dans ma vie et mes expériences, ce dont il doit se défendre et ce qu’il ne doit pas imiter pour être meilleur que moi et heureux. Pour ne pas se tromper là où j’ai échoué. Alors il me dit à son tour qui il est, quelles sont ses aspirations, pourquoi il s’est lancé sur tant de mauvais chemins, pour se tester, pour tester mon amour, parce qu’il est perdu au fond et a seulement besoin que je lui tende une main pour que tout aille mieux. Nous reconnaissons ensemble que nous sommes des êtres imparfaits. Je lui dis enfin que rien n’est de sa faute. Que dans ce monde où tout est imparfait, lui, mon fils est parfait. Qu’il est tout ce qu’il devrait être et a encore le temps de devenir tout ce qu’il veut, d’être satisfait et libre. Alors nous nous prenons dans les bras. Il est devenu par la magie de ces mots et de l’amour, à quarante ans, l’homme sage que je viens enfin de devenir à soixante-dix ans. Nous sommes tous les deux heureux, moi d’avoir vécu et d’avoir été son père, lui d’avoir encore la vie devant lui et d’avoir eu ce père.
Mais la voix de Guillaume nous lance droit dans nos vieux murs.
(p.151)
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Paradoxe un peu déprimant : l’âge est la clef pour affronter sereinement l’avenir. La leçon n’est pourtant pas compliquée et devrait être à la portée de tous, jeunes et vieux. C’est que l’avenir n’est pas décidé. Plutôt qu’une inquiétude, c’est finalement un gros avantage par rapport au passé. Qui est le vrai danger. Parce que lui ne changera plus. Il est entièrement dit et on n’y peut plus rien. On ne pèse pas sur le passé, c’est lui qui vous pèse dessus et il vous rattrape immanquablement, alors qu’on peut toujours bifurquer ou fuir quand on regarde vers le futur.
Une loi de l’univers que Patrick énonce en termes plus simples : on refout toujours les pieds dans la merde qu’on a laissée derrière soi.
Le passé, cette saloperie, a même le pouvoir de nuire à l’avenir.
Vieillir est terrifiant. Pas étonnant que les vieux deviennent séniles, retombent en enfance et se mettent à tout oublier. Ça doit être un système de sécurité du cerveau humain, comme les coups de chaud et les comas.
(p.136)
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Paradoxalement, ce n’est pas à Tamatave, sur la côte, que j’ai la sensation de vivre sur une île. J’y ai plutôt l’impression d’être sur n’importe quel littoral continental, avec un port pour en partir. C’est toujours quand je m’enfonce dans les terres rouges et vertes de Mada que me revient cette impression d’isolement insulaire. À Mada, plus il y a de terres autour de moi, plus je me sens sur une île coupée du reste du monde et plus l’impression est forte que sur la Grande Île tout est connecté. Qu’ici l’effet papillon est réel, magiquement réel. Que Mada est un seul organisme géant. Qu’une politesse faite à un voisin dans le nord de l’île a un effet sur la vie des villageois d’un coin paumé du Sud. Que le sang d’un vasah tué à coups de machette chez lui par des cambrioleurs coule sur les volontaires d’une petite ONG ailleurs dans le pays. Que la transpiration d’un touriste bedonnant, en train de baiser une mineure sur une île paradisiaque de Nosy Be, coule froide sur la nuque du vasah qu’on assassine. Que les chants de cette procession funéraire – que je croise sur ma route – suivant un cercueil dans une Peugeot plus vieille que l’indépendance font rayonner sur tout Madagascar la sagesse d’accepter la part de mort que contient la vie. La part de danger de tout voyage.
Mais je n’entends pas vraiment les chants. La procession disparaît dans mon rétroviseur moucheté de boue brune. Je suis en boucle. Quelques mots qui tournent et tournent dans ma tête.
Le temps. Inutile. Folie. Mes enfants. Ce qu’il reste de ma vie.
(pp.52-53)
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