En 1946, autrement dit, homme ne signifie pas femme aussi. Et Homme pas davantage, d’autant que l’idée de la majuscule n’a pas encore germé
Mais ce sont aussi, dans les groupes humains hautement organisés, les maitres de la parole publique qui interviennent sur la langue
Elle vise à modifier l’idée qu’on se fait de cette espèce. Ce qui passe, ces hommes le sentent bien, par un changement du sens des mots
Les hommes ont des droits, des possibilités, des privilèges, des opportunités que les femmes n’ont pas. Si l’on admet l’idée que les femmes sont des hommes, alors il faut s’attendre à voir contester les dispositifs élaborés pour les empêcher de parvenir dans les fameux territoires réservés
L'histoire du mot homme, en français, a longtemps été d'une étonnante simplicité. C'est celle d'une restriction progressive vers le sens dit aujourd'hui "spécifique", mâle, puis d'une expansion (sans doute tardive) de la valeur accordée à l'être ainsi nommé au détriment de sa compagne en humanité, la femme, et à vrai dire de tous les individus que le terme homme ne peut pas désigner (femmes, enfants, intersexes, trans). Valeur hypertrophiée que ce dominant conserve de nos jours envers et contre tout, en dépit des reculs qui lui sont imposés depuis cent cinquante ans pour qu'il fasse de la place aux autres humains. (17)