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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre est "petit" mais sacrément "costaud".
Je me suis fait balader "comme un bleu"du début à la fin,placé dans la peau de Yann par un auteur diabolique et terriblement habile.
C'est noir partout,partout,dans la petite ville,au commissariat,à la prison,dans la famille de Yann,les flics sont noirs,l'avocat est noir, le coeur des hommes et femmes.est noir aussi..Ca vous prend aux tripes,ça vous perturbe au point que vous perdez tout discernement, au point de ne suivre qu'une voie,celle que subit ce pauvre Yann,dont,d'ailleurs,vous épousez le personnage puisque l'auteur a eu l'habileté de vous "faire glisser dans sa peau".
Et moi,gros malin,grand lecteur qui en a vu d'autres,j'ai bien entendu marché ,que dis-je,couru au point que plus dure fut ma chute.Une belle gamelle....J'aurais bien deux mots à lui dire,moi,au père Viguier....
Que tous les amateurs du genre se précipitent ,"noir c'est noir" et "vachement "fort.
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Ce livre est une machination démoniaque ! Tu le commences en te disant « Bof ! Bof ! Bof ». Faut dire que le narrateur est un ado de 16 ans, qu'on pourrait classer dans les moins dégourdis du panel, bien que des esprits mauvais me susurrent à l'oreille qu'ils sont maintenant tous comme cela ! Faisant taire les voix parentales en trauma avec leurs rejetons, je ne cautionnerais pas cette médisance. Mais fort est de constater qu'Yvan ne brille ni par sa culture, ni par son éloquence – Quoi que : « tyrosémiophilie » fait partie intégrante de son lexique, alors que moi, telle une pauvrette, j'ignorais totalement de quoi il s'agissait. Pour info, c'est l'activité de collectionner les étiquettes de fromages – . Tout cela pour dire que, forcément, les premières phrases ne te mèneront pas à l'extase. Mais surtout, lecteur, ne t'arrête pas à cela ! Car, passée la dizaine de pages, fais-moi confiance, tu y seras aux côtés d'Yvan, ce gamin laid et un peu enrobé, doté d'une mère qu'il adore, même si elle a quelques péchés mignons : la sculpture sur beurre et la recherche éperdue de boîtes de fromages en tout genre… Quant à son père, il l'évite. Faut dire que cet ouvrier désabusé apprécie largement mieux franchir la porte du bistrot que celle de sa maisonnée.

"Je ne connais rien à l'ivresse, je ne connais que le mot. Je pense que c'est une invention qui rend la solitude supportable, je n'ai jamais essayé, je suis pourtant seul, mais j'ai ma mère, et je pense que c'est un rempart à l'ivresse".

Ce qui fonctionne pour le fils, ne semble pas convenir au père.

Je pourrais te raconter l'accroche ou le noeud du récit qui va faire flancher ton petit coeur de lecteur au sein de ce Germinal des temps modernes – Il paraît que Frédéric Viguier n'en est pas à son coup d'essai et que sous sa plume, la misère sociale devient écrasante –, mais je n'en ferai rien ! Je sais, ce n'est pas fair-play, mais que veux-tu : je ne serais pas celle qui va te pourrir la lecture de ce livre.

Car à partir du moment où tu vas l'ouvrir, tu vas rentrer dans la tête de ce gamin. Tu vas t'approprier ses mots, ses angoisses, ses peurs… et tu vas assister à un réel coup de maître !

"C'est pas compliqué la liberté, c'est pas une question d'endroit, c'est dans la tête que ça se passe".

Et dans ta tête, peut-être que tu vas la sentir te quitter, cette liberté. À un moment donné tu verras : tu vas la sentir partir…

"On ne grandit jamais seul, Yvan, jamais. On peut jouer un rôle, simuler, faire semblant de ne plus avoir peur, mais grandir c'est autre chose".

Allez ! Je te laisse sur cette belle pensée, en espérant que tu viendras m'en toucher quelques mots, si toutefois tu te décides à faire tien cet aveu de faiblesses
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Excellent policier, court certes, mais original et bluffant!

Dès les premières pages, le lecteur ne peut que compatir au sort du jeune Yvan. le récit à la première personne nous fait entrer de façon subtile et addictive dans les pensées du personnage. Il raconte d'abord, dans un langage assez enfantin, qui mime bien son immaturité, toutes les brimades, violences physiques et morales qu'il subit depuis l'enfance. Parce qu'il est différent, et qu'il se voit laid dans le regard des autres. A dix sept ans, il reste puéril, se protège du reste du monde, très fusionnel avec sa mère.

La famille est quand même assez dysfonctionnelle, entre une mère qui fait des sculptures de beurre et collectionne les étiquettes de boîtes à fromages, et un père borné, raciste, qui préfère aller au bar avec ses copains. Seul le frère s'est vite enfui de cet univers étouffant.

Et puis survient le drame: le petit garçon des voisins est retrouvé, assassiné de coups de hache. Durant l'enquête, Yvan, impressionné par les policiers fait un petit mensonge, lourd de conséquences ...

C'est ensuite l'engrenage juridique. Entre manigances d'avocats, aveux qui valent des preuves, ruses politicardes, le roman prend aussi un aspect social.

Je n'en dirai pas plus, ce serait criminel, mais si vous le lisez, ce que je vous conseille, ce livre machiavélique vous réserve bien des surprises. La fin est renversante, glaçante ! J'en suis restée bouche bée ! Allez, avouez-le, ce n'est pas une faiblesse, vous êtes ferrés!😉

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Un roman remarquable qui fait froid dans le dos. C'est froid, c'est cruel, à la limite du soutenable mais tellement bien analysé.

Frédéric Viguier décrit de manière bouleversante la réalité des faibles et les pires dessous du genre humain. Il nous fait vivre une véritable mascarade judiciaire et montre que lorsque la machine judiciaire se met en marche, on peut facilement se faire broyer.

Aveu de faiblesses est un livre qui marque profondément et qu'on ne risque pas d'oublier.


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Attention : gros coup de coeur pour ce roman qui tient à la fois du genre policier et de la critique sociale.
Yvan Gourlet, seize ans, adolescent très mal dans sa peau, est le narrateur de l'histoire.
Il faut dire qu'à Montespieux-sur-la-Dourde, petite ville tristounette à une demi-heure de Lille, entre un père ouvrier chez Boulonex qui « cherche l'ivresse pour oublier la grisaille », puis urine sous le lampadaire avant de rentrer chez lui et une mère passionnée par la confection de sculptures d'animaux dans des mottes de beurre (oui, oui, vous avez bien lu !) et par sa collection d'étiquettes de boîtes de camembert (la tyrosémiophilie… j'ai appris un mot !), la vie n'est pas bien folichonne.
Et puis, le beurre, après, il faut le manger et les camemberts aussi, alors, évidemment, Yvan n'a pas une taille de guêpe ! Et en plus, il est laid. « Depuis le début on se fout de mon nez, qui est trop long, et de mes jambes, qui sont tordues, et de mon ventre, qui est gros, et de mes cheveux, qui sont trop roux, et de moi, qui ne parle jamais. On me regarde avec dégoût. Plus tard, en plus du regard, il y a eu les mots. Ensuite, en plus des regards et des mots, il y a eu les coups. »
Pas de copains, pas de petite amie, juste une mère aimante, voire étouffante, qui lui répète à longueur de journée qu'il est le plus intelligent du monde et qu'il a des dons qui ne cherchent qu'à s'exprimer… Il faut simplement être patient … Mais Yvan en doute.
Alors pour faire plaisir à sa mère, il fouille les poubelles pour trouver des boîtes de camembert et il mange les tartines de beurre qu'elle lui propose.
Bref, une adolescence plutôt morne et solitaire…
D'ailleurs, son frère aîné l'a prévenu : pars le plus vite possible, tu vas devenir fou dans ce trou. « Il faut que tu fasses comme moi, Yvan, lui conseille-t-il, trouve-toi vite un travail, et dégage de là, sinon tu vas finir comme eux, enfermé sur toi-même. C'est un conseil que je te donne, si tu veux continuer de les aimer, éloigne-toi de papa et maman, sinon tu vas finir par les haïr. Loin des yeux, c'est ce qu'il faut, pour ne pas en vouloir à ceux avec qui on a vécu. »
Mais Yvan reste et continue d'être moqué, harcelé, frappé par les gamins du quartier.
Un bouc émissaire idéal : « J'ai attiré très jeune la haine, le mépris, l'aversion, tous les ingrédients de la passion inversée. » Auprès de ses parents, il se sent protégé et n'a pas envie de quitter ceux qui sont finalement son seul soutien.
Or, un soir, un camion de police se gare devant la maison et la vie d'Yvan va basculer…
Évidemment, je ne vous en dirai pas plus, suspense oblige…
Si vous connaissez les films de Bruno Dumont qui dénoncent la misère sociale et culturelle, alors vous y êtes. C'est bien noir, bien glauque. D'une espèce de huis clos familial étouffant et totalement déprimant, on sombre petit à petit dans un enfer où la justice est un vrai cauchemar kafkaïen. le tout nous serre la gorge et l'on se demande où cette sinistre affaire va nous mener et, je l'avoue, on n'est pas au bout de nos surprises…
Ce récit à la première personne, second roman de l'auteur après Ressources inhumaines, nous fait suivre de près les mécanismes psychologiques d'Yvan : c'est passionnant et parfaitement maîtrisé.
Noir à souhait, machiavélique et glaçant !
Un régal !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Dans le Nord de la France , un petit garçon découvert assassiné, à la limite du quartier ouvrier, et de celui des « cadres » . Un gros benêt , pas beau, mais tellement aimé par sa mère, un peu cinglée par ailleurs.
Le décor est posé pour une enquête policière et judiciaire., l'inculpation, et pas possible d'en dire plus quant à l'intrigue elle-même.
Par contre , ce qui m'a retenue et impressionnée dans la lecture de ce roman que j'ai lu d'une traite, c'est l'écriture, précise, glaçante par son réalisme ; je n'ai éprouvé aucune empathie pour ce pauvre débile accusé de meurtre, et j'ai bien fait....
On retrouve dans ce roman tous les éléments qui font le « buzz » à notre époque actuelle.
Et c'est pour ne pas faire dans la demie-mesure je suppose que F.Viguier pousse presque les caractères jusqu'à la caricature.
Epoustouflant !
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N'hésitez pas une seconde à vous plonger dans ce petit roman qui se lit d'une traite ! Pendant la première moitié du livre, très descriptive, on essaye de comprendre cet adolescent et l'univers dans lequel il évolue. Et puis un premier retournement de situation : les aveux. Pourtant, c'est étrange, mais on a du mal à croire. Yvan est-il réellement coupable d'avoir tué un petit garçon à coups d'herminette ? On suit son jugement, son incarcération... jusqu'à un deuxième coup de théâtre : l'enquête menée en parallèle par son avocate. La fin se précipite, les dernières pages se tournent rapidement et le suspens est maintenu jusqu'à la dernière phrase ! Un excellent roman social qui repose sur la psychologie des personnages. A lire absolument !
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Roman noir, roman social. Un souffre-douleur par les élèves, les jeunes du village, il vit chez ses parents. Je ne peux pas en dire trop car cela gâcherait l'attrait du livre. On se laisse porter par l'histoire, on prend bien entendu partie pour celui qui souffre, celui qui est mal dans sa peau, celui qui ne se pose pas de questions sur sa mère. Je m'arrête là car vraiment je ne veux rien divulguer.

Avis personnel : (j'ai connu ce livre par un certain Jean-François, un babelio et je l'en remercie encore). Il y a un meurtre, bien entendu un coupable, j'ai pensé à trois personnes susceptibles d'être le meurtrier...
Au final, je ne me suis pas pressé le citron à chercher qui avait tué, je me suis laissée porter par le roman. A lire jusqu'au bout, c'est bluffant !!
Lu en octobre 2018 - Prix : Albin Michel 18 euros.
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Le Norrrd. (♡)
Yvan est un ado complexé, laid, renfermé.
Il vit chez ses parents.
Sa mère, qui sculpte des figurines avec du beurre et qui l'envoie fouiller les poubelles à la recherche de boîtes de Camembert.
Son père, un type borné et réactionnaire.
Non loin de chez eux, un enfant est retrouvé assassiné.
La famille est interrogée.
Un engrenage implacable se met alors en branle.
La mère se perd dans ses déclarations, ment, revient sur ses propos.
Le fils se contredit, sur les mensonges de sa mère s'appuie.
S'ensuivront alors de longs interrogatoires...
Yvan s'accuse. Puis clame son innocence.
Garde-à-vue.
Inculpation.
Détention.
Est-il victime ? Est-il coupable ? ...

Manipulations, retournements de situation, mensonges, doutes...
Un roman court (190 pages) et efficace.
Une misère sociale écrasante.
Une plongée dans les rouages du système policier, du système judiciaire.
De ceux qui préfèrent les aveux aux preuves.
De ceux qui, pour avoir un coupable, font tout ce qu'ils peuvent.

Rédigé à la première personne, le récit nous fait suivre les mécanismes psychologiques d'Yvan.
L'auteur nous balade jusqu'à la toute dernière page, tous derniers mots... Une claque !

Je passe aux aveux...
J'ai dévoré ce livre en un rien de temps. J'ai même évité de me re-coucher, à 6H30, un dimanche matin, pour le terminer.
C'est dire ô combien j'ai apprécié !
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« Je suis laid, depuis le début. On me dit que je ressemble à ma mère, qu'on a le même nez. Mais ma mère, je la trouve belle. Elle est courageuse, si différente de moi. » Ainsi débute le récit du narrateur, Yvan Gourlet, que Frédéric Viguier met remarquablement en scène dans Aveu de faiblesses.

Nous sommes dans le nord de la France, à Montespieu-sur-la-Dourde, un village qui ne vit que grâce à l'usine qui fait travailler mais qui pollue la rivière. Yvan a 16 ans et sa mère a deux passions : elle collectionne les étiquettes de camembert, la tyrosémiophilie, et sculpte le beurre. C'est assez original mais c'est surtout un problème pour Yvan qui va récupérer des boîtes de camembert derrière l'usine de son père, doit manger beaucoup de matière grasse pour faire plaisir à sa mère et prend du poids…
Yvan subit sans cesse vexations, moqueries et brutalités. Sa mère lui dit qu'il est un génie mais jamais devant les gens. Il est élève au lycée professionnel de Lille : « une demi-heure en voiture et plus d'une heure en car scolaire… » le frère aîné travaille dans une boulangerie industrielle et vit à Lille où il va bientôt se marier.
Cette petite vie médiocre aurait pu se poursuivre péniblement lorsque la PJ de Lille débarque parce que le petit Barral a été découvert, assassiné, derrière l'usine où travaille son père. Chaque jour, Yvan passe devant la maison des Barral et Romain, avec son frère aîné, se moquent de lui, lui lancent des cailloux. Yvan sait aussi que le père Barral frappe sa femme.
Dès le premier interrogatoire, on sent qu'Yvan est poussé à la faute avec cet inspecteur Grochard, rude et spécialiste des aveux obtenus coûte que coûte. le récit est poignant, émouvant, prenant aux tripes tellement Yvan se laisse berner par les ruses habituelles de la garde à vue : promesses non tenues, menaces, policier méchant remplacé par un gentil et conditions de détention inhumaines.
Bien sûr Yvan se contredit, ne répond pas aux questions essentielles et se laisse endormir par un avocat « cher » qui ne veut déplaire à personne, ni au juge, ni aux policiers. Il ne pense qu'à ses parents mais se sent « dramatiquement insignifiant, ridicule et misérable. » Ayant avoué comme exigé, il se retrouve devant une cour d'assises.

Frédéric Viguier décortique bien le mécanisme qui consiste à faire croire en la justice alors que ce n'est qu'une institution judiciaire qui mène sa barque comme elle l'entend, faisant défiler enquêteurs et soi-disant experts pour bien renforcer l'accusation.
Suit la prison et la double ou triple peine infligée par d'autres personnes détenues à ceux qui paraissent plus faibles. Grâce à ses talents de menuisier, Yvan se révèle et l'auteur, de rebondissement en rebondissement surprend énormément au final. J'ai cru tomber de ma chaise !

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