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Critique de Floyd2408


Les oiseaux du Norvégien Tarjei Vesaas est une onde sensible coulant dans les méandres de notre coeur en suspend de la pureté des songes demeurant à l'intérieur de l'âme de notre héros Mattis, perdu dans ses réflexions.
Ce roman posé sur une étale d'un libraire chante une mélopée sourde lorsque mon regard caresse sa première de couverture, je le prends intrigué, mes doigts glissent sur ce livre, le quatrième de couverture lu, je le garde pour ensuite le payer et le ramener chez moi , mais l'histoire est plus belle lorsque quelque jour plus tard dans une autre librairie je touche du doigts un livre de poche qui m'attire, le titre le palais de glace, et quel fut ma surprise de découvrir l'auteur Tarjei Vesaas, deux livres du même auteur reste une troublante coïncidence.
Ce roman flâne les errances d'un jeune homme trentenaire, Mattis un personnage attachant, ressemblant à Lennie Des souris et des hommes, ces personnages idiots souvent présent dans la littérature. Cet adulte, surnommé « la Houpette » erre dans ce roman divisé en trois parties, faisant le récit des anecdotes futiles dans le regard de ce jeune personnage aux pensées vagabondes.
Mattis habite avec sa soeur ainée Hege dans une petite maison au bord d'un lac, isolé du village, elle tricote toute la journée pour subvenir à leur besoin, Mattis flâne dans la nature avec ses pensées incertaines, ses errances le rend différent des autres, tout est propice à des symboles concernant sa destinée, une passée de Bécasse, la foudre, tout le bouleverse, tout semble dessiner une nouvelle route pour lui, son destin semble lié avec l'invisibilité du paysage le caressant, son âme pure, en proie au doute respire la simplicité environnante, l'être humain le complexe, l'homme en lui se sépare, s'étire, explose dans une demande. Sa confusion l'empêche de pouvoir s'exprimer avec les hommes, tout se bouscule en lui, trop de questions, trop de mots se bousculent, Mattis perd le fil de la conversation, sa concentration s'évapore, Mattis devient fragile puis se referme en lui pour devenir un enfant effrayé comme avec les orages, se cachant dans la maisonnette servant de toilettes.
Chaque moment que traverse Mattis l'invite à réfléchir, tout le monde a du mal à le comprendre, et chacun rompt la conversation avec lui, même sa soeur, l'aimant en se sacrifiant pour le protéger. Chaque travail trouvé pour monter à sa soeur qu'il est un homme s'effrite, Mattis se perds dans ses pensées puis sa concentration s'échappe, comme avec le démariage des raves, travail d'une journée chez un paysan qu'il n'arrive à faire, contrarié par ses pensées, Mattis se consume en lui pour disparaitre, la mort de la Bécasse le contrarie, le changement de comportement de sa soeur en la présence d'un homme, tout bouleverse notre Mattis, cet être si hypersensible.
Tout lui en mute, désirant devenir un adulte, plus responsable, devant passeur sur le lac, métier que sa soeur lui propose, c'est le seul endroit où ses pensées le laissent en paix lorsqu'il rame droit, coupant l'eau en ligne droite, il est passeur.
Ce roman est une triple voix, celui indirect avec ce « il », et le « je » de Mattis, ses pensées et sa propre voix, dans les dialogues avec les autres personnages, ce style perturbe car s'entremêle les raisonnements et les pensées de notre Mattis, le lecteur est au coeur de l'âme pure de notre jeune homme encore un enfant, celui qui aime manger des bonbons au camphre.
L'idiot de Dostoïevski les deux héros se ressemble dans leur naïveté mais dans ce roman tout est perçu à travers notre jeune homme, tous les autres personnages sont le miroir du regard de notre Mattis, Hege est figé du ressentiment de Mattis, les jeunes filles rencontrées Anna et Inger aussi lors de la baignade et du tour de barque, le bucheron aussi Jörgen.
Tout ce roman respire la pureté simple de ce jeune homme, aimant cette nature, écoutant les oiseaux, pouvant leur parler, répondre à l'invisible, Mattis est un enfant voulant se défendre de devenir un homme, il reste là dans sa béatitude de petites choses l'animant. Il perçoit l'insondable, veut suivre son instinct qui semble être le bon, chaque destinée est liée à des anecdotes, une passée de Bécasse, la foudre, un mal de ventre, sa destinée est être passeur pour sa soeur lui apportant l'amour et la paix.
Certain parle de symbolisme, je dirais juste que ce roman est une poésie par la simplicité de la nature qui embrase les sens de notre Mattis, un homme attachant et troublé des hommes qui le rend fragile et craintif, l'homme se perd, Mattis est la simplicité même, une douceur de vie.
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