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Critique de bobfutur


Bien que parler de ce cher Voltaire semble plus que jamais nécessaire — nos actuels intellectuels préférant brouter l'herbe avec J.J. Rousseau plutôt que d'en ricaner du côté de Ferney — ce billet préfèrera s'intéresser à Jorge Luis Borges et à son éditeur italien Franco Maria Ricci ; on saura ainsi être davantage utile, et par là même parler de ce qui intéresse certain d'entre nous plus que tout le reste : des livres, de ceux qui les font…

En 1975, lors d'une visite en Argentine de son éditeur transalpin, Borges accepte sa demande d'imaginer une collection de littérature fantastique inspirée de la nouvelle « La Bibliothèque de Babel » ; suivrons sur dix années trente courts volumes de fine imprimerie ( plus trois posthumes, tous de Borges lui-même ), dont seulement douze ont franchi notre frontière, fidèles reproductions traduites sous le label « Retz - Franco Maria Ricci », plus tard ré-imprimés par les éditions du Panama (« FMR - Panama ») avant que la faillite ne les empêche d'achever cette collection patrimoniale unique en son genre.

Parmi eux, Borges réunira sour le titre de la nouvelle « Micromégas » ses fabliaux préférés du génie des Lumières, y ajoutant « Memnon ou la Sagesse humaine » , « Les deux consolés » , « Histoire des voyages de Scarmentado » , « Le Blanc et le Noir » ; enfin, le conte « La Princesse de Babylone » vient étoffer l'ensemble, doublant allègrement son nombre de pages.

C'est absolument médusé que je suis tombé sur ce volume, qui n'a pas connu plus des 4000 exemplaires du premier et unique tirage, parmi les rayons de ce célèbre triple bouquiniste bruxellois — justifiant davantage le déplacement que ses exclusifs et onéreux homologues des Quais de Senne — pour le prix d'un café…
Le pire (!?) c'est qu'ils savent très bien ce qu'ils font… On ne les remerciera jamais assez.. surtout ici…

On s'arrêtera pour finir sur un extrait de l'introduction de Borges, définitive :
« Leibniz, qui subordonna toujours sa philosophie aux exigences de l'heure, soutenait que le monde est le meilleur de tous les mondes ; pour se moquer de cette doctrine invraisemblable, Voltaire imagina le mot « optimisme » (…). Il ne lui fut guère difficile d'accumuler des exemples de catastrophes et de malheurs, mais il le fit avec une telle prodigalité et dans un style si ingénieux que l'effet produit n'est pas une tristesse désolante, mais tout le contraire. Comment l'univers peut-il être mauvais s'il a produit un homme comme Voltaire ? »  
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