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3,08

sur 108 notes
une vision au vitriol de l'univers du supermarché: les luttes internes, les relations avec la direction, l'arrivisme... Nous le découvrons à travers le point de vue d'une stagiaire prête à payer de sa personne pour grimper vite les échelons: fayottage, coucherie, sacrifice de sa vie privée... Elle finit par tout voir à travers le prisme de la manipulation et du territoire à défendre. La fin est morale in extremis, mais il nous en reste un goût amer. Cette employée qui se sent comme une poche vide à remplir, représente-t-elle tant de personnes qui trouvent le sens de leur vie dans le travail, qui s'y oublient? Faut-il absolument rentrer dans le système, y trouver sa place et devenir effectivement un rouage? le point de vue est dérangeant: froid, distant. La satire est violente
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Je n'ai pas adhéré.
Le thème est intéressant sans aucun doute : la machine à broyer les employés qu'est un hypermarché.
Le point de vue adopté est celui d'une stagiaire qui très vite est propulsée à des responsabilités à force de combines, de connivences avec les chefs. Car elle vise à obtenir un statut qu'elle puisse afficher notamment aux yeux des subalternes, mais il ne faut pas non plus chercher à atteindre les sommets parce qu'elle a besoin de sentir "le parfum" des supérieurs hiérarchiques. En effet, cette très jeune femme confie n'être intéressée par rien, elle est "vide". Elle ne connait rien au métier en arrivant et 20 ans plus tard, elle ne connait toujours rien : elle vivote d'apparences. Donner le change pourrait être son mot d'ordre.
Jusqu'au jour, où, enfin dirais-je, survient un employé qui bouscule ses habitudes de travail, mais aussi son petit train-train de célibataire.
Si le choix d'une écriture sobre et séche cadre parfaitement avec l'univers dans lequel on baigne dans ce roman : rayons d'un hyper, réserve d'un hyper, coursive de l'hyper... j'ai trouvé que le portrait de cette femme était lui aussi très sec, manquait de profondeur. Les images sont répétées à l'envi : elle est vide, elle doit se remplir, remplir sa poche avec un "clin d'oeil" assez grossier à la fin, m'a-t-il semblé. Elle est vide et je me suis ennuyée.
Challenge Multi-Défis 2021
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Bienvenue dans le monde impitoyable des grandes surfaces. Frédéric VIGUIER nous brosse un portrait au vitriol du monde de la grande distribution. Ce n'est que bassesse, coups bas, délation, toutes les petitesses dont l'Homme est capable.
Nous suivons le parcours d'une jeune stagiaire sans réels idéaux, qui va gravir très rapidement les échelons pour accéder à un des postes les plus importants du magasin.
Au fil du roman, on ne connaîtra jamais le nom de la jeune femme, comme si l'auteur voulait nous démontrer qu'elle reste, au-delà de sa position, une anonyme, un rouage de cette terrible machine à consommer.

Frédéric VIGUIER dénonce une société implacable et froide ; son style est percutant et acéré. Sa vision de la société contemporaine est dérangeante. Bien que j'ai préféré son 2d roman, Aveu de faiblesses, n'en reste pas moins que j'ai avalé cette lecture.
Frédéric VIGUIER est un auteur que je vais continuer à suivre
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Alors qu'elle avait 22 ans, elle a fait un stage dans une enseigne de la grande distribution. “Elle” n'a pas une personnalité bien remarquable, mais dans ce milieu, elle va apparaître adaptée. Très adaptée. Un instinct opportuniste qui lui permet de comprendre vite ce qu'il faut dire et faire, sur les meilleures façons de manipuler, de mentir, de trahir… pour simplement s'approcher des lieux de pouvoir et se faire accepter par ceux qui y siègent.

“Elle” n'a pas de nom car son identité semble bien se réduire à la place qu'elle occupe dans l'entreprise, à la fonction qu'elle y occupe et au travers de laquelle les autres l'identifient, la regardent et la reconnaissent : la stagiaire puis la responsable du rayon textile femme. D'ailleurs, avoir un nom, ou ne serait-ce qu'un prénom, ne semble pas très adapté dans cet univers. Les seuls personnages ayant un nom dans ce récit sont condamnés à sortir de la scène de l'hyper-marché, cet univers où les sentiments humains doivent s'effacer devant les stratégies rationnelles des individus, leur lutte pour les places, dans la hiérarchie comme sur le parking du personnel.

La première partie du récit nous conte l'irrésistible ascension de “elle”, une ascension aussi méthodique et froide que l'air des frigos et des congélateurs du rayon alimentation. Nous plongeons en apnée dans le monde mécanique et dépourvu d'émotions du management moderne où contrôle, rendement et performance sont les maîtres mots du pouvoir, même s'il est souvent possible de truquer et de s'arranger avec les dispositifs de l'organisation rationnelle et les logiques des “ressources humaines” par la ruse… tant que personne ne vient vous dénoncer ! Seul petite lucarne d'humanité , le journal qu'”elle” tient, et où “elle” apparaît dans un amoralisme et un égoïsme très ordinaire… Qui est peut-être encore plus désespérant.

Puis, un jour, “lui” arrive, avec ses idées qui ne rentrent pas dans les modèles en place, “lui” qui n'a pas non plus de nom, mais qui existe en dehors et au delà de cet univers clos qu'il va bousculer. “Lui” qui va entraîner “elle” sur des chemins inconnus, imprévus, incontrôlables. Celle qui avait tout compris si vite, comme l'on disait d'elle si souvent, va comprendre qu'elle n'avait peut-être pas tout à fait tout compris… Et tout, dans cet univers, absolument tout, a un prix. Les fidélités comme les trahisons, les erreurs comme les succès, les sourires comme les regards de travers, la distance comme la proximité… le prix à payer pour gagner et perdre, pour perdre et gagner, “elle” va petit à petit le découvrir…

Une écriture sans effet ou le narrateur joue avec la distance qu'il met entre lui, son récit et le lecteur, et qui transforme une vie terrifiante d'ordinaire en un destin au suspense attachant.
Lien : http://filsdelectures.fr/blo..
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L'hypermarché, ce lieu où nous passons chaque semaine pour remplir nos placards et nos réfrigérateurs, est le décor de ce roman. Mais ici ce sont le coulisses qui nous sont décrites. Nous sommes plongés dans ce lieu où travaillent des centaines de personnes.

Elle (son nom n'est jamais mentionné) a 22 ans au début du roman. Sa vie est vide, elle ne ressent rien. Après un BTS, elle se décide à postuler pour un stage dans un hypermarché proche de chez elle car il faut bien qu'elle fasse quelque chose de sa vie. Il faut bien combler ce vide.

"J'ai fait un rêve étrange.
J'ai rêvé que j'étais une poche.
Une poche plate et sans relief, parce que vide...
C'est étrange de se rêver en poche.
C'est un rêve qui me plaît.
J'ai pensé, une poche est utile si on la remplit...
Une poche ne sert qu'à ça : être remplie !
Mais alors par quoi ? Et par qui ?"

La suite de ma chronique sur mon blog. Suivez le lien ci-dessous.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Ressources inhumaines est un roman en deux parties.

Dans la première partie, "elle" a 22 ans et aucune passion, elle n'attend rien de la vie et ses proches n'attendent rien d'elle. Embauchée comme stagiaire dans un hypermarché très vite elle gravit les échelons pour finalement être nommée chef de secteur."Une part d'opportunisme et surtout la rencontre avec Gilbert, l'homme de sa vie ? Ses collègues disent d'elle "Elle a tout compris.

Dans la seconde partie, "elle a 42 ans et est toujours chef de secteur.. Gilbert a quitté l'enseigne dont il est devenu l'un des fournisseur avec sa complicité. "elle n'attends toujours rien de la vie.

"Il", embauché comme stagiaire du rayon chaussure, rentre alors dans son univers professionnel puis dans sa vie....

Ressources humaines, premier roman de Frédéric Viguier, décrit parfaitement le monde de la grande distribution, avec ses règles, ses abus, son inhumanité.
"Elle" est surprenante par son refus du bonheur.

A la fin de chaque chapitre, Frédéric Viguier donne la parole à son héroïne afin qu'elle nous livre ses pensée. J'ai moins aimé.
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Ressources inhumaines, dont le titre m'avait accroché l'oeil lors de sa sortie, raconte l'ascension fulgurante d'une jeune stagiaire dans un hypermarché lambda, puis, vingt ans plus tard, sa stagnation lancinante, dépassée à son tour par un jeune stagiaire inventif.
Le roman dissèque avec cruauté les rouages et la mécanique implacable de la compétition dérisoire et féroce entre les employés de l'hypermarché, dans un univers déshumanisé. Il regorge de sentences ironiques, bien senties, souvent bien cyniques. L'héroïne (tout anti-héroïque) est sidérante par son absence d'empathie et sa capacité à se frayer son chemin, et pathétique aussi, marionnette agie par des petits jeux de pouvoir ; elle restera anonyme, n'existant que par sa vie professionnelle et se réduisant tristement à sa fonction de stagiaire, puis de chef de rayon ou de secteur.
La force de ce roman glaçant est aussi sa faiblesse : il peut demeurer glacial, et en surface dans cette grande surface, notamment du fait de l'absence de consistance de son personnage principal.
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J'ai trouvé le livre intéressant, ce sujet n'a pas souvent été évoqué dans la littérature actuelle. Un livre édifiant, je le conseille à tous, car on est tous les témoins ou les victimes de ces injustices. A lire aussi pour la plume d'un style assez sec d'un auteur que je ne connaissais pas. J'ai apprécié aussi les verbes au futur qui mettent en valeur l'histoire, c'est assez rare dans un roman car il nous annonce une tragédie… nous sommes vraiment plongés dans ces lieux où travaillent des centaines de personnes c'est-à-dire dans les coulisses d'un hypermarché où les carrières sont menées tambours battants avec stratège.
Un premier roman vraiment réussi à la fois très touchant surtout gênant et qui frappe fort.
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Un titre on ne peut plus pertinent pour ce roman : je ne connais pas vraiment le milieu de la grande distribution mais il est réputé comme très dur, où le seul individu considéré est le client, mais certainement pas l'employé.
On est effrayé au long de ce livre de l'évolution de la mentalité de l'héroïne, qui devient une "tueuse" pour se préserver dans ce monde hostile et implacable, mais qui finit par se tuer elle-même...
Un premier roman qui frappe fort.
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"Ici le monde de l'entreprise est décrit sans aucune concession : description froide de la hiérarchie, des relations entre collègues, de l'impact du monde de travail sur notre vie privée. le personnage féminin hors du commun, glaciale, glaçante, prête à tout. Personnage qu'on a beaucoup de mal à cerner. Mais c'est surtout une critique très forte du monde de la consommation
Un roman dérangeant, perturbant…servit par une écriture sans fioriture, directe et efficace.
"
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