Le Puy du Fou. Un rêve d'enfant

"Et puis ces vieilles histoires de Vendée, on n'en veut plus, on ne veut plus touiller les plaies, il ne faut pas réchauffer les vieux brouets de haine". Restons-en aux vérités officielles qui garantissent un confort douteux mais douillet. C'est la victoire posthume de Robespierre :"Faites en sorte que les Vendéens soient désignés par l'Histoire comme responsables du mal que nous leur faisons". Vieux processus révolutionnaire qui inverse la charge de la honte et fait peser sur la victime le statut du bourreau.

Elle [la Boulogne] passait en contrebas de la chapelle des martyrs, qui fut un Oradour vendéen. Petite rivière tranquille, où je fabriquais des radeaux, petite rivière de mes premiers hameçons, de mes premiers vairons. Petite rivière jadis rougie du sang des suppliciés. Petite rivière métaphysique de l'autre Vendée, celle du génocide, Vendée aux lèvres closes, scellées d'un signe de croix.

A Boulogne, le vin de la noce était de la même barrique, du même coteau, de la même vendange que le vin de messe. A travers le récit des Noces de Cana, j'ai vite compris que nous étions les fils spirituels d'une religion incarnée. Nous étions tous du même sarment.

Quand l'enfance s'éloigne, on vous inculte les vertus de patience pour vous préparer à entrer dans le monde des adultes. On apprend à être raisonnable, raisonné, à freiner vos audaces. mais on ne crée plus.

Ils ne savaient pas que c'était impossible, ils l'ont fait.

J'irai moins haut peut-être, mais j'irai seul