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Citations sur Où reposent nos ombres (26)

Nous partagions beaucoup de choses de valeur, des secrets, des pans entiers de nos premières années, des rêves et des soucis, mais je me demande si ce que nous partagions de plus précieux n'était pas le silence. Être juste là, ensemble. Savoir que les autres sont à côté, qu'ils respirent le même air, sont effleurés par la même brise sous un soleil commun, et qu'ils sont justement à cet endroit parce qu'on s'y trouve, et ne rien dire de plus.
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J'avais l'impression de sentir battre le cœur du Puy perdu, je crois que nous le sentions tous. La quiétude, c'est le mot qui convient pour décrire ce moment détaché du monde. C'est à cet instant que je compris qu'il n'y avait pas que la géographie terrestre, qu'il existait aussi un territoire mental, bien plus étendu, peut-être infini. Et un autre territoire constitué de sentiments, ceux que nous vivions à ce moment-là ; ça, ça existait vraiment, mon cœur en battait d'une façon étrange, plus forte mais plus lente. Enfin, j'avais découvert, par extension, grâce à un formidable instant de clairvoyance, un territoire des souvenirs, qui vient à nous plus que nous allons à lui.
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Il avait l'air d'être parti très loin, dans le passé et en lui-même, il n'y a pas de plus vaste territoire que celui que nous portons en nous.
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C'est une chose que j'avais remarquée très jeune. Quel que soit le sujet, il y avait toujours quelqu'un pour se prononcer avec un aplomb qui forçait le respect. Tous les mystères du monde trouvaient leur résolution dans le bourg. Nous avions une équipe de savants qui se cachaient sous des déguisements de paysan, de maçon, de boulanger, d'employé aux salaisons ou à la scierie, à la maison de retraite, même à la mairie ou la gendarmerie. C'était souvent un banal client de troquet qui détenait la solution, accoudé au comptoir en formica, il lisait dans le blanc limé ou interprétait la forme des glaçons qui flottaient dans son Ricard. On sous-estime trop le pouvoir de divination des piliers de bar, des beaufs en survêt, des mégères à bigoudis parfumées à l'eau bénite, ce sont des puits de science qui nous font l'honneur de nous instruire.
Notre village était comme tous les autres, il recelait sa poignée de prix Nobel en puissance, de beaux parleurs qui compensaient leur manque d'instruction ou d'intelligence – voire les deux – par une faconde et une conviction qui laissaient sans voix.
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Le ciel se consumait sur notre gauche, des chapelets de petits nuages se suivaient en une procession lente, le chant des oiseaux prenait de l'ampleur pour accompagner la chute du soleil. Les insectes bourdonnaient avec audace, des nuées de moucherons stationnaient à un mètre au-dessus du bitume et nous aimions les traverser en fermant les yeux et la bouche. Comme chaque soir d'été, le monde refluait dans sa tiédeur, la tonitruance se mettait en veilleuse pour nous laisser savourer les sons du crépuscule qui s'annonçait, ces bruits de rien qui donnaient à eux seuls l'envie de revivre une autre journée sur terre.
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Au bout du compte, nos souvenirs de gamins sont les choses les plus importantes que nous possédons – je n'ai pas dit « les plus belles ». Qu'ils soient heureux ou non, nous nous construisons avec, même si pour certains, cela s'apparente plus à un besoin de se construire sans.
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Chacun d'entre nous était bien dans son corps, ruisselant de bien-être, découvrant comme le silence est majestueux quand on n'y jette pas des mots.
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Quand on est adolescent, que la vie file à toute allure, que tout nous éblouit, que la complexité de nos caractères s'affirme en même temps que notre « Soi », on ne se rend pas compte que l'on vit des moments fabuleux, dénués de tension, tout entier trempés dans la joie et le plaisir. C'est une de ces tranches de vie que nous vivions là, la savourant avec gourmandise en croyant qu'il y en aurait des tas d'autres.
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La nuit te fait croire que tu es moins mauvais que le jour. Parce que le jour, on est suivi par notre ombre. Je crois que notre ombre est le reflet du côté obscur qu'on a tous, et la nuit a ce pouvoir de la faire disparaître. Tu peux oublier que tu peux être capable du pire, ça rend les choses plus faciles.
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L'amitié est ainsi, on s'en fait pour nos potes mais on oublie qu'ils s'en font pour nous. Ce sentiment nivelle les rapports de force et balaye l'individualisme, grâce à lui on n'est plus jamais seul.
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