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Citations sur Chiennes (22)

À l’intérieur, les pleurs s’arrêtèrent quelques secondes avant de reprendre de plus belle, ponctuées par les lamentations des deux autres femmes.
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– Résumez-nous au moins ce que vous savez.

– La gamine se serait jetée dans le vide, pas depuis le balcon en fait, mais depuis la chambre des parents dont la fenêtre donne sur… ben, là devant… Si j’ai bien compris, toute la famille était présente. Les parents, les deux frères et la sœur de quatorze ans : Ines. C’est la seule avec qui on a pu échanger quelques mots. Sa frangine se serait isolée dans la chambre, apparemment elle était seule quand elle a sauté. Mais pour l’audition, faudra que vous vous en chargiez. Pour l’instant, on ne peut pas l’interroger avec ses parents. Ils ne sont pas en état.

– Oui, bon, on verra ça. Les frères, quel âge ?

– Douze pour le petit, dix-neuf pour l’aîné.
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– Deux autres femmes sont entrées, des voisines… On n’a pas eu le courage de les empêcher. Déjà, avec la mère qui chiale depuis une heure… C’est même pas la peine ! On n’a pas pu prendre d’audition non plus. Le père est très agité, incapable de nous écouter.
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Les trois flics entrèrent dans le hall qui, les coupant brutalement de l’hostilité extérieure, leur parut étrangement calme. Le mécanisme de l’ascenseur résonnait entre les cages d’escalier avec, en écho, les cris au dehors et ceux qui chuintaient du dernier étage. À l’arrivée sur le palier, le bruit des pleurs s’amplifia. Carrière frappa à la porte, plusieurs coups, jusqu’à ce qu’un brigadier lui ouvre. Il vit une jeune femme un peu replète et à la mine fatiguée :

– On va rester dehors, sinon on ne va pas s’entendre, intima- t-elle.

Elle referma la porte et se passa la main sur le front en poussant un long soupir.
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Carrière s’adressa de nouveau au chef de patrouille :

– Y’a du monde avec la famille ?

– Ouais. Deux collègues.

– On y va.

Les jeunes continuaient de s’agiter et d’invectiver, certains mimaient déjà le geste de lancer un projectile imaginaire en direction des bleus. Seule la présence du corps et des ambulanciers occupés à le charger sur le brancard empêchait encore la meute de se lâcher. Mais dès que l’ambulance aurait tourné le coin de l’allée, ces gosses n’hésiteraient plus à passer à l’action. Carrière avait déjà repéré deux ou trois têtes connues, des mineurs ou maintenant jeunes majeurs qui avaient fait quelques détours par la brigade et le tribunal pour enfants.
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Autour, un nouveau dispositif se mettait en place pour permettre aux gars du SAMU de positionner le brancard, évacuer le corps et dégager l’ambulance du bordel. Direction, l’hôpital général. La morgue.
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– Les parents sont dans l’appartement ? demanda Carrière au chef de patrouille qui s’était avancé.

– Oui, ils sont remontés, et ça n’a pas été sans peine. Il y a aussi une sœur, quatorze ans je crois. Les deux frères sont barrés, ils ne doivent pas être loin, mais on ne les a pas repérés.

Carrière baissa les yeux vers la bâche. Les hululements provenant des étages continuaient, les sifflets dans la foule, le crépitement des radios.

– On a l’ordre d’évacuer le corps avant que ça dégénère, continua le flic en tenue. Si vous voulez voir…

– Des photos ?

– L’IJ 1 est déjà passé. Ils ont fait le service minimum. C’est un suicide. La gosse a sauté… Faut qu’on dégage le corps.

Carrière sortit son smartphone, il fallait bien se faire une idée avant d’avoir le rapport officiel :

– Soulevez…

Une rangée de flics se positionna de part et d’autre du paravent improvisé, masquant les brèches qui offraient aux regards le corps sur le sol. Le chef tira sur les deux pans supérieurs de la bâche, Carrière prit une photo.

Dégueulasse.
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Il avait bien fait de ne pas se pointer seul, ne serait-ce que pour franchir les quelques cents mètres qui les séparaient, lui et ses deux équipiers, du centre névralgique du drame. Ils marchaient au pas de course sans se préoccuper des allégations et menaces en tout genre qui fusaient. Avec Laure Fernandez à sa droite, Nicolas Berthot à sa gauche, Carrière, légèrement en avant, s’annonçait aux bleus qui tentaient de maintenir un périmètre de sécurité. Une bâche blanche recouvrait le corps, deux autres accrochées à une structure métallique de fortune protégeaient la scène des regards horizontaux, mais pas de la vue imprenable dont bénéficiaient les appartements en hauteur. Les trois policiers levèrent la tête dans un même réflexe. Le balcon du dernier étage, au septième, identique à tous les autres sur la façade hérissée de paraboles. Un silence sous les crânes, dur comme un coup de marteau.
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Trop chaud… Simon Carrière avait planté le gyrophare sur le toit de sa voiture, seule alternative pour se rapprocher au plus près de la scène macabre. Distance relative. Avec ses allées à sens unique et ses impasses merdiques, toute la cité était bloquée et tous ses putains d’habitants s’étaient ramenés. Les jeunes encapuchonnés et les pères de famille formaient une masse compacte, encore sous le choc, mais prête à en découdre. Les bonnes femmes et leurs gosses se penchaient aux fenêtres ou hululaient depuis les balcons. Ça sifflait de tous les côtés… Un putain de spectacle plus alléchant que la télé, bien plus que le polar du vendredi soir. Trop tard pour censurer.
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Un beau bordel, une putain de chierie… L’armée des pompiers, au moins toute la caserne, le SAMU et les collègues en sureffectif pour faire évacuer la foule avant que quelqu’un se prenne une étagère pourrie sur la gueule, ou un vieux frigo, ou des cannettes, ou des chaussettes remplies de boulons. Chaud…
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