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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici une sorte de conte cruel et noir lu d'une traite qui m'a laissée sans voix:
Dans un bourg du nord, sur fond de désarroi social et de pauvreté intellectuelle, Yvan , apprenti menuisier , gros et mutique, laid et complexé, souffre -douleur, sans amis et constamment moqué, s'isole, sous l'emprise de sa mére , employée à la Sécurité Sociale . Elle sculpte des mottes de beurre et collectionne les étiquettes des boîtes à fromage .


Yvan a attiré trés jeune la haine, le mépris , l'aversion, tous les ingrédients de la passion inversée ...
Son pére est réac , plutôt borné, désabusé..Il travaille à l'usine , chez Boulonex passe son temps libre au bar, à boire des bières avec ses copains....

Tout près de chez Yvan, un enfant est assassiné et les policiers débarquent dans la maison familiale pour une enquête générale...
Dans cette ville aux rivières polluées, aux champs sans culture, aux brumes quotidiennes, au sein de terrains vagues , bordés par la rivière sale , dans une atmosphère triste , glauque l'enquête commence.....
Un engrenage implacable se met en branle. Yvan ne brillant pas par sa culture et son éloquence se contredit , se fait piéger à la suite d'un petit mensonge....
Influençable il est absolument incapable d'inverser une tendance , il ne sait pas dire ses peurs, il subit une mécanique effrayante, des policiers brutes,le commissariat , la famille .... on se révolte à la lecture .....
L'auteur nous dévoile crûment les pires travers,et dessous de l'humanité, une misére sociale écrasante ....je n'en dirai pas plus sauf que l'on est bluffé jusqu'à la dernière ligne. ....un des avocats des parents du petit garçon tué fait d'Yvan le portrait d'un manipulateur, diabolique et menteur lors du procès .....
On ne lâche pas ce petit roman convaincant .....
L'univers est glaçant , sombre, engagé, entre polar social et suspense du roman noir classique ....

L'écriture prenante et efficace est convaincante, L'auteur semble soucieux de mener intelligemment le débat , comprendre la personnalité complexe et déconcertante, pour le moins, d'Yvan...
Un ouvrage surprenant et addictif, je ne connais pas l'auteur.

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Une première incursion dans l'univers de Frédéric Viguier qui m'a permis d'apprécier un talent .
Un petit coin du nord de la France ,un bourg où l'industrie agonisante s'ingénie surtout à polluer la nature .
Et là, une famille surnage dans une pauvreté intellectuelle au milieu des terrains vagues bordés par une rivière sale dans une atmosphère sévère, glauque, triste.
Et dans cette famille, il y a Yvan . Un ado au physique ingrat, souffre- douleur des autres gamins qui s' isole et reste sous l'emprise de sa mère.
Mais, un drame va bouleverser le village et va placer Yvan au coeur du suspense.

Le récit écrit à la première personne va permettre de suivre de près l'évolution d'Yvan ainsi que celle de l'affaire.
Les différences de ton permettent d'accompagner la transformation du jeune et son cheminement vers l'âge adulte.
Mais, sous ces changements de ton se cache toute la subtilité qui devrait amener le lecteur à résoudre l'énigme ...
Pas si simple !
Alors, en feuilletant le livre , faites attention malheureux que la dernière page ne vous saute aux yeux !

Cependant, à bien des moments, j'aurais souhaité que les autres personnages soient plus fouillés pour donner encore plus de densité au récit .
Mais j'ai vraiment dévoré ce roman, énigmatique à souhait et c'est surtout le polar social d'un auteur engagé.




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Oui, bien sûûûûr... Je lis pour comprendre. Pour connaître. Pour aiguiser mon esprit critique.
Mais bon. Je lis aussi pour me faire balader.
Et pour ce qui est d'emmener ses lecteurs en excursion, clairement, Viguier est un maître. Tout commence par un compte-rendu à peine romancé de l'affaire Patrick Dils: la fabrique du parfait coupable sur fond d'usine (l'histoire a été délocalisée dans le Nord, région devenue officiellement pourvoyeuse de prolos bas du front et de jugements approximatifs). Et au moment où, effondré sous les coups de boutoir de l'injustice la plus crasse, l'on s'apprête à descendre dans la rue en rapant
"Et police partout, justice nulle part"
voilà que la prison s'avère bonne fille, que noir c'est plus noir... et que si vous pensez pouvoir râler parce que j'aurais défloré l'intrigue, vous êtes en réalité trrrrrès loin du compte.
On n'a pas fini de se faire manipuler.
Alors, je ne suis pas très sûre que la chute pourrait résister à une analyse rigoureuse des faits mais elle est irrésistible. J'ai été éblouie par les phares du tank narratif conduit par Viguier et comme les autres j'ai été percutée. Et ne faites pas les malins, vous vous ferez avoir vous aussi.
Le plus beau de l'affaire, c'est quand même qu'un "viguier" soit, sous l'ancien régime, un juge...
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Les romans noirs et moi on est pas toujours très copain, j'aime rarement ce type de roman mais quelques fois le charme opère comme ce fût le cas pour celui-ci. Et pourtant j'ai choisi ce bouquin à l'aveuglette dans les rayons nouveautés de ma bibliothèque.

Dès le début la plume de Frédéric Viguier à opérer et on se laisse embarquer dans cette histoire d'Yvan jeune adolescent moqué, un peu à la marge avec sa mère qui effectue des sculptures sur beurre et qui collectionne les étiquettes de camembert.

Un soir Yvan se rend à la sortie de l'usine Boulonex ou travaille son père afin de voir s'il trouve des boites de fromages à la poubelle et il va se trouver à proximité de l'endroit ou un crime a été commis.

En effet le petit voisin d'en face est retrouvé mort à proximité de l'usine Boulonex, on va suivre l'enquête et les soupçons des policiers. Je ne peux en dire plus afin de ne pas vous gâcher cette lecture mais j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre il ne s'agit pas uniquement d'une enquête policière cela va au -delà.

J'avais peur avant de me lancer dans cette lecture que celle-ci ressemble à Article 353 du code Pénal de Tanguy Viel que je n'ai pas aimé mais il n'en est rien.
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Outre l’épilogue de ce roman dont je vous promets qu’il vous est aussi terrifiant que surprenant, le nouveau roman de Frédéric Viguier poursuit dans la veine implacable de son premier opus, Ressources inhumaines.
Nous partageons cette fois le quotidien des Gourlet, une famille française ordinaire. Le père est ouvrier dans l’une des trois dernières usines à pouvoir offrir encore du travail à la population locale, la mère est fonctionnaire à la caisse-maladie, leur aîné, Ludovic, a quitté le domicile familial pour un studio à Lille où le chômage semble devoir l’attendre. Reste Yvan, le plus jeune des enfants, né en juin 1984, qui est élève dans un lycée professionnel et envisage de devenir menuisier. C’est lui qui prend la parole pour nous offrir une tranche de cette réalité sociale qu’il est difficile d’affronter aujourd’hui, tant elle fait peur. À Montespieux-sur-la-Dourde, cette nouvelle lutte des classes prend la forme d’un lotissement récemment construit où vivent «ceux qui ont réussi» et s’isolent du reste de la population par un grillage et une société de surveillance.
Face au désœuvrement, chacun essaie de trouver la parade. Pour le père, c’est le bistrot, pour la mère c’est une collection de boîtes de fromage et de la sculpture sur beurre (qui la pousse également à offrir des menus riche en graisse à la famille) et pour Yvan, ce sont des escapades du côté de l’usine. Dans cette zone polluée, il peut notamment trouver dans les poubelles de quoi compléter la collection de sa mère. Car le jeune homme n’est guère aimé, se trouve moche et s’isole de ses collègues de classe.
De retour de l’une de ses expéditions, il voit débarquer des policiers, chargés d’une enquête de voisinage après la découverte du corps sans vie du petit Romain Barral. Sa mère ne voulant avouer qu’il fouillait les poubelles pour y dénicher des boîtes de fromage indique aux enquêteurs qu’il était allé acheter une boîte de camembert au supermarché. Un mensonge qui va pousser les enquêteurs à s’intéresser davantage à lui jusqu’à en faire un suspect. « On est partis tous les trois dans une vraie voiture de police bleue avec marqué "Police" sur les portières et le capot. (...) J'ai pensé à ma mère qui allait s'inquiéter. J'ai eu envie de pleurer en pensant à la tristesse qu'elle allait éprouver pour son fils. »
De fil en aiguille, l’implacable machine policière puis judiciaire va réussir à broyer Yvan, à l’entraîner dans une spirale infernale dont il ne pourra s’extraire. Sous la pression de l'inspecteur Grochard, Yvan fera même des aveux.
Tout l’art de Frédéric Viguier réside dans la manière très subtile qu’il a de nous livrer alors les différentes versions, de suivre la psychologie des parents, celle des différentes parties au procès et, bien entendu, l’état d’esprit du narrateur. « Un jour, j’ai pris conscience que les années avaient passé, sans que l’on me prévienne, et que le souvenir de mes espoirs de rédemption s’était estompé, au même rythme que la transformation de mon visage. »
Une construction aussi étincelante que diabolique dont j’ai déjà dit qu’elle conduira à une fin époustouflante. C’est Machiavel chez les ploucs, c’est Simenon adapté par Ken Loach, c’est à cocher dans la liste de vos prochaines lectures !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'ai lu ce livre sur le conseil d'une booktubeuse et j'ai bien fait
C'est un livre court de 200 pages qui raconte l'histoire d'un adolescent de 16 ans qui est arrêté pour le meurtre d'un enfant de 8 ans
L'écriture s'adapte à l'âge du personnage enfantin au début pour devenir adulte ensuite
Bon rebondissement final
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Un meurtre, un suspect… Reste à obtenir les aveux. Lorsque le suspect est un jeune de 16 ans, fragile, moqué pour sa laideur et issu d'une famille « originale », il suffit de frapper un peu du poing sur la table et de passer du gentil au méchant flic pour le faire craquer. Et si l'avocat et le juge ne sont pas trop curieux…

Au cachot !

Et c'est à ce moment que le roman commence une seconde partie, moins crade, mais plus subtile et qui donne toute sa saveur à ce roman.
Lien : http://noid.ch/aveu-de-faibl..
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Il n'a pas un physique facile, Yvan : gros, roux, laid, des pantalons trop courts. On sent bien qu'il a le QI au ras des pâquerettes : pas un seul copain au lycée, une maman qu'il vénère et qui réalise des sculptures dans du beurre et collectionne les étiquettes de fromage. Il n'aime pas trop qu'on se moque de lui et c'est ce que font la future victime et son frère.

Alors Yvan devient vite le coupable idéal quand on découvre le meurtre de son petit voisin. D'autant qu'il coopère gentiment : il veut bien tout avouer du moment qu'il croit dormir dans un bon lit et retrouver vite sa maman...Et comme pour le flic qui l'interroge, il vaut mieux des aveux que des preuves, l'affaire pourrait être rondement menée !

Ce roman est malin : à la fois photographie sociale d'une marge de la France (le chômage rôde, l'échec scolaire, la violence familiale), critique des failles de la justice et de l'univers carcéral, il prend des allures de polar et sa narration est addictive : rythme trépidant, suspense latent.
Mais il étonne : on est tour à tour compatissant aux malheurs d'Yvan Gourlet, moqueur (cet anti-héros est une vraie tête à claques !) puis sans doute un peu admiratif jusqu'à cette dernière ligne qui envoie tout valser !

Un excellent roman !!
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Quel récit ! Un roman qui se lit d'une traite et qui nous balade vraiment. Un jeune ado se retrouve accusé du meurtre de son petit voisin, cible des railleries, il fait le parfait coupable. Un roman noir maîtrisé parfaitement par l'auteur
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Frédéric Viguier, auteur que je découvre, nous entraîne à Montespieux-sur-la-Dourle, petite commune imaginaire du nord de la France, où règne pour la majorité des habitants une certaine misère économique et sociale. Yvan Gourlet, 16 ans, nous raconte son quotidien. Désavantagé par un physique peu ordinaire, pas très dégourdi, il est le souffre-douleur des jeunes de son âge. Peu importe, il en a pris son parti. De toutes façons son père aussi le couvre de sarcasmes. Seule, sa mère le soutient et le protège, cherchant en lui le génie qui ne s'est pas encore développé. Pour faire plaisir à sa chère maman qui collectionne les étiquettes des boîtes de camembert, il accepte d'aller faire les poubelles à la recherche du précieux trésor. Cela évite qu'elle achète de ce fromage sans arrêt car après il faut le manger... déjà qu'il faut avaler le beurre dont elle se sert pour faire des sculptures d'animaux, sa deuxième passion...
Un jour, un meurtre est commis près du lieu isolé où Yvan fouillait les poubelles : celui du petit frère d'un de ses persécuteurs. Avec comme motif la vengeance, le pauvre garçon a tout du coupable idéal, que ce soit aux yeux des flics, de son avocat et peut-être même de sa famille.

Frédéric Viguier nous dépeint un roman social très féroce où il n'épargne personne. Tout le monde a joué un rôle dans la descente aux enfers de Yvan, parents, police, justice, politiques. Finalement, contre toute attente, c'est presque dans le milieu carcéral qu'il va trouver le moyen de se construire. Loin de cette mère toxique, le jeune homme va s'affirmer et prendre confiance en lui. le lecteur ne peut qu'éprouver de l'empathie pour Yvan le narrateur car il devient un peu son confident et l'accompagne dans sa prise de conscience. Et puis il y a la claque de la fin...
Pour ces dernières lignes, je ne peux qu'admirer le beau travail d'écrivain mais de ce fait, je reste avec l' impression d'avoir été lésée sentimentalement parlant. Un roman très noir, parfois un peu caricatural, qui ne laisse pas espérer grand chose de l'être humain. Et oui, "Aveu de faiblesses", un titre magnifique qui, un jour ou l'autre peut concerner n'importe qui. J'accorde à ce roman un 13/20.

Avec "Romain Gary s'en va-t-en guerre" de Laurent Seksik et "Ressentiments distingués" de Christophe Carlier, ce titre faisait partie de la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2017, qui sera remis à la Fête du Livre de Saint-Étienne, à laquelle participe la médiathèque de ma commune. Mon choix se porte sur "Aveu de faiblesses" car c'est celui dans lequel je me suis sentie la plus impliquée émotionnellement.
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