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Critique de Lamifranz


Il y avait autrefois, dans les petites villes, des commerces où on vendait des livres, et où le vendeur, souvent, vous conseillait avec beaucoup d'à propos, parce qu'il connaissait vos goûts et lui même, sans être un véritable spécialiste de la littérature, avait souvent un avis très fin et un goût très sûr. Ces petits commerces bien sympathiques s'appelaient des librairies. Il y en a encore, paraît-il dans certaines grandes villes, mais la plupart du temps, ils ont été remplacés par des Centre Culturels où l'anonymat règne et où la culture livresque est très variable.
Dans une des librairies de ma petite ville (eh oui, en plus il y en avait plusieurs), le libraire qui nous connaissait bien, ma femme et moi, n'avait de cesse de nous proposer des livres qui lui avaient plu et qui, il le savait, nous plairaient. C'est le cas de plusieurs découvertes comme Fortune de France de Robert Merle ou bien La Guerre de la fin du monde de Mario Vargas Llosa.
Je n'avais jamais lu Vargas Llosa, j'ignorais même qu'il n'était pas espagnol, mais péruvien. La Guerre de la fin du monde fut vraiment un choc. D'autant plus que c'était mon premier auteur sud-américain, (ce n'est qu'après que j'ai fréquenté Garcia Marquez, Cortazar, Carpentier, Borges et autres Neruda...)
La Guerre de la fin du monde est une croisade de va-nu-pieds. C'est une histoire vraie qui s'est passée au Brésil à la fin du XIXème siècle, dans la région du Nordeste. Un évangéliste illuminé appelé le Conseiller rassemble auprès de lui toute une population de déshérités, petites gens, paysans, bandits repentis, qui suivant son exemple et écoutant ses paroles, ont le projet de fonder une communauté à Canudos, où ils pourront trouver à la fois une vie simple, chrétienne et digne. Bien entendu ce projet va à l'encontre des gouvernants et de l'armée qui voient là une atteinte aux valeurs de la République. le roman raconte la naissance la vie et la mort de cette communauté, que trois armées auront grand mal à éliminer. L'occasion pour l'auteur de nous présenter une galerie de portraits inoubliables, dans la plus pure tradition du romanesque sud-américain, mélange de réalisme souvent cru, de symbolisme, voire de surnaturel. Comme souvent, la frontière entre le bien et le mal est floue, certains personnages, disgraciés, nains, infirmes montrent parfois plus de grandeur d'âme que d'autres, beaux et en pleine santé. On sent toute la compassion de l'auteur pour cette "épopée de la misère" et l'on mesure tout le talent de conteur qu'il emploie pour nous la faire partager.
La Guerre de la fin du monde, constitue, somme toute, une excellente introduction à ce continent qu'est la littérature sud-américaine (d'autant plus qu'il mêle les deux cultures d'origine espagnole et portugaise).
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