Je suis d'avis que lorsqu'il y a une étincelle chez un enfant, il faut souffler dessus pour la voir se transformer en passion.
Mon amour pour la cuisine est venu parce que j'aimais réunir les gens. C'était ça, ma révélation.
Chez moi, dans mon mariage, on mangeait parce que c'était vital, vite expédié, on ne prenait pas de plaisir. Pas réellement. C'est donc le plaisir qui a tout déclenché. Je n'ai trouvé aucun autre moment, aucune autre activité, aucun autre passe-temps, qui unissait autant les gens. On peut rester des heures à table, discuter, rire, pleurer, manger, chanter, ça ne s'arrête pas.
Parce que la vie amoureuse et sexuelle d'une femme ne s'arrête pas à 29 ans et demi.
Parce que la beauté d'une femme ne se flétrit pas aux premiers cheveux blancs.
Parce que les rêves d'une femme ne s'arrêtent pas à la ménopause.
Juste pour un moment, j'aimerais être quelqu'un d'autre.
Trois mois que Maya s'était réveillée orpheline, avec pour tuteur un grand frère de vingt- six ans qui n'avait aucune idée de comment vivaient les gamines de cinq.
Trois mois que Patrice avait dû étouffer sa propre peine pour gérer celle de sa petite sœur, qu'il avait dû passer outre son deuil pour que Maya devienne sa seule inquiétude.
J'aime animer les ateliers et déjeuner avec mes apprentis à la fin de la séance. Quand j'organise des dîners à domicile, je fais en sorte d'intégrer les convives à la préparation. Pour moi, la cuisine se partage, il s'agit de convivialité, de créer des souvenirs.