POÈME POUR TENTER D’ATTRAPER
UN PETIT POÈME
Pour tenter comme Raymond Queneau
(encore lui ! Toujours lui !)
d’attraper un petit po, un petit po,
un petit poème
qui passerait par là comme un passereau,
un petit poème indigène
(indigène du pays)
voire un poème plus gros
sans pour autant qu’il soit un phénomène,
un petit poème pour que je puisse poésir
pour moins mourir
ou du moins le moins vite possible
pour pouvoir poésir et poésoir à loisir
pour mieux voir où un peit po,
un petit poème
qu’on attrape sans devoir trop courir
peut tranquillement nous conduire
car poémer, je l’ai déjà tellement fait et défait
et poémir m’a tant et tant fait gémir
que c’est poésir que je veux faire à l’avenir
― à l’avenir et framboise si j’ose me permettre de dire ! ―
pour davantage sourire le reste du restant de ma vie
je voudrais même ― si j’osais
poérire en vérité
(tenez ! je peux vous l’avouer !
pour bien pouvoir distinguer
parmi mes contemporains
mes comptant leurs sous dans
de mes contents de rire
d’un peu tout, de mon côté
En fait, je voudrais pas comme
contempourrir sur pied
et continuer à rimer à rien
jusqu’à le saint-glinglin glacé !
POÈME AVEC HARENG ― GROS ― GROS ― GROS
extrait 2
Un brin de classe SVP Monsieur le Hareng prédigéré,
lui ferait remarquer le Poète, car on peut être
un hareng saur ― saur ― saur, sans perdre la tête
et devenir un hareng sourd ― sourd ― sourd
à toute forme de poésie !
Imaginez, en effet, que vous ayez terminé votre vie
dans les maudits filets d’un chalutier zhollandais
et que les pêcheurs de ce maudit pays
(des zhollandais eux aussi) après vous avoir zaccommodé
des zharicots lingots ― lingots ― lingots
(ou Zoizzonnais) vous aient bâfré
cachés derrière les zhaies de leurs zozotis !
Et zozoti zozota ! Ah ! vous auriez bien plus mal fini
que dans l’estomac du Poète qui vous dégusta ― ta ― ta ― ta !
POÈME AVEC HARENG ― GROS ― GROS ― GROS
extrait 1
Un hareng que le Poète choisirait gros ― gros ― gros
Et même bouffi ― bouffi ― bouffi
Une sorte de hareng ― outang baraqué fitness
mais qu’il sortirait de sa saumure ― mure ― mure
avec délicatesse
pour le dévorer à pleins crocs ― crocs ― crocs
et satisfaire ainsi son appétit gros ― gros ― gros !
Un hareng bien choisi
qu’il accompagnerait d’un bon saumur ― mur ― mur―
champigny (cette fois-ci)
Un hareng excellent,
bouvard et bien rogué, et surtout bien éduqué,
un hareng qui ne viendrait pas pleurenichailler
en réclamant son beurre et le hareng de son beurre,
alors qu’on vient à peine de l’avaler !
…