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Critique de SeriallectriceSV


Une saga historique, foisonnante, tirée d'une histoire vraie, qui démarre dans le Paris du début du siècle dernier, en 1900, un Paris qui devient la capitale du monde pendant les six mois que durera l'Exposition universelle.
Une femme rousse, journaliste, une femme libre et à l'esprit libertaire, débarque dans ce Paris, à contre courant de la mode féminine et des moeurs en vigueur à cette époque : elle sait à peine de quel côté on enfile une robe, ne porte ni corset ni jupon, mais un grand chapeau et des pantalons, apanage des hommes, autorisés, à l'époque, uniquement aux femmes chevauchant.
Bien loin du genre féminin si sujet à la servitude volontaire, de ces dindes rôties, dans leurs corsets qui en avaient tué plus d'une, ces bourgeoises qui se moquaient d'avoir le droit d'entrer à l'université si leurs armoires étaient bien garnies, ces pondeuses de mômes, ... ces bonnes femmes noyées dans leur quotidien...se plaignant à jamais mais terrifiées à l'idée de se révolter, elle sera considérée comme la putain des puissants en rédigeant des chroniques sulfureuses sur Paris, qu'elle personnifie comme une putain ouverte et accueillante, s'autorisant ainsi un peu de cette poésie interdite aux journalistes.
Happée par cette histoire, j'ai retrouvé l'ambiance de Pierre Lemaitre dans "Couleurs de l'incendie", et je m'en suis délectée. Nous assistons à la naissance du XXème siècle, à la construction de Paris et de son métropolitain, aux prémices de la modernité avec l'avènement de l'électricité, et du moteur à explosion. Ce roman est dense, riche, puissant; il aborde, entre autres thèmes, les questions de l'intégration, de la cause des femmes, en France mais également outre Atlantique, de leur rôle de domestique à de leur émancipation, du pouvoir, de la civilisation indienne décimée par les Blancs. Il est également une ode à la liberté. Les êtres libres avaient d'autres formules, d'autres images et choix que ceux préparés à l'avance pour les circonstances de nos vies. Mais c'était face à la peur qu'on les reconnaissait le mieux. Plus grandes les peurs, plus grande la liberté.

« Aux hommes libres, rien n'arrive comme aux autres. »

On y croise également de nombreuses personnalités de l'époque, des peintres, des artistes, comme Julius LeBlanc Stewart, un artiste américain qui fit carrière à Paris, connu pour ses nus et ses portraits de la société de la Belle Epoque.
Opus conseillé par un libraire indépendant, dont j'apprécie les avis, lors d'une présentation de la rentrée littéraire. Une nouvelle fois, je ne regrette pas mon achat. Je n'avais cependant pas noté qu'il était l'ultime tome d'une trilogie ; Trois mille chevaux vapeur et Equateur, ayant précédé ce dernier tome. Nonobstant, je n'ai eu aucun mal à rentrer dans cette histoire, je suppose donc que les tomes de cette trilogie Bowman sont indépendants. Mais dans lesquels j'ai bien envie de me plonger.

« Si la mémoire était une pomme, la nostalgie serait le ver qui s'en nourrit et dévore sa demeure. »

Lien : https://seriallectrice.blogs..
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