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Citations sur Chiennes (22)

Humbert relata les premiers instants de l’affaire qui l’avait mené à cette barre, cette affaire qui avait changé sa vie un matin d’hiver, à quelques kilomètres d’un petit village de Haute-Marne où venait d’être découvert le corps d’une jeune inconnue, sa rencontre avec Marianne Gil, et l’intérêt qu’il avait porté dès le début à cette femme, ce témoin clé.
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Humbert déplia une nouvelle fois le journal que Ladro avait emporté. Une double page était consacrée au suicide de la jeune Malika et à la nuit mouvementée qui avait suivi le drame. Comme d’habitude, Le Bien Public avait soigné ses titres : Nuit d’émeutes à Stalingrad après le suicide d’une adolescente. Une gamine qui se jette du septième étage, insupportable et terrifiant. Mais pour ce qui était de la nuit d’émeute, la fait-diversière Noëlle Rondot avait un peu forcé le trait. Humbert avait appris le matin même du colonel Flesch qu’effectivement une poignée de voitures avaient été incendiées ; il y avait eu des jets de pétards et quelques bandes d’excités vite dispersés par les CRS arrivés en renfort. Toute la SR 2, et particulièrement le groupe stups, savait également que deux ou trois individus influents du quartier n’avaient pas trop intérêt à entretenir la présence de cars de CRS et de patrouilles de la BAC 3 à chacune des entrées de la cité. La situation était visiblement tendue, mais les flics avaient tout de même réussi à rendre au quartier un calme relatif aux alentours de trois heures du matin. On avait connu pire comme guérilla urbaine…
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En uniforme tous les deux, leur grade visible sur les épaulettes, le capitaine Francis Humbert et l’adjudant-chef Alexandre Ladro prenaient leur mal en patience, assis sur un banc dans une petite salle qui ressemblait au couloir d’une administration : la salle des témoins. Ils seraient les derniers à être appelés à la barre de la cour d’assises de Chaumont.
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– Mehdi ?
– Ouais, c’est qui ?
– Djel.
– Mounir ? C’est toi ? Mounir ! Zehi ! Qu’est-ce t’as fait à ma sœur, putain ? J’vais t’défoncer ! Putain d’ta mère…
– Ferme-la, trouduc. J’ai rien fait à ta sœur. Je veux te voir, O.K. ? Dans un quart d’heure. Devant le C.
– Quoi ? Emchi kawed !
– Ton autre sœur, Ines, c’est ça ? Tu vois c’est qui Ali, le schizo ? Ben lui, il la kiffait drôlement, Malika, mais celle qu’il préfère, wesh, c’est Ines… Tu vois… Faut dire, elle est canon, carrément… Tu viens, je t’attends. On a des choses à se dire.
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Carrière sentait encore l’agressivité, la violence sous-jacente de quelques grappes d’individus. Pourquoi cette haine, pourquoi ne respectaient-ils pas la douleur de cette famille, la tragédie qui venait de se dérouler, là, dans leur quartier, sous leurs yeux ?

Une série d’explosions éclata plus loin, de l’autre côté des barres. Des pétards ? Au même instant, un flic en tenue qui avait surgi de derrière annonça d’une voix sèche :

– Une voiture brûle sur le parking du Zénith.
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La flic fit la grimace et Carrière déguerpit au plus vite. Il allait maintenant devoir s’extraire du merdier. La foule était moins dense, mais elle ne s’était pas apaisée pour autant. Encore un camion de pompiers, deux de flics et des barrières autour du carré de bitume sur lequel s’était échouée Malika. Les pompiers s’apprêtaient à passer le périmètre au jet pour faire disparaître le plus gros des dégâts. Pour les finitions, ce serait quelques pelletées de sable.
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– Quand est-ce qu’on pourra la voir… Malikaaaa… Malikaaaa !
La mère se remit à gémir de plus belle. Sa souffrance insupportable.
– Ce serait bien que vous fassiez venir un médecin. On peut appeler quelqu’un si vous voulez.
– Foutez-nous la paix, c’est ça qu’on veut maintenant ! Partez !
Il prononça une tirade en arabe et répéta :

– Partez maintenant, partez ! Tous ! Laissez-nous !
Carrière recula jusqu’à l’entrée en faisant signe à la flic de le suivre. Saisissant la poignée de la porte, il lui dit à voix basse :
– Attendez quelques minutes et, quand il se sera un peu calmé, vous lui refilez la convoc. Expliquez-lui qu’il pourra se rendre à l’hôpital avec sa famille dès demain matin. Et qu’ensuite, ils doivent tous venir au commissariat.
Elle acquiesça de la tête, mécaniquement.
– De toute façon, on va faire tourner des patrouilles toute la nuit… s’il y avait le moindre problème…
– Ça va aller.
Carrière franchit le seuil, se ravisa :
– Tâchez d’obtenir tous les renseignements nécessaires : où était-elle scolarisée, quelles étaient ses amies proches, etc. Et si possible, une photo.
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Carrière suivit la flic dans l’entrée de l’appartement. Flottait une odeur de viande bouillie et de friture, des relents de corps et de douleur. Une cuisine sur la droite, un couloir en face, entre les deux un salon marocain. Les cris et les pleurs semblaient perdre peu à peu en intensité. La mère, assise sur un canapé aux motifs orientaux, la tête entre les mains, hoquetait encore doucement, soutenue par ses deux voisines dont l’une encerclait de son bras libre les épaules de la petite sœur. Le père se tenait debout, son regard sombre se figea dans celui de Carrière :
– Qui vous êtes ? Encore un flic ? Vous entrez chez moi… comme ça !
– Je suis vraiment désolé… Vraiment… Je suis le commandant Simon Carrière, de la brigade de protection de la famille. Je ne vais pas vous importuner plus longtemps. Mes collègues vont rester avec vous, le temps que tout rentre dans l’ordre dehors…
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Carrière se tourna vers Fernandez et Berthot :

– Je vais quand même entrer une minute. Descendez et commencez de vous rencarder sur les deux frères…

Puis à la flic :

– Vous savez leurs prénoms ?

– Abdelilah, pour celui de dix-neuf ans… et euh… le plus jeune, je n’ai pas bien compris…

– Ça ira, rétorqua Berthot.

Il avait déjà appuyé sur le bouton de l’ascenseur qui ouvrait ses portes.

– On va voir ce qu’on peut récolter.

Une sirène de police se fit entendre au loin, puis de plus en plus fort, jusqu’à écorcher les oreilles. À coup sûr, les CRS s’étaient arrêtés en bas de l’immeuble. Berthot ajouta, la main devant le détecteur pour empêcher que les portes de l’ascenseur ne se referment :

– Enfin… c’est pas gagné…
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– Comment elle s’appelait, la petite ?

– Malika. Malika Chefif. Tout juste seize ans.
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