M. Bouguereau est, a coup sûr, un des plus renommes et des plus habiles représentants de l'école idéaliste, si on peut-la nommer ainsi; ses œuvres sont toujours le produit d'un esprit distingue, d'un gout répute, d'une recherche pleine de sagacité et d'un savoir indiscutable. Il compte parmi les plus grands travailleurs de ce temps; prive en naissant des faveurs de la fortune, il a acquis, a force de patience et de courage et par un incontestable talent, la situation élevée qu'il occupe aujourd'hui. Épris de son art, il a été heureux de lui consacrer toute son existence, et il y a trouvé en échange la gloire, la fortune et souvent aussi un apaisement a de cruelles et intimes douleurs.
Premier grand prix de Rome, en 1850, au concours de l'École, il partit pour l'Italie, ou il resta quatre ans, étudiant avec une ardeur fiévreuse les merveilles de l'antiquité et du moyen age amoncelées dans la Péninsule et s'assimilant déjà les peintures de Pompeï et d'Herculanum. Parmi les envois qu'il fit comme pensionnaire de la villa Médicis, on remarqua une Idylle, au Salon de 1853, et le Triomphe du Martyre qui a pris place au Musée du Luxembourg.