Et puis il y a l’attitude de la population. Les militaires meurent dans un silence effrayant. En opex, tu te tapes des conditions de vie très pénibles, tu es loin de ta famille, de ton pays. Tu manges mal […]. Si tu reviens traumatisé d’un conflit, tu passes pour un taré, au mieux pour un faible. Les gens, ils acceptent que tu rentres démoli, mais ils veulent pas que tu les emmerdes avec ça.
Nous nous étions engagés pour Servir, avec une majuscule, Servir une cause, un pays, une population. Finalement nous avons servi comme des pièces interchangeables, les rouages d’un système pour qui ne comptent que deux choses, le fric et la politique. Tout se rapporte à ça, l’argent partout et tout le temps. La France, ce pays si attaché aux droits de l’homme. Si prompt à voler au secours de la veuve et de l’orphelin. Surtout s’ils ont les poches pleines. Pour voler ça vole … C’est étrange, tous ces pays qui nous réclament, ces populations en danger, ils ont tous du pétrole ou d’autres richesses dans leur sol.
Tu y as laissé la vie et moi un œil. Je dois m'estimer heureux, c'est ce qu'on m'a dit. Pourtant j'aurais volontiers donné ma place pour la tienne. Bon sang oui, je n'aurais pas hésité. Pas par courage, juste parce que je crois que c'est plus facile d'être mort que d'en baver autant.