La mémoire est ce langage ininterrompu d'où surgissent ces matériaux. Elle est la profondeur d'où l'on revient toujours plus pur. Au-dessus demeure ce dont je rêve. Un jour, il faudra qu'un promeneur y passe. C'est Wissant, et plusieurs saisons à Wissant. Un fort qui baigne dans la marée et qui tient toujours debout.
J'ai rêvé d'écrire une poésie qui parle de graviers au soleil. Le silence ne serait rompu que par d'énigmatiques instants: des hommes réels ou encore, rien de précis, des colorations de la lumière. Une poésie où l'on revient plus que d'où l'on fuit.
Il est long, me suis-je dit, le chemin du cœur. Il est teinté de pistache. Comment dès lors ne pas être noyé dans l'aveuglement et dans la lumière verte qui fige les colonnes. Les colonnes ainsi taillées depuis le XIIIe siècle. Cela est impossible. L'église est un abri au-delà de l'océan du grand monde. Une roche, d'une sorte plus dure qu'une autre. En deçà, se reflète la ville. Une autre ville peut-être, d'où l'on me verra sortir. Une église orthodoxe à Monastiraki ?