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Citations sur Les pluies, tome 2 : Ensemble (21)

– Elle appartenait à des soldats ? demanda-t-il.
– Oui. Ils allaient nous capturer. Nous avons dû les tuer.
L’homme s’interrompit dans son geste, regarda Malcolm. Le ragondin se mit à noircir.
– Tourne le rat.
Jeem reprit le tournebroche, mais il continuait de dévisager Malcolm. Celui-ci réalisa alors, alors seulement, la faiblesse de son argument : après tout, les deux soldats faisaient leur travail, et on leur avait ôté la vie. Comme ça. C’étaient peut-être des hommes qui avaient des familles, des fils de son âge…
– Nous ne sommes pas le camp du bien, reprit-il, la voix un peu tremblante. On fait comme tout le monde, on survit.
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Mais après tout, c'était aussi la condition d'une amitié possible : se mettre, entièrement, entre les mains de l'autre.
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– Il s’est remis à pleuvoir, au fait…
Sa voix était montée sous la voûte, neutre. Il donnait le bulletin météorologique. Il poursuivit :
– Les gens paniquent, à ce que j’ai entendu. Ça a commencé comme ça, il y a un an. Alors forcément, tu t’imagines…
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Ma chère Lou,

Je m’en vais cette nuit pour libérer nos parents. Je sais que tu vas trouver ça fou. Tu m’en voudras certainement, demain matin ; mais je crois que tu me comprendras et m’excuseras.
Tu l’as toujours fait.
Papa et maman aussi.
Ce sera sans doute pour la dernière fois.

Papa, maman ont besoin de leur fils, aujourd’hui. Cette nuit. De moi.
Je ne me fais pas beaucoup d’illusions concernant les chances que j’ai de libérer. Mais je veux essayer, et je n’ai pas ta patience, celle d’attendre Kosh, son rétablissement, tout le reste.
Tu te souviens ? Pendant les week-ends où tu me gardais, à Nhattan, tu me disais que je ne choisissais jamais le bon moment pour faire les choses, toujours trop tôt, ou trop tard…
Je souris malgré moi en repensant à cette « époque ».
Elle me manque.

Ces cinq derniers mois, toi comme moi, nous avons vécu des choses terribles. J’ai vu comme les hommes peuvent être durs et généreux, cruels, injustes, et aussi bons, parfois. Moi qui n’en avais toujours fait qu’à ma tête, moi qui n’avais pensé qu’à mon bonheur, à ma satisfaction, et également à celle de ma famille, j’ai appris.
J’ai changé, tu dois le constater au ton de cette lettre.
Ne va pas te dire que je juge durement le garçon que j’étais avant tous ça. Au contraire. Je regrette d’avoir dû le quitter, ce Noah-là. Je voudrais retrouver son insouciance, son égoïsme. Ne pas penser toujours aux autres, aux malheurs des autres.
En grandissant trop vite, au gré de tant d’épreuves, peut-être me suis-je forgé un autre caractère. Je veux dire… Tu te souviens comme vous riiez de ma peur de tout, de l’eau, du noir, des inconnus ? Je n’ai plus peur, ce soir. Ou plutôt, si, j’ai peur, mais je n’obéis plus à cette trouille qui me tordait le ventre, si souvent. Cette trouille qui me rendait incapable il y a quelques jours encore de fuir seul le Miruel pour te rejoindre, d’affronter seul les pirates sur l’île d’Harald, ou simplement de passer une nuit sur la barque qui va m’emmener vers Chaazam…
C’est parce que j’ai été entouré de gens comme eux que je voudrais, une fois, être à la hauteur…
Et si j’échoue, je ne penserai pas à eux.
Simplement à papa et maman, et à vous deux, mes sœurs chéries.
Je sais que, s’il m’arrive un malheur, le dernier souvenir que j’emporterai avec moi ce sera ton visage, et celui d’Ombre. Vous êtes mes sœurs. Vous êtes ce que la vie m’a offert de plus beau : ta patience, ta ténacité, ton amour de grande sœur, et l’espérance innocente d’Ombre…
Tu as remarqué ? Elle s’émerveille encore, de tout, parce que j’ai réussi à la tenir à l’écart de tout cela. Elle reste un bébé. C’est ma plus grande fierté.
J’aurais voulu pouvoir te dire tout ça de vive voix. Mais nous sommes plus les mêmes, et nous n’avons pas le temps de nous retrouver. Alors je t’écris.
Kosh l’a fait, chaque jour, pendant votre longue séparation. Il a eu raison. Je me rends compte à quel point t’écrire nous réunit, ce soir.

Une nuit, tu sais, sur le toit aux requins, j’ai failli lire ses lettres. Je me suis abstenu, finalement, parce que c’était votre histoire d’amour. Est-ce que je t’ai dit que j’étais un peu jaloux de lui ? Que c’était dur, de voir partir sa grande sœur avec un inconnu qui nous la pique, en un sens ?
Je te l’ai dit ?
Mais Kosh te mérite. Jamais je n’aurais pensé écrire ça avant le déluge.
Il mérite tout ce que tu es, ma chère Lou, ma sœur adorée. Je vous souhaite d’être heureux.

Moi, je vais libérer papa et maman, sans peur de ce qui arrivera.
Ou plutôt, si. J’ai tellement peur, en fait. Mais je sais maintenant qu’on peut accomplir des choses qui nous dépassent. J’y arriverai peut-être.
Sinon, mon regret aura été d’entraîner Malcolm et Chiloé avec moi. Eux aussi méritaient de continuer à grandir. Ils étaient plus doués que moi, je crois, pour continuer. Plus insouciants.

Je t’aime, Lou,

Ton frère, Noah.
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On dirait un poste avancé en territoire indien. Davy Crockett, pense de nouveau Malcolm, sans sourire cette fois ; il n’est plus un gamin. Il ne sera plus jamais un gosse, après ces dernières heures…
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Lou ne sentit même pas l’utilité de prononcer un pardon. Elle comprenait – dans un monde qui disparaît, peut-être les règles changeaient-elles, peut-être fallait-il se soucier seulement des occasions, prendre ce qui était à prendre à la minute présente. Peut-être aurait-elle raisonné ainsi, elle-même, si elle n’avait pas eu Kosh, sa promesse, son frère et sa sœur – et Malcolm pour la protéger. Une famille.
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– Je n’ai pas rencontré beaucoup d’adultes dignes de confiance, depuis quatre mois, dit Lou. Dans la tour, nous sommes…
– Je sais. Ce que vous avez à subir est injuste. Mais les circonstances obligent chacun à s’accommoder de choses injustes.
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Ce qui se passe dans les bois n'a plus rien à voir avec l'humanité que nous avons connue, conclut-il. Ils sont tous devenus des bêtes. Ils sont prêts à te tuer, pour survivre une journée de plus... Ils leur a fallu tuer pour sauver leurs vies, et maintenant, ils continuent parfois pour le plaisir.
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Si proche du but, elle avait peur. Peur de tout perdre.
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Elle n'y croit plus. Plus du tout. Aux règles. Aux lois. Aux ordres.
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