Citations sur Chouan et espion du roi : récits de la contre-Révolution .. (3)
"Ne compte pas sur M. de Ruays, me répliqua mon chef de légion ; il n'arrêtera pas les grenadiers : ne connais-tu donc pas l'homme ?" Trois ou quatre minutes après, des coups de fusil nous arrivent par derrière. Un brouillard qui s'était élevé depuis un quart-d'heure offusquait la vue ; persuadé que c'était une méprise de nos camarades qui, tirant sur l'ennemi par-dessus nos têtes, faisaient leurs décharges trop bas, je leur criai, en agitant en l'air mon chapeau : "Tirez plus haut, ou ne tirez pas." Mais les balles ne respectaient point mes ordres et ne nous arrivaient que mieux ; alors je soupçonnai ce que ce pouvait être : effectivement M. de Ruays avait lâché pied.
« Je n’avais nullement la volonté de transiger avec ma conscience et mes principes en me liant à la République par un serment que repousseraient également l’honneur et le devoir. » (p. 111)
Mais lorsque je venais à me rappeler la mort de mon infortuné père, les injustices que le gouvernement républicain avait ordonnées et toutes les horreurs qui s'étaient commises et se commettaient encore tous les jours, ce tableau me rendait bientôt ferme dans ma résolution de ne jamais servir un pareil gouvernement, de mourir plutôt de misère s'il le fallait. (p. 183)