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3,8

sur 555 notes
L'auteur de la ferme du bout du monde revient avec un récit différent, plus ancré dans la réalité du vingt-et-unième siècle. Au centre du propos, Liz, pédiatre dans un centre hospitalier de l'Ouest de Londres. Lorsqu'elle n'est pas au chevet de ses petits malades, elle est aussi une mère ordinaire, en perpétuel manque de temps et en recherche d'un subtil équilibre entre famille et travail.

Cette profession prenante et passionnante l'expose souvent à des situations dramatiques et éprouvantes, mais le pire arrive lorsqu'elle accueille aux urgences une de ses amies, avec dans ses bras une petite Betsey inquiétante, chez qui les examens révéleront une fracture du crâne. Si Liz est rapidement exclue de la prise en charge en raison des liens particuliers qu'elle a avec la famille, elle est malgré tout impliquée, moralement et par les sollicitations de son entourage, qu'il lui est bien difficile d'éviter, malgré son devoir de réserve.

Les confidences de Jess et les questionnements de son mari, permettent peu à peu de comprendre ce qui s'est réellement passé le jour du drame .

Le roman aborde avec beaucoup de réalisme ce sujet délicat de la suspicion de maltraitance, à la fois sur ce qui peut amener des parents à commettre de tels actes, sur la délicatesse d'une enquête qui, que la famille soit responsable ou non ne peut que laisser des traces indélébiles. Et dans le cas présent, la situation ingérable de la pédiatre, écartelée entre sa vie personnelle et les liens qu'elle a noués avec la famille suspecte et le souhait de connaître la vérité quelle qu'elle soit.

Le suspens est maintenu tout au long du roman, qui révèle la vérité dans la dernière partie.

Excellent roman, addictif et angoissant, et traité avec toute la délicatesse que mérite le sujet.

Merci à Netgalley et aux éditions Préludes.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Alors que Liz effectue sa garde en pédiatrie dans un hôpital, son amie Jess se présente avec son bébé de dix mois qui a fait une chute. Très vite, Liz se rend compte que les explications de Jess ne tiennent pas la route, et se voit contrainte, par devoir professionnel, de signaler ce qu'elle pense être de la maltraitance.
Et tout le processus de protection se met en place, assistante sociale, policiers...
Ça , c'est le pitch de départ, mais ça devient autre chose et encore autre chose , jusqu'au twist final, surprenant ...
Car peut-on "dénoncer" une amie de dix ans ? Liz se sent mal à l'aise et va n'avoir de cesse que de creuser, et creuser encore pour faire émerger la vérité.
Liz et Jess font partie d'un groupe de quatre amies qui se sont toutes connues aux cours d'accouchement de leur quartier. Amitié de circonstance qui a duré, car leurs enfants sont inscrits dans la même école. Depuis quelques temps, Liz , très prise par son boulot n'a pas beaucoup vu Jess , la seule du groupe à avoir eu un troisième enfant. la seule aussi à être femme au foyer, son mari gagnant très confortablement bien sa vie.

Ce roman est une réflexion sur la charge qui pèse sur les mères, de l'accouchement, jamais facile, à l'éducation.
Qu'elles travaillent et essaient de tout mener de front comme Liz, qu'elle soit enchantée de fuir ce bébé qu'elles ne comprennent pas , comme Charlotte , avocate, qu'elles essaient d'être parfaites comme Jess en se consacrant entièrement à leurs enfants... elles se sentiront toujours coupables de mal faire, de ne faire pas assez...
Mères au bord de la crise de nerf, mères fatiguées, en dépression post-partum, un proverbe africain dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant, et c'est ce qui m'a frappé dans ce roman : leur ultra solitude. Pas de grands-parents, des maris très occupés (qui travaille jusqu'à quinze heures par jour, pour celui de Jess) , pas de garderie ou de baby sitter, pour souffler un peu.
Ultra moderne solitude...
Rien que pour cette réflexion, ce roman vaut la peine d'être lu, dommage qu'il opère une volte face à la toute fin...
Dommage aussi, qu'en parallèle de l'histoire de Jess ( la mère maltraitante ou pas ) , l'autrice développe celle de la mère de Liz. J'ai trouvé que cela alourdissait le propos, et puis tu parles d'une coïncidence !
Et comment croire en ce que Liz est devenue (pédiatre, bac +12) avec une enfance pareille ? J'ai eu du mal. à le croire ..
En anglais, le titre est Little disasters... devenu Autopsie d'un drame avec l'édition française , ce que je trouve bien plus juste et percutant. Ce titre faisant écho au précédent roman de l'autrice, Autopsie d'un scandale, que j'avais beaucoup aimé...
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le prologue annonce bien une tension d'une mère envers son bébé qu'elle n'arrive pas à calmer.
Ensuite, le suspense commence.
Jess arrive aux urgences un vendredi soir, très tard, avec son bébé Betsey, un jeune bébé de 10 mois qui a vomi et semble souffrir.
Son amie Liz , médecin aux urgences pédiatriques, vient aider à soulager le bébé mais elle constate vite une fracture crânienne. Elle est obligée d'appeler les services sociaux et une machine insupportable se met en route pour la famille.
Tout au long du livre, l'auteure analyse très bien la situation de Jess qui n'a pas été assistée psychologiquement après un accouchement difficile. Elle est livrée à elle-même dans un milieu cossu, certes mais pendant les longues heures d'absence de son mari qui travaille 15 heures par jour.
Nous assistons à des retours en arrière sur la vie du couple avec les amis .
Et finalement, la vérité sort.
J'ai immédiatement ressenti de la sympathie pour Jess qui voulait si bien remplir son rôle, qui voulait être à la hauteur de son mari qui ramenait l'argent à la maison.
Se murer dans le silence est dévastateur.
Avec toutes ces personnes contre elle, Jess finit par se persuader qu'elle est coupable et moi, lectrice, j'ai dû attendre la fin pour le savoir.
J'ai été étonnée par la sévérité du système au Royaume-Uni. Je suis incapable de dire s'il en est de même chez nous.
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Ma 300ème ! Bien sûr je suis encore "petite joueuse" par rapport à nombre de babeliotes chevronnés, mais quand même...je suis un peu fière !
Ce moment d'auto-glorification passé, venons-en à l'essentiel, à savoir ce que j'ai pensé de cette deuxième lecture de Sarah Vaughan, un an et demi après "Anatomie d'un scandale". Pas de suspense sur un point : j'ai clairement préféré celui-ci, déjà le sujet traité me "parlant" beaucoup plus (pour rappel, l'autre tournait autour de la notion de consentement dans un procès pour un viol pas clairement établi). Ici nous parlons des joies et des difficultés de la maternité, à travers l'expérience de quatre femmes très différentes, "amies" de circonstance parce qu'elles ont participé au même groupe de préparation à l'accouchement, dix ans avant le fameux drame mentionné dans le titre.
La victime du drame en question, c'est Betsey, dix mois, troisième enfant de Jess et Ed, petite soeur de Frankie et Kit. Un soir de janvier 2018, Jess débarque aux urgences, sa petite dans les bras. Son amie Liz, pédiatre, est justement de garde et va procéder aux premiers examens. le verdict est sans appel : Betsey souffre d'une grave fracture crânienne qui nécessite une hospitalisation d'urgence. Et les explications de Jess sont loin d'être convaincantes, de même que son attitude un peu hébétée qui trouble beaucoup Liz. En effet, pour le petit groupe de mères dont elles font partie depuis 10 ans, Jess est l'exemple même de la maternité épanouie, celle qui gère ses trois enfants seule (Ed n'est pas très présent) sans jamais se laisser déborder. Qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'elle bascule brusquement dans une dimension effrayante, où, soupçonnée de maltraitance envers ses enfants elle va faire l'objet d'une enquête approfondie des services sociaux et de la police ? En effet, Liz, sous la pression de son chef de service, et malgré ses doutes va faire un signalement. A partir de ce moment-là, toute la famille va se retrouver entraînée dans une spirale de cauchemar, et le lecteur ne cessera plus de s'interroger : qui cache quoi, qu'est-il réellement arrivé à Betsey, pourquoi personne n'a-t-il remarqué les craintes obsessionnelles de Jess, y compris ses amies ? Et Liz, à qui la déontologie interdit désormais de s'occuper de l'affaire, ne peut s'empêcher elle aussi de douter, de se reprocher de n'avoir pas été attentive à des signes précurseurs... Et pourtant, en matière de famille dysfonctionnelle, elle en connait un rayon, son propre passé va d'ailleurs la rattraper.
Le récit se construit d'une part sur l'enquête concernant le traumatisme de Betsey, et d'autre part sur des retours dans le temps qui nous permettent de mieux comprendre la genèse du drame. On revient ainsi sur les dix ans d'amitié qui lient Jess, Liz, Mel et Charlotte et leurs conjoints, et on s'aperçoit vite que dans chacune de ces familles la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. On perçoit également les failles de chacun, les dissonances qui mettent cette amitié parfois entre parenthèses, et surtout combien il est impossible d'être une mère parfaite (et peu souhaitable à mon sens, mais ça c'est perso !). Les chapitres sont courts, alternant la narration de Liz (à la première personne du singulier), avec les points de vue de Jess et d'Ed, puis vers la fin du roman, d'autres personnages. Malgré ces changements dans la temporalité et les protagonistes, le lecteur ne se perd pas, c'est fluide et logique. Et le final ! J'avoue que j'ai été complètement ébahie, je ne l'attendais pas ! Bien malin celui ou celle qui l'aurait anticipé.

C'est une lecture qui m'a beaucoup plu et je remercie vivement mon amie Krissie78 qui me l'a très gentiment envoyé, suite à ma déception de ne pas l'avoir reçu en MC. Pourquoi n'ai-je pas mis une note plus élevée ? Tout simplement parce je deviens de plus en plus exigeante, et que, ça et là quelques longueurs m'ont un peu agacée. Même si la psychologie des personnages est plutôt finement analysée, certains points m'ont laissée un peu perplexe, notamment concernant les TOC dont souffre Jess. Il me paraît presque impossible que personne n'ait rien vu dans son entourage proche. Mais excepté ces défauts mineurs à mes yeux, l'auteure s'est bien documentée et j'ai passé un très bon moment grâce à elle. Je reviendrai certainement découvrir ses autres romans.
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Jess est mère de trois enfants. Elle est mère au foyer, son époux rentre de plus en plus tard, débordé par son travail, ou retardant un peu le retour à la maison. Leur fils aîné, dix ans, pousse sans problème. Pour le deuxième, Frankie, c'est beaucoup plus compliqué, il déborde d'énergie, il faut sans cesse être à ses côtés pour empêcher que les choses les plus anodines ne dégénèrent et bien sûr tout repose sur les épaules de Jess, alors quand arrive la petite dernière, Betsey, qui pleure tout le temps, refusant de faire ses nuits, elle qui se veut une mère parfaite, briquant tout, du sol au plafond, tout va se compliquer.

D'abord, l'accouchement se passe très mal, très long et très douloureux car le bébé est dans une mauvaise position, elle qui rêvait d'accoucher chez elle entourée de bougies, en écoutant Bach… elle se remet mal, le fameux instinct maternel semble être absent, et épuisée par les nuits sans sommeil, le bébé qui pleure, Frankie qu'il faut sans cesse surveillée, la mère parfaite devient obsessionnelle, avec des rituels pour pouvoir avancer, alors que son mari Ed passe royalement à côté de sa détresse, puisqu'elle s'obstine à vouloir donner le change.

Un jour, tout bascule, Jess amène Betsey à l'hôpital car elle a vomi, et se comporte bizarrement. Et le diagnostic tombe : fracture du crâne. Son amie, pédiatre à l'hôpital est obligée de prévenir les services sociaux et toute la machine s'enraye.

On sent bien qu'il s'est passé quelque chose et que Jess ne dit pas la vérité. Durant le déroulement de l'enquête on va entrer plus en avant dans les relations entre les « amies » qui se sont connues en participant à un cours d'accouchement sans douleur : Liz et son époux Nick, Jess et Ed, Mel et aussi Charlotte et son époux. Leurs relations sont-elles aussi simples et harmonieuses qu'elles ne veulent bien le dire ?

Sarah Vaughan aborde plusieurs problèmes dans ce roman qui pourrait s'apparenter à un thriller : la dépression du post partum alias baby-blues, la gestion d'une famille de trois enfants, dont l'un est difficile et évoque un TDHA, non diagnostiqué non plus… la peur de faire du mal à son bébé car on n'arrive plus à l'entendre pleurer, la culpabilité d'être une mauvaise mère…

L'auteure a semé dans son récit, des petits indices qui peuvent orienter le lecteur vers ce qui s'est réellement passé, mais avec des aussi des fausses pistes, tout en racontant l'enfance de Liz dont la mère n'a jamais été aimante.

Comment être une bonne mère quand la sienne a été défaillante ? Comment ne pas en faire trop en risquant d'aller trop loin dans l'autre sens ?

Même, si parfois, ces amies qui s'aiment tant, ont tendance à se tirer parfois dans les pattes, leur amitié paraissant trop lisse, trop parfaite, on s'attache à ses femmes, on déteste certaines, mais leur comportement à chacune (et chacun) permet d'aborder des problèmes importants autour de la famille, la maternité…

Je n'aime pas lire des romans traitant de la maltraitance faite aux enfants, j'ai donc longtemps hésité avant de choisir ce roman mais les critiques que j'ai pu lire, ça et là, m'ont décidée à tenter l'expérience et je ne le regrette pas.

C'est la première fois que je lis un roman de Sarah Vaughan et j'ai passé un bon moment, je l'ai littéralement dévoré et même si j'ai identifié un peu trop vite un des aspects du drame, je dois reconnaître que la fin m'a complètement bluffée… magistrale !

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure que j'aurai du plaisir à retrouver… et pourquoi pas avec « Anatomie d'un scandale »
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Jess amène sa fille Betsey âgée de 10 mois à l'hôpital. C'est Liz une de ses amies qui l'examine. Après examen, la petite souffre d'un traumatisme crânien. L'explication de la mère sur la manière dont s'est déroulé l'accident ne tient pas et elle a mis du temps pour se rendre à l'hôpital. Comme le prévoit la procédure en cas de suspicion de maltraitance, une enquête est ouverte. Liz ne sait plus quoi penser car pour elle Jess est l'image de la mère attentionnée qui prend soin et protège ses enfants mais là son comportement lui semble étrange. Que c'est il réellement passé ?

Une histoire qui touche forcement le lecteur car elle aborde le doute sur un cas de maltraitance d'enfant. J'ai trouvé qu'elle manquait un peu d'intensité. On se pose la question de ce qui s'est passé mais l'attente de connaitre la vérité n'a pas été insoutenable pour ma part. le twist final a été le bienvenue.
#Autopsiedundrame #NetGalleyFrance
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Chronique d'un fait malheureusement presque ordinaire, le sujet aurait pu être abordé avec tous les clichés qui conviennent parfois à ce genre de récit : mièvrerie, pathos, morale à outrance... Ici sur un sujet pas facile, la maltraitance des enfants, l'auteure, Sarah Vaughan que je découvre ici, s'en tire magnifiquement bien dans la manière de tirer avec délicatesse et sobriété l'intrigue, de la fouiller, de la faire rebondir et dans la manière aussi de construire des personnages issus du quotidien, qui nous ressemblent peut-être dans leurs joies, leurs bonheurs simples, puis leurs doutes qui viennent, leurs failles, les aspérités qui font qu'on s'attache à eux...
Et puis, le titre est percutant, Autopsie d'un drame. Titre français du reste, puisque c'est un roman anglais, ma curiosité m'a fait découvrir que le titre original était Little disasters...
Le récit m'a tenu en haleine de bout en bout. L'écriture est addictive. On se situe bien ici dans un thriller psychologique qui ne vous lâche plus jusqu'à la fin.
Nous sommes à Londres. Ce sont quatre mères, encore jeunes, elles se sont connues il y a quelques années lorsqu'elles étaient enceintes pour la première fois, au cours de réunions sur l'accouchement et ces temps collectifs ont scellé une amitié très forte entre elles quatre.
Quelques années après, elles continuent de se retrouver, d'ailleurs parfois pour échanger sur des lectures communes, comme sur Jane Eyre par exemple... Cela m'a fait sourire parce que je venais de relire ce livre quelques semaines auparavant et j'ai pu trouver l'occasion de confronter mon point de vue avec le leur.
Aujourd'hui on les sent amères, épuisées, désoeuvrées, parfois au bord de la crise de nerfs, surtout Jess la seule du groupe à avoir donné naissance à un troisième enfant, une petite fille du prénom de Betsey et qui pleure tout le temps...
Mais où sont les hommes dans cette histoire ? On les sent très actifs, agités, et en même temps peu présents car ils sont pris par des obligations professionnelles visiblement très absorbantes, c'est peut-être cela aussi le coeur du problème. Ce sont des hommes d'affaires, ou bien des avocats... Mais cela ne veut rien dire... Les premières images nous font entrer dans la réussite sociale, des familles heureuses, sans problèmes d'argent, le bonheur lisse...
Mon regard d'homme, père de deux enfants qui aujourd'hui sont adultes, a forcément été happé dans cette histoire... M'a bombardé de questionnements...
L'amitié entre Liz et Jess a perduré parce que leurs enfants fréquentent la même école... Liz est médecin pédiatre dans un centre hospitalier de l'Ouest de Londres. Quelle n'est pas sa surprise de voir un soir son amie Jess débarquer aux urgences avec la petite Betsey qui présente des comportements troublants. Rapidement, les examens révèlent un traumatisme crânien... C'est le début de quelque chose qui va s'effondrer pour Jess. Et Liz qui est amie de Jess doit s'effacer provisoirement pour laisser place à l'enquête tout d'abord des services sociaux, puis de la police...
En filigrane, Liz accompagne la fin de vie de sa mère, une histoire où un lourd secret semble peser, prêt à se dénouer...
J'ai aimé ce roman, les rebondissements ne sont pas surfaits, tout le monde cherche à comprendre ce qui est arrivé, Jess semble être totalement dépassée, dans une sorte de déni, c'est un long fil qu'on tire, qu'on démêle pour savoir quelle vérité va sortir enfin de l'autre côté de l'histoire... Il y a beaucoup d'empathie déployée par les différents personnages à l'égard de Jess pour comprendre ce qui est arrivé et c'est aussi la force du roman. Et puis, le frère de Betsey, Frankie, m'a totalement ému. Je continue d'y penser à l'heure où j'écris ces mots.
J'ai été saisi par la justesse, la crédibilité du récit, sauf peut-être à la fin, où justement je suis resté un peu perplexe devant un dénouement que j'ai trouvé un peu tiré par les cheveux... Mais c'est un avis très personnel.
Je ne sais pas si le confinement causé par la pandémie actuelle a inspiré l'écriture de ce roman. Pourtant...
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Charlotte, Jess, Mel et Liz quatre jeunes mamans ont fait connaissance dans un cours de préparation à l'accouchement. Des quatre, Jess est la seule à avoir choisi d'être mère au foyer, elle n'a jamais exprimé de regret, elle adore ses enfants. Elle est une mère exemplaire, capable de murmurer à l'oreille des bébés. Pourtant c'est une mère apeurée au regard fuyant qui amène son dernier enfant aux urgences pédiatriques là où exerce Liz. Sa fille Betsey a le crâne légèrement enfoncé à l'arrière, elle s'est cognée la tête et le scanner a révélé une fracture crânienne. Mais rapidement le doute s'installe parmi le personnel soignant et l'attitude de Jess mélange de peur et de culpabilité ne fait qu'accroître le doute sur une possibilité de maltraitance. Alors la machine administrative s'emballe, enquête de police, services sociaux, assistante sociale.

Sarah Vaughan aborde avec sensibilité et réalisme le douloureux problème de la maltraitance vis-à-vis des enfants. Elle décrit parfaitement la dépression postnatale, l'épuisement et l'isolement d'une mère de famille, le manque de soutien, le mariage qui part à la dérive, tous ces facteurs qui peuvent faire basculer une maman. Deux portraits dominent ce roman choral. Celui de Liz médecin au service de pédiatrie d'un hôpital londonien, mère de deux enfants, elle est tiraillée entre son travail et sa famille, un numéro d'équilibriste, toujours faire des compromis. Elle se sent coupable de ne pas avoir su repérer la détresse de son amie, de ne pas l'avoir écoutée. Elle n'a pas été un assez bon médecin, elle n'a pas été une bonne fille, une bonne amie.

Comment ne pas être sensible à la souffrance de Jess, ses efforts pour donner l'illusion que tout va bien, qu'elle maîtrise parfaitement la situation, ses angoisses de faire du mal à son enfant, son lent glissement vers une sorte de folie destructive. La suspicion qui se lit sur le visage des voisins, des amis, voire de son propre mari.

L'auteure nous entraine des années en arrière, entre sorties entre filles, barbecue entre amis, club de lecture pour expliquer les blessures de l'enfance, les secrets dissimulés, un passé douloureux qui ressurgit. Sarah Vaughan réalise avec brio cette autopsie d'un drame annoncé avec une analyse psychologique très détaillée de ces mamans sur lesquelles tout repose et elle surprend son lecteur avec une fin totalement inattendue.

Merci infiniment aux éditions Préludes et #Autopsiedundrame #NetGalleyFrance





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Le nouveau roman de Sarah Vaughan « Autopsie d'un drame » va, je le pense, suivre le même chemin que celui de son prédécesseur tant tous les ingrédients sont réunis ici pour en faire un Best-seller. C'est bien écrit, les personnages principaux sont attachants, l'ensemble n'est jamais manichéen et chacun(e) a ses parts d'ombre et de lumière. Ici, la romancière anglaise cherche à comprendre, à décrypter ce qui peut conduire au drame atroce que constitue la maltraitance sur les enfants et plus particulièrement, les nourrissons. On ne tombe jamais dans le pathos, les émotions sont distillées avec tact et on ne peut plus arrêter la lecture de ce véritable page-turner. Addictive cette histoire ne tombe jamais dans les facilités narratives. On raconte l'histoire de Liz, médecin praticien hospitalier en service de pédiatrie Saint Joseph dans l'ouest de Londres. C'est l'un des principaux hôpitaux de la ville. Elle n'a pas de titre honorifique et ne travaille pas à temps plein aux urgences. Dans son travail, elle est pragmatique, posée, accessible, pleine de compassion. Elle est mère de deux enfants qu'elle adore par dessus tout et l'épouse de Nick, qui est enseignant. Mais voilà que son amie Jess arrive aux urgences, son bébé Betsy souffre d'un traumatisme crânien, pire encore, elle a attendu six heures avant de se rendre aux urgences. Jess est une femme très belle, une mère de trois enfants qui semblait irréprochable et aimée de son mari Ed. Que s'est-il passé ce soir là ? Neil, le chef de service de Liz, lui demande de prévenir les services sociaux ainsi que la police pour des suspicions de mauvais traitements. Jess est effondrée et semble en proie à un mal qui la ronge. Ed ne comprend pas, Liz non plus. La machine judiciaire s'emballe car les faits reprochés sont très graves. Qui a pu causer ce traumatisme crânien ? Les chapitres sont très courts et donnent un rythme enlevé au récit. On alterne tout à tour avec les points de vues et ressentis des différents personnages sur ce drame. Ed sait que la troisième grossesse de Jess a été plus compliquée mais elle n'a rien voulu laisser transparaître. Elle est différente, irritable, plus distante. Pourquoi cette attitude de Jess vis à vis de son entourage ? le monde s'écroule et tout accable Jess mais c'est sans compter sur le scénario très astucieux de Sarah Vaughan. Croyez moi, vous n'allez pas être en manque de surprises et ce jusqu'au dénouement. Pour la médecin Liz, l'histoire de Jess dresse un parallèle douloureux avec ce qu'elle a vécu enfant avec une mère qui s'est détruite à petit feu, par l'alcool et le sucre. Que cache sa mère Janet ? Qui est-elle véritablement ? Dans quel puits insondable de l'âme humaine a t'elle trouvée refuge ? Nous suivons donc en parallèle les récits de plusieurs mères, de leurs rapports à la maternité, à ce lien indéfectible qui les lie à leurs enfants. On est ému, touché par l'écriture, le ton tout en justesse de Sarah Vaughan. Celle-ci tisse un scénario machiavélique, une toile où le lecteur se prend la réalité en pleine face. Ne vous fiez pas aux apparences, Sarah Vaughan a plus d'un tour à jouer aux lecteurs. Son « Autopsie d'un drame » est une réussite incontestable qui la place parmi les auteures majeures du suspens psychologique.
Je remercie chaleureusement les Éditions Préludes ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance !
Lien : https://thedude524.com/2021/..
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Charlotte, Jess, Mel et Liz se sont rencontrées aux cours de préparation à l'accouchement lors de leur première grossesse. Liz est médecin pédiatrique et la narratrice de l'histoire. Un soir son amie Jess arrive avec sa fille de 10 mois aux urgences. Betsey a une fracture à l'arrière du crâne et une telle blessure laisse penser à de la maltraitance. Jess semble fuyante voire indifférente et Liz est contrainte de signaler le cas aux Services Sociaux et à la police.

S'en suit alors une longue quête de la vérité ! Liz raconte ses amies, leur passé commun, sa vie personnelle et le conflit perpétuel avec sa mère qui influence sa vision des choses. Elle réfléchit profondément à son rapport avec Jess en se demandant ce qu'elle a bien pu ne pas voir alors qu'elle l'a toujours imaginé en mère parfaite !

Jusqu'à la moitié du livre j'ai été captivée par l'histoire, par la façon de Liz de raconter l'instant présent et ses retours en arrière sur l'attitude de sa propre mère envers son frère qui avait été gravement brûlé. Et puis ça s'est mis à trainer en longueur avec des répétitions de pensées et de situations voire quasiment du mot pour mot pour décrire les petits-enfants !

Les retournements de situation ont été une bonne surprise mais les longueurs précédentes ont gâché mon plaisir et je trouve que le final a été traité précipitamment !

Pas une satisfaction pleine et entière même si ça se lit bien, l'intrigue est bien menée, les personnages ont une réelle consistance mais un peu de trop longueur ! J'aurais plaisir à lire un autre livre de Sarah Vaughan

#Autopsiedundrame #NetGalleyFrance

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