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Critique de Meps


Relire du Jules Verne avait vraiment un côté madeleine de Proust pour moi. Je me souviens que, dans ma jeunesse, féru d'astronomie, je m'étais précipité sur les livres de la Terre à la Lune et Atour de la Lune.... et ma déception et mon ennui fut grand face à toutes les démonstration de balistique qui émaillaient le premier tome. Je ne me souviens même plus si j'avais à l'époque réussi à les finir.
Comme nous sommes remplis de contradiction, le Voyage au Centre de la Terre me tentait beaucoup à l'époque, la découverte d'un inconnu mystérieux, surtout après avoir entraperçu les images de la vieille adaptation ciné un peu kitch avec la faune et la flore de ce monde souterrain.

Ayant décidé il y a quelques temps de reprendre régulièrement la lecture des classiques, et notamment des romans de Verne et ayant fait un essai avec Cinq semaines en ballon, où j'avais cette fois réussi à avaler les explications techniques un peu longuettes, revenir aux profondeurs après les cieux paraissait logique (enfin... dans ma logique à moi en tout cas)

Je ne peux que constater que là encore le souci d'exactitude de Verne alourdit forcément le propos. Les détails de minéralogie, l'explication minutieuse du voyage jusqu'en Islande et jusqu'au sommet du volcan alors qu'on attend que la descente dans le cratère... c'est un peu frustrant.

Heureusement Verne fait admirablement bien fonctionner son trio d'explorateurs, le scientifique très sérieux mais intrépide, le jeune neveu fougueux mais craintif et l'accompagnateur Islandais taiseux mais courageux et sauveteur. Les contradictions des personnages les rendent attachants et les rapports entre eux ne manquent pas d'une ironie très bien placée.

Je ne peux manquer de remarquer qu'alors qu'on loue Verne pour sa vision de précurseur sur les découvertes scientifiques et sur ce que pourrait devenir le futur, on oublie parfois de signaler qu'il reste englué dans certaines représentations de son époque (l'amoureuse du neveu et pupille de l'oncle reste bien sagement à la maison pendant que les hommes partent risquer leur vie.) Il est du coup aussi reflet de son temps tout en cherchant à s'en extraire.

Au final, une lecture nostalgie assez agréable, un vrai précurseur de la science fiction actuelle qui tend elle de plus en plus à éviter les lourdeurs d'une exactitude scientifique trop stricte pour donner au lecteur plus d'amusement d'aventure. Verne a en tout cas servi de base pour que cette littérature ne parte pas trop dans des élucubrations sans lien avec les réalités physiques observables.
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