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Citations sur Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? (39)

Les titres de gloire mythiques, ainsi que les parentés légendaires entre peuples, servaient de salamalecs dans la société internationale : chaque cité affirmait ses origines légendaires à ses partenaires qui se gardaient d'en douter ; c'était une manière de s'affirmer comme une personne. La société des cités était ainsi composée de personnes nobles, qui avaient leurs liens de parenté ; quand on acceptait ces fictions comme articles de foi, on montrait qu'on agréait les règles de la vie internationale des cités civilisées.
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A l'époque hellénistique, où la littérature est devenue une activité spécifique qu'auteurs et lecteurs cultivent pour elle-même, la mythologie devient une discipline, que bientôt on apprendra à l'école. Elle ne sera pas pour autant une chose morte, au contraire: elle demeure un des grands éléments de la culture et ne cesse d'être une pierre d'achoppement pour les lettrés.
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L'essence d'un mythe n'est pas d'être connu de tous, mais d'être censé l'être et digne de l'être; aussi bien ne le connaissait-on généralement pas.
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Ce monde mythique n’était pas empirique : il était noble. Ce n’est pas à dire qu’il ait incarné ou symbolisé les « valeurs » : on ne voit pas que les générations héroïques aient davantage cultivé les vertus que les hommes d’aujourd’hui ; mais elles avaient plus de « valeur » que ceux-ci ; un héros est plus qu’un homme, de même qu’aux yeux de Proust une duchesse a plus de valeur qu’une bourgeoise.
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Le mythe est véridique mais au sens figuré ; il n’est pas vérité historique mêlée de mensonges : il est un haut enseignement philosophique entièrement vrai, à condition qu’au lieu de le prendre à la lettre on y voit une allégorie. Deux écoles donc : la critique des légendes par les historiens et l’interprétation allégorique des légendes par la plupart des philosophes, dont les Stoïciens ; l’exégèse allégorique de la Bible en sortira, promise à quinze siècles de triomphe.
La raison de l’allégorisme stoïcien était la même que celle de l’allégorisme biblique : le texte considéré était tenu pour une véritable autorité ; tout ce que disait Homère ou les autres poètes faisait preuve. C’est là un aspect de la pensée grecques sur lequel il faut dire un mot. Pour démontrer quelque chose ou persuader de quelque vérité, un penseur pouvait s’y prendre de trois manières au moins : développer un raisonnement réputé rigoureux, toucher le cœur de l’auditeur par la rhétorique, alléguer l’autorité d’Homère ou d’un autre poète antique.
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Mythe et poésie tiraient d’eux-mêmes leur autorité ; la vérité sortait de la bouche des poètes aussi naturellement que celle des enfants ; ils ne faisaient que refléter les choses elles-mêmes. Ils exprimaient la vérité aussi naturellement que les sources coulent et ils n’auraient pu refléter ce qui n’existe pas.
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L’imaginaire, c’est la réalité des autres, de même que, selon un mot de Raymond Aron, les idéologies sont les idées des autres. « Imaginaire » n’est pas un mot de psychologue ou d’anthropologue à la différence d’ « image », mais un jugement dogmatique sur certaines croyances d’autrui. Or, si notre dessein n’est pas de dogmatiser sur l’existence de Dieu ou des dieux, nous devons nous borner à constater que les Grecs tenaient leurs dieux pour vrais, bien que ces dieux aient existé pour eux dans un espace-temps secrètement différent de celui où vivaient leurs fidèles ; cette croyance des Grecs ne nous oblige pas à croire à leurs dieux, mais elle en dit long sur ce qu’est la vérité pour les hommes.
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Si on y réfléchit un instant, l’idée que la vérité n’existe pas n’est pas plus paradoxale ou paralysante que celle d’une vérité scientifique qui est perpétuellement provisoire et sera falsifiée demain. Le mythe de la science nous impressionne ; mais ne confondons pas la science et sa scolastique ; la science ne retrouve pas des vérités mathématisables ou formalisables, elle découvre des faits inconnus qu’on peut gloser de mille manières. (…) Les sciences ne sont pas plus sérieuses que les lettres et, puisqu’en histoire les faits ne sont pas séparables d’une interprétation et qu’on peut imaginer toutes les interprétations que l’on veut, il doit en être de même dans les sciences exactes.
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La vérité est le nom que nous donnons à nos options, dont nous ne démordrions pas, si nous en démordions, nous les dirions décidément fausses, tant nous respectons la vérité ; même les Nazis la respectaient, car ils disaient qu’ils avaient raison : ils ne disaient pas qu’ils avaient tort. Nous aurions pu leur rétorquer qu’ils se trompaient, mais à quoi bon ? Ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde que nous, et puis il est platonique de taxer de fausseté un tremblement de terre.
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