La meilleure d'entre nous

Cuisiner est un moyen de choyer ceux que l'on aime. De développer un talent plaisant et désirable. Cuisiner permet de découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles cultures, de vous former l'esprit et de vous ouvrir à d'autres univers.

L'épouse parfaite, l'enfant parfaite, la mère parfaite ? Aucune de nous ne peut être cela. Ce sont de purs fantasmes.

N'oubliez pas : la pâtisserie est une preuve d'amour.

Durant de longues secondes, le choc étouffe ses larmes. Quand elle finit par pleurer, le son qui lui échappe est inconnu. Un cri primitif.
Jusqu’alors elle ignorait le vrai bruit du chagrin.

— Tu t’es levée avant cinq heures pour que j’aie des bagels frais au petit déjeuner ? Quelle mouche t’a piquée ? Je n’ai pas épousé une boulangère.

Jenny, elle, semble à cran. La semaine dernière, elle se pliait en quatre pour se montrer aimable. Aujourd’hui, elle n’engage pas la conversation et ne paraît d’ailleurs pas vouloir être dérangée. Après un examen plus attentif, Claire constate qu’elle n’est pas seulement préoccupée ou distante : son regard est presque mort. Quelque chose serait-il arrivé pendant qu’ils s’entraînaient, chacun de leur côté, à améliorer leurs macarons au chocolat, leurs sablés ? La vie aurait-elle suivi son cours, loin d’un four préchauffé et d’une plaque à pâtisserie beurrée ?

Si vous avez la chance d’avoir une fille, transmettez-lui votre amour de la pâtisserie. Vous lui enseignerez un savoir-faire précieux… et grâce à ces moments partagés vous n’en deviendrez que plus proches.

— Tu ne crois pas qu’elle préférerait un gâteau à la carotte ? a-t-elle demandé à son amie. Je ne l’ai jamais vue manger un battenburg, ni aucun truc aussi rose.
— Ne fais pas l’idiote, s’est moquée Nicky. On ne prépare pas un gâteau à la carotte pour un anniversaire aussi important ! Ce n’est pas un lapin !

Jenny, à sa propre surprise, pèse le moindre de ses gestes. Elle, capable de préparer une génoise victorienne les yeux fermés – elle a dû en faire plus d’une centaine –, mesure chaque ingrédient avec une précision exagérée. Sucre roux, farine levante – versée de très haut au-dessus du bol et tamisée deux fois de suite –, levure et beurre doux. Elle traite chacun avec autant de précaution que s’il s’agissait de la cocaïne la plus pure ou d’un médicament pouvant entraîner la mort. Un gramme de trop ? Elle ne veut prendre aucun risque et retire un soupçon de farine.

Un biscuit fait maison est une œuvre de toute beauté. Léger et éphémère, sucré et savoureux, il doit fondre sur la langue et donner à vos invités le désir d'en déguster d'autres.