Stephen King n'est ni mon ami ni mon père de substitution. Il est quelqu'un pour qui aucun mot n'existe. Le lien qui m'unit à lui est pareil à son univers: vraisemblable mais pas réaliste. Il n'est pas fait pour exister, il est fait pour être vécu.
Je jubile en constatant que sa venue en France lui aura valu de rallier à sa cause les amoureux des lettres, ceux mêmes qui tendent à négliger les bonnes histoires au profit des mots du dimanche.
La ligne est parfois mince entre l'admiration et la folie, et je crois que c'est le respect pour l'artiste qui détermine de quel coté on se place.
La meilleure façon de connaitre un écrivain n'est-elle pas de lire ses livre?
Ils ne savent pas ce que c'est, ces gens qui reçoivent les livres en service de presse, de racheter des nouvelles éditions car on a déchiré les originales de les avoir trop lues. Ils ne savent pas ce que c'est de passer plus de dix ans à cheminer vers la Tour Sombre en compagnie du pistolero Roland de Gilead. Ils ignorent ce que ça veut dire de grandir avec des modèles faits d'encre et de papier, d'aimer à ce point un univers imaginaire qu'il vous donne un sentiment d'appartenance bien plus vrai et plus intense que n'importe quelle ville, pays, emploi, relation amicale ou amoureuse.
Les imbéciles sont les seuls sur Terre à pouvoir espérer récolter exactement tout ce qu'ils sèment.
Stephen King fuyait à travers Paris et je le poursuivais.
«La magie que la fiction nous apporte est toute la lumière dont nous avons besoin. Le reste n'est que ténèbres.»
[...] de même que certaines histoires d'amour ne sont pas faites pour être vécues car elles ne sont que passion, et la passion se change en amertume quand on refuse de croire qu'elle est éphémère.
C'est juste un homme ? Non, c'est bien plus que ça. C'est Stephen King, le créateur de tous mes mondes et de tous mes héros.