Je n'avais jamais entendu parler de Renée Vivien avant de découvrir ce recueil parmi la liste de la Masse Critique. Pourtant, j'ai immédiatement ressenti une attirance profonde pour ce livre, qui propose une sélection de ses poèmes.
Ceux-ci sont extraits des recueils de poésie suivants : Études et préludes, Cendres et poussières, Évocations, La Vénus des aveugles, A l'heure des mains jointes, Flambeaux éteints, Sillages, Dans un coin de violettes, le vent des vaisseaux, Haillons.
Tous ont été écrits en une décennie, courant de 1901 à 1910.
J'ai découvert une poésie à la fois envoutante, accessible (on en saisit assez aisément le sens), et légère. L'écriture parvient même à nous faire oublier sa forme, pourtant très rigoureusement versifiée.
La poésie de celle que l'on surnomma "Sappho 1900" est explicitement lesbienne, tant dans son inspiration formelle, la poètesse maniant parfois la strophe sapphique et ayant traduit l'oeuvre de Sappho, que dans ses thématiques. Ainsi, de nombreux textes invitent au voyage dans une Grèce fantasmée, et l'élément marin est un des motifs dominants. Mais surtout, Renée Vivien chante librement et de manière explicite les amours lesbiennes.
Son oeuvre mêle très largement l'Eros au Thanatos, et une grande mélancolie transparaît dans les poèmes.
Pour l'apprécier pleinement, il faut être sensible aux charmes de la sensualité féminine, qui exhale de ces poèmes comme les violettes que cette chère Renée aimait tant.
Quel dommage que l'oeuvre de Renée Vivien ait été oubliée dans l'histoire poétique... Donc un grand merci aux éditions Points de la faire revivre, et à Babelio pour cette magnifique découverte !
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