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(01/01/1900)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Les voies ferrées ouvrent-elles vers des mondes parallèles ? Peut-on appliquer la psychanalyse à l’entretien des vélomoteurs ? La beauté est-elle une forme d’énergie ? D’où sort cette étrange confrérie d’Analfabaites en lutte contre la bêtise de l’intelligence humaine ? Qui est vraiment Albert Audoulin ?

L’Albert Audoulin se lit comme un roman d’aventures baroque, mâtiné de polar, de science-fiction et... Impossible d’en résumer l’histoire. C’est sans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre appartient à la collection des "Cactus remarquables" des éditions du Cactus Inébranlable.
Et, en effet, ce gros morceau (plus de 500 pages, avec beaucoup de mots et peu de blancs) est un produit remarquable. L'auteur fait une vraie démonstration. Il démontre la réalité de ces mots :  « produit remarquable ». Souvenez-vous de ce (a+b)² qui donne plus que du a² b² (je n'ai toujours pas compris pourquoi il fallait ajouter 2 ab, 2 abbés à la solution de cette formule, ou alors j'ai oublié. Sais plus.) En tout cas c'est sûr, le Jean-Marie il ajoute des valeurs, du poids aux solutions. Démonstration réussie !

L'entrée dans le texte n'a pas été simple, puis vers la moitié de l'ouvrage, je me suis senti happé, comme par un vortex, comme si on avait changé de dimension, avec une envie affamée de bouffer la suite et la faim de cette "histoire".

Il faut que je parle de-s langage-s. Vermande L'herm est un vrai génie des argots, des parlers mal (pas mal des personnages sont des abrutis), d'un parler scientiphique-filosophique (pas mal des personnages sont des érudits), des accents (qu'il écrit comme ils sonnent, il faudrait alors lire à haute voix), ce livre fourmille de style différents et son auteur les développe, et pas qu'un peu. Parfois on risque l'indigestion, on se voit penser "I peut pa arrètez d'parrelé male steukonla ?" Mais on sait et on sent que c'est le jeu à jouer, la démonstration voulue nécessite ces passages.

J'ai ressenti donc tout d'abord un aspect chantier, au début du texte. JMVLH pose et dépose le matos (personnages étonnants, idées folles ou brillantes, éparses...et, comme je le disais plus haut, à un moment donné ça a pris forme, sens, présence et le flot était là. Yèsse !

Un livre nostalgique ? L'intrigue se passe dans les années 1970 (je précise le dizneufsan parce que le temps file et on... enfin, il vaut mieux préciser), sans téléphonie mobile et internet partout, sans sms coupeurs de conversations... Une autre époque, révolue. Je me pose alors cette question de la possibilité de bien vieillir, de traverser le temps, pour un roman... Être une pièce de ce qu'était l'homme à un moment, de ce qu'il était capable de faire de mieux. Ca fait un peu pièce de musée, mais enfin bon, ça a aussi sa gloire... Ce livre (trop) confidentiel peut-il passer le temps... Et ne pas être seulement un passe-temps... A suivre ?

Je me suis attaché au personnage d'Albert Audoulin, personnellement. Je nous trouve des points communs... Et, je pense aussi que n'importe qui peut trouver de quoi s'attacher à l'un ou l'autre des personnages. Tant il y a du grotesque, du paillard, du blaireau, tant il y a du génial, du fin, du spirituel, de l'inspiré, tout ces aspects humains magistralement exprimés (valable autant pour les personnages masculins que féminins). Mais pas que, il y aussi des personnages-entre, des personnages-charnières, des personnages-portants qui facilitent le rapprochement entre les extrêmes. Bref, il y a de tout, dans des proportions « parfaites ».

Il y a un univers, un monde. Voire des mondes dans ce livre. le monde des Consistances (le nôtre), celui des Similitudes, et encore d'autres ? Il y a des allusions (mot pas approprié, c'est plus que des allusions, y a des vérités et des inventions) scientifiques, y a d'la quantique, madame, y a d'la mathématique, monsieur ! Ca donne un supplément d'âme, une couche-surcouche supplémentaire au récit. Peut-être passionnant.

Ce que j'aime chez un auteur c'est aussi sa capacité à donner de la consistance à ses propos, à montrer et démontrer ce qu'il affirme. Il ne me suffit pas de lire que ce personnage est drôle, je veux le ressentir, en lire des indices, des preuves. JMVLH y parvient de façon brillante, exceptionnel. Vraie plus-value, vrai signe de valeur d'auteur, selon moi.

Ce livre peut faire peur aux lecteurs. Déjà il est assez énorme, une belle brique (pour un chantier ça aide), on peut aussi penser au début qu'on "n'est que" dans un exercice de style, mais c'est bel et bien un roman ! Il devient presque un thriller, et il passe par des (mini-)thèses de doctorat, un certain côté science-fiction-fantastique, . et en fait, ben, c'est un tout-à-la-fois et... c'est fort et c'est bien ! Merci ! Je me répète ??

Je n'ai pas fait mention à des références d'auteurs. J'aurais pu. J'aurais parlé de Dard et son San-Antonio pour la drôlerie, le langage paillard, le cul, j'aurais parlé de John Kennedy Toole et sa Conjuration des Imbéciles (évidence), j'aurais parlé de Queneau et de Vian (plus de Vian en raison des aspects scientifiques), j'aurais parlé de Joyce pour la folie qui se massifie, fait masse au fur et à mesure... Mais je n'en parlerai pas parce que je pense, je suis persuadé que chaque lecteur pourrait y placer d'autres, d'autres noms, d'autres références et celles-ci seraient sans doute tout aussi justes et tout aussi approximatives, asymptotiques parce que c'est à croire que le Jean-Marie il a bouffé tout et tout digéré et tout recraché, une sacré bibliothèque universelle ? C'est sans doute ça qu'on peut appeler d'une certaine forme de génie ?
Voilà. J'oublie beaucoup de choses, l'auteur a écrit son ouvrage sur un trentaine d'année, j'écris cette critique en quasi spontané et sans relecture. J'espère que ce livre tombera dans beaucoup de mains, des mains curieuses, de lecteurs qui ne pourront qu'être épatés.

Produit remarquable, c'est démontré, c'est écrit, c'est édité, c'est publié. Ouf, de telles choses existent toujours dans ce monde-ci.
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critiques presse (1)
LeSoir
30 juillet 2014
«L’Albert Audoulin ou du parallélisme des vois ferrées» de Jean-Marie Vermande l’Herm est une curiosité savoureuse qu’on a envie de relire dès qu’on l’a terminée.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Les autres.
Tout est toujours pour les autres. Il y en a partout, des autres. Des autres qui savent la vie, les choses. Des autres qui ne s'emmerdent pas avec des transformations de Lambert à la mord-moi-le-nénuphar. Des autres qui plante leur turlututu dans tout ce qui bouge. Des Gérard, des Djamil, des Biquout...
Il se mit à courir. Il aurait voulu s'étouffer, se tordre, presser comme d'une éponge ce dégoût qui le submergeait. Il vit le chat noyé, gonflé comme un ballon de foot que ses camarades avaient un jour repêché dans la Bolette. Il était ce chat, boursouflé et inerte, saturé jusqu'aux amygdales par la boue noirâtre de l'impuissance. Il sentit des harpies brûlantes remonter son échine, incendier son dos, ses épaules, planter dans sa gorge une myriade d'ongles salés. Il se prit à rêver au délice d'une rafale de mitrailleuse qui lui aurait labouré le creux des reins, coupant la route à cette meute haineuse et désespérée. Oh oui ! Oh oui ! Sombrer là, scié en deux sur l'asphalte, laisser au caniveau le soin d'emporter son sang, vers le cloaque. Des rivières de sang, oui, il les voyait ces rivières, elles charriaient de petits bateaux de papiers où une main rageuse avait écrit "A cul, la miséricorde !" et tout ça, interminablement, comme une procession de cathares , aurait été avalé par l'égout purificateur.
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« Mon lapin, dans la vie, tu as ceux qui avancent le tabouret. Ce sont les gens du commun, les pratiques. Sans intérêt. Et puis tu as ceux qui reculent le piano. On peut les subdiviser en deux catégories : les abrutis et les philosophes sauf si le tabouret est plus lourd que le piano, ce qui nous ramène au cas précédent. Enfin, tu as ceux qui se demandent si en posant le piano sur la tranche et en lui superposant le tabouret dont on aura préalablement scié les pieds, ça ne ressemblerait pas vu de loin à un hélicoptère. Ce sont eux, les philosophes intrinsèques. »
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- ... Cela dit, il y a aussi une vision toute différente des choses. Au fond, nous avons là un même thème, et ses modalités. C'est exceptionnel dans le Monde des Similitudes. Un peu ce que serait pour nous une visualisation de la quatrième dimension. L'histoire, vous l'avez remarqué a une tonalité majeure : Perydon, Lymninn, Guythrionn, Tonique, médiante, dominante. Et une tonalité mineure : Paillaerguys, le Manuscrit, l'Etang. Si vous adjoignez Zacharias vous obtenez les deux tétracordes. Dans chacun des cas, un mode authente, qui tient compte du retour de Paillarguys et un mode plagal où celui-ci s'affaiblit en meurtre rituel. Mais bon, c'est peut-être aussi parce que nous sommes musiciens...
- Sans doute, mais après tout, c'est une lecture par dualité. Nous restons dans l'état d'esprit du Royaume !...
- Et c'est bien l'essentiel ! C'est un peu le même symbolisme que la corrida, en fait !
- Ouais, eh bé, ça nous fait une belle jambe, té ! Vous avez pas plutôt une idée de l'heure à laquelle on arrive ?

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- C'est votre repentir ou votre brassage que vous défendez au densimètre ? Cessez de vous tourmenter ! Tenez, je vais vous poser une colle : à votre avis, quelles sont au monde les nations les plus ferventes dans la foi catholique ?
- Je ne...
- Allons, répondez !
- Je dirais... L'Irlande... La Pologne, bien sûr... le Mexique, peut-être... ?
- Whiskey, vodka, mezcal ! Notre religion est une religion d'assoiffés ! Assoiffés de Dieu, assoiffés de vie, assoiffés d'eau-de-vie ! Cujus religio, ejus venenum : à chaque religion sa drogue ! La religion sait l'opium des peuples.
- Mais enfin, l'alcool mène au vice, à la violence, au meurtre !
- En quoi il révèle la vraie nature des êtres ! Ah que la confession serait sincère sous son emprise obligatoire ! Et n'oubliez as qu'en arabe alcool signifiait "antimoine pulvérisé" ! Pulvérisons donc les anti-moines !
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Les femmes, bien sûr, les femmes ! C'était sur le béton de leurs dentelles qu'il s'était cogné. Et il s'y cognait encore avec un cruel sentiment d'iniquité. Car la plupart de ses camarades, rompus à l'exercice par des années de mixité, paraissaient barboter dans les méandres du badinage et du sentiment avec d'autant plus de facilité que leur âme était plus rustique, leurs ambitions primaires, leur raisonnement limité.
"Voyez-vous, Marie-Hélène, nous, les mathématiciens, nous pensons toujours que le jeu est honnête et que la solution est seulement complexe. Je commence à me demander si les autres ne savent pas déjà que le jeu est truqué et que la solution est celle de celui qui gueule le plus fort.
- Vous réinventez la vie, Albert ? ...

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