Le zartog Sofr-Aï-Sr – c’est-à-dire « le docteur, troisième représentant mâle de la cent unième génération de la lignée des Sofr » – suivait à pas lents la principale rue de Basidra, capitale du Hars-Iten-Schu, – autrement dit « l’Empire-des-Quatre-Mers ». Quatre mers, en effet, la Tubélone ou septentrionale, la Ehone ou australe, la Spone ou orientale, et la Mérone ou occidentale, limitaient cette vaste contrée, de forme très irrégulière, dont les pointes extrêmes (à compter d’après les mesures connues du lecteur) atteignaient, en longitude, le quatrième degré est et le soixante-deuxième degré ouest, et, en latitude, le cinquante-quatrième degré nord et le cinquante-cinquième degré sud. Quant à l’étendue respective de ces mers, comment l’évaluer, fût-ce d’une manière approximative, puisqu’elles se rejoignaient toutes, et qu’un navigateur, quittant l’un quelconque de leurs rivages et voguant toujours devant lui, fût nécessairement arrivé au rivage diamétralement opposé ? Car, sur toute la surface du globe, il n’existait pas d’autre terre que celle du Hars-Iten-Schu.
(L'Eternel Adam - nouvelle inédite page 235 à 271 du recueil)