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Cet essai apporte ainsi une critique de l'institution en elle-même, et non pas des enseignant·es individuellement. Il ne s'agit pas non plus de dire que les jeunes sont plus sexistes ou plus homophobes que les adultes, les profs, qui ont tout à leur apprendre, comme le soulignait Yuna lors de la rencontre à la librairie La Nuit des Temps à Rennes, hier soir. Non, ce qu'elle explique, c'est en quoi l'Éducation nationale, qui se veut pourtant émancipatrice, enferme les élèves – dans des rôles stéréotypes de race, de classe ou de genre – et perpétue des idées racistes, sexistes ou classistes. Cela paraît évident, étant donné que cette institution n'est pas en dehors de la société.

C'est à travers des exemples – observations et vécus personnels, mais également témoignages lus ou entendus – que Yuna Visentin développe son propos. Elle s'appuie notamment sur d'autres ouvrages ou des podcasts (ma liste de livres à lire ou de podcasts à écouter s'en est trouvée d'ailleurs grandement allongée !), ce qui étaye les idées de base. Ce qui est bien, c'est que c'est un essai qui reste accessible : il n'est pas trop long ni trop complexe, puisque l'aspect témoignage le rend plus digeste que d'autres ouvrages du même style.

C'est un livre qui fait réfléchir, qui révolte beaucoup mais qui donne aussi de l'espoir – l'idée n'étant pas d'aller vers des pédagogies alternatives mais de changer le système !

Parfois, j'ai pleuré tant j'étais révoltée ou parce que cette lecture évoquait des souvenirs douloureux. C'est un livre indispensable qui démontre que oui, une autre école est possible !

[Chronique complète sur mon blog].
Lien : https://anaislemillefeuilles..
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« Déconstruire l'institution pour se libérer des oppressions », « pour offrir à nos enfants une éducation qui leur permette de façonner un autre monde », c'est ce à quoi s'attelle Yuna Visentin dans son premier livre, un essai engagé. Mêlant approche théorique et expérience de terrain « Une autre école est possible ! » donne à penser l'école différemment dans une prose incisive, inclusive et accessible.

Le livre se montre critique envers une institution qui au nom de l'« universalisme » à la française refuse de voir les discriminations et en devient oppressive. Envers un système qui refuse de changer, qui prône une égalité des chances et une méritocratie illusoires. (Non-) représentation des minorités, absence de l'histoire coloniale dans les programmes, système de notes, interdiction de port de signe religieux pour les enfants et les parents, tenue républicaine, repas dans les cantines... Les sujets abordés sont vastes et actuels.

À titre personnel, je suis Belge, ce qui a rendu ma lecture particulièrement intéressante. Je vois en effet beaucoup d'étudiant•e•s français•e•s venir faire leurs études ici. Et je connaissais mal le système scolaire français qui est beaucoup plus compétitif que le nôtre (même si tout n'est pas parfait en Belgique).

Je tiens à souligner l'optimisme, l'espoir du titre. Malgré l'énorme travail abattu, Yuna reste humble et insiste sur la force du collectif, mais je suis certaine que son livre a un grand rôle à jouer pour faire changer les choses. Pour créer « [d]es écoles qui ne se revendiquent pas d'un sanctuaire, mais qui assument d'être perméables au monde, et qui se servent de leurs liens avec la société pour devenir des leviers de transformation et de justice ».

En tant que féministe, à part lorsqu'elle fait les grands titres de journaux à coup de polémiques sur les tenues des élèves, je n'avais pas réfléchi en profondeur à l'école en tant qu'institution servant à pérenniser le patriarcat. Probablement car j'ai toujours été dans une situation confortable... le livre de Yuna m'a ouvert les yeux. Il s'agit d'un livre essentiel, selon moi l'essai féministe à lire cette rentrée.
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Yuna Visentin, c'est l'enseignante que l'on aurait toustes voulu avoir lorsque nous étions plus jeunes. Celle que l'on souhaite à tous les enfants d'aujourd'hui et de demain. En effet, avec ce livre qui dénonce les travers pleins de sexisme, de racisme et de classisme de l'institution poussiéreuse et terriblement conservatrice qu'est l'éducation nationale, elle permet de retrouver un regard plein d'espoir sur le virage qui pourrait être pris. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains, que ce soit pour déconstruire les effets que tout cela a pu avoir sur nous qui sommes maintenant adultes ou même pour les enseignants, parents, adolescents en âge de le lire et autres concernés par le sujet. C'est tout simplement une lecture à ne pas manquer pour rectifier un peu sa propre éducation !
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L'auteure est enseignante et propose, dans cet ouvrage, un regard critique sur l'éducation nationale basé sur sa propre expérience.

Que cela soit sous l'angle du sexisme, du racisme, des discriminations, elle amène un avis posé et pertinent ainsi que des réflexions qui font sens au coeur de l'urgence de modifier le système et redéfinir les lignes.

C'est vers une éducation qui éradique l'injustice, qui encourage la liberté et qui déconstruit les oppressions systémiques qu'elle tend.

Cet essai est un profond questionnement de l'institution, tant dans son rôle que dans son fonctionnement. La position de l'auteure est ferme, argumentée et cohérente même si je ne partage pas tous ses points de vue, vivant dans un pays avec son propre système.

J'ai trouvé ce livre très intéressant et j'ai été interpellée par certains sujets et certaines propositions de changements. Je pense que l'instituons scolaire Suisse est tout aussi inadaptée et qu'une refonte adaptée à la société actuelle et à l'évolution du monde est nécessaire.

J'en garde les idées qui ont résonné et je remercie l'auteure de m'avoir amenée à réfléchir sur certains sujets pour lesquels je ne m'étais pas posé de questions jusque-là.

C'est un essai inspirant et un cri quant à l'urgence de s'adapter et se renouveler!
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Ce livre rend intelligent. Car il fait réfléchir le lecteur. Comme dit ma maman "vous vous coucherez moins bête ce soir".
C'est un essai argumenté écrit, avec ses tripes et son coeur, par une enseignante qui dresse un constat décapant d'un échec sociétal : notre école en France perpétue les inégalités sociales. Pire, ellle violente et contraint les enfants à vivre 5jours/7 et 7h/jour un formatage et donc une négation de leur identité. Les témoignages sont cruellement effrayants et dressent un tableau des discriminations systématiques au nom d'une idéologie, celle du contrôle normatif et des rapports de pouvoir incarnés par l'équipe éducative. Elle ne laisse qu'un choix binaires aux élèves et aux parents : se plier ou partir.

Yuna Visentin nous rappelle que Jules Ferry crée l'école avec la volonté de "clore l'ere des Révolutions" : "il y a pour les races supérieures un droit (...) elles ont le droit de civiliser les races inférieures "
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A travers un état des lieux sans concessions de l'éducation nationale, l'autrice met à mal l'image d'emancipation et de mobilité sociale que revendique notre école.

Pour ce faire, elle utilise son expérience (normalienne et agrégée de lettres, elle fait partie du sérail !) mais aussi des recits et entretiens.
Plutôt court, aéré, avec de nombreuses références permettant d'illustrer ou de creuser les différents sujets abordés, cet essai est écrit avec les tripes. Les convictions de Yuna Visentin débordent de chaque paragraphes pour nous montrer que d'autres choix sont possibles.

Défauts de ces qualités ? Choix de l'autrice? Il est à noté qu'un minimum de connaissances de base sur les problématiques de genres sont nécessaires notamment pour la lecture du premier chapitre. A mon sens quelques notes de bas de pages supplémentaires seraient bienvenues. J'ai eu l'impression que l'ouvrage est plus destiné aux personnes militantes qu'à un large public.

Mon ressenti est au final très positif et je recommande vivement ce livre à quiconque sait remettre en question les normes et se documenter un peu par soi même.

PS: Sans surprise cette oeuvre fait un large usage de l'écriture inclusive.
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