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Citations sur Jeu Blanc (Cheval indien) (139)

Au milieu des grandes claques, des coups de poing et des gros éclats de rire qui les accueillaient, je découvris qu'être quelqu'un que l'on n'est pas est souvent plus facile que de vivre sa propre vie. Je m'enivrai de cela. J'en devins accro. Cette nouvelle forme d'évasion me soutint pendant un temps.
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Quand on t'arrache ton innocence, quand on dénigre ton peuple, quand la famille d'où tu viens est méprisée et que ton mode de vie et tes rituels tribaux sont décrétés arriérés, primitifs, sauvages, tu en arrives à te voir comme un être inférieur.
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Je suppose que quand on ne comprend pas soi-même quelque chose, il est impossible de le faire partager à quelqu'un, même si l'on a envie de le faire. Je n'en avais pas envie. Le cafard et moi étions de vieux compagnons, et la seule chose que je savais faire pour y échapper, c'était boire.

p.220
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Quand je laçais les patins, mes doigts tremblaient, en fait. Pas de froid, mais de savoir que la liberté était imminente, que l'envol était à ma portée. Je flottais sur la scène d'un blanc de neige dans un monologue de grâce et de mouvement. J'aimais ça. Chaque fois que je patinais, j'avais l'impression d'avoir créé ce mouvement. C'était pur, nouveau et saisissant.

p.82
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Il fallut que l'école reçoive un don considérable pour que le Père Quinney accepte de me laisser jouer. Le Père Leboutilier m'accompagnait aux entraînements et aux matchs dans le vieux break que les sœurs utilisaient pour leurs courses.
"Ça me fait un drôle d'effet, dis-je un jour.
— Quoi, Saul ? demanda le Père.
— Le jeu.
— Comment ça ?
— Je ne sais pas. Ça me fait un peu peur de jouer en ville tout le temps. Comme s'ils attendaient de moi quelque chose que je ne sais pas être.
— Ils attendent que tu sois un bon joueur de hockey.
— Ouais. Mais j'ai l'impression qu'ils veulent davantage.
— Comme quoi, Saul ?
— Je ne sais pas. Je crois que c'est ça qui me fait peur."

p.109
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La neige tombait comme des fragments d'étoiles dans la nuit.

p.52
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Richard Wagamese (1955-2017) dont le nom signifie « Nuage de Bison », est un auteur canadien, né en Ontario.

Il fait partie du peuple Ojibwé, dont le territoire va du Michigan au Montana aux USA, seul peuple ayant vaincu les Sioux. C’est aussi le premier journaliste indien à gagner un prix canadien. Il donnait des cours d’écriture à l’Université de Victoria en Colombie Britannique.
Un livre surtout a fait sa renommée « Indian Horse » traduit par Christine Raguet en « Jeu Blanc » (2017, Editions Zoé, 256 p.). Il y décrit la vie de Saul Indian Horse, jeune Ojibwé, élevé dans les traditions de son peuple qui devient célèbre par ses qualités de hockeyeur, sport national très populaire au Canada. Le cocktail « premières nations » et Hockey ne pouvait que marcher. Mais l’écriture est très belle, ce qui ne gâche rien, au contraire. Un premier livre de Richard Wagamese « Les Etoiles s’éteignent à l’aube », traduit par Christine Raguet (2016, Editions Zoé, 288 p.) est maintenant disponible en poche (2017, 10/18, 310 p.).
Saul Indian Horse est un Ojibwé. Il s’appelle « Indian Horse » comme tous les hommes de sa famille depuis plusieurs générations. Jusqu’à huit ans, il vit selon les traditions de son peuple, au rythme de la récolte du riz et de la pêche. Suite à des hivers rigoureux, sa famille est séparée et il se retrouve seul avec sa grand-mère. A la mort de cette dernière, il est considéré comme orphelin, il va être placé dans en pensionnat, le « St Jerome’s Indian Residential School ». C’est en fait un orphelinat catholique du genre intégriste. Il va falloir extirper le « sauvage » qui résiste dans ces enfants amérindiens. Il apprend cependant à lire et écrire en anglais. Saul devient « Zhaunagush », c'est-à-dire homme blanc dans la langue ojibwé. De plus, il excelle en hockey sur glace, sport national. Et ce malgré son physique de gringalet. Il rejoint bientôt l’équipe des « Mooses » (Orignaux), puis nationale, mais on voit en lui un « Peau-Rouge » parmi les Blancs.
Le titre « Indian Horse » se rapporte à la symbolique du cheval. « Quand les Zhaunagush vinrent, ils amenèrent le cheval avec eux. Notre peuple vit le Cheval comme un Être spécial. Il chercha à apprendre son pouvoir sacré. Monter ces êtres-esprits, pourchasser le vent avec eux, devinrent des signes d’honneur. Mais les Zhaunagush ne virent rien d’autre que du vol dans ce que nous avions fait, que l’attitude d’un peuple inférieur, alors ils nous appelèrent voleurs de chevaux. »

Le salut, pour lui, viendra de l’écriture (en langue anglaise) et d’une place retrouvée dans l’équipe autochtone des Moose (littéralement, « orignaux »), à laquelle, auréolé des fulgurances de sa jeunesse, il peut envisager d’apporter du changement en entraînant la prochaine génération
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Je m'appelle Saul Indian Horse...
Les Anciens disent que nos longs cheveux raides viennent des herbes ondulantes qui tapissent les rives des baies...
Notre parole s'écoule et se déverse comme les rivières qui nous servent de routes...
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Ces gens, ici, veulent que je raconte mon histoire. Ils disent que je ne peux comprendre où je vais si je ne comprends pas où j'étais avant. D'après eux, les réponses sont en moi.
En racontant nos histoires, nous, buveurs invétérés de mon espèce, nous pouvons nous libérer de la bouteille et de la vie qui nous a menés là.
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Même maintenant, quand je repense à cette journée, je revois le chatoiement du sillage qu'ils laissèrent derrière eux, le V qu'il dessinait et les lignes divergentes qui léchaient la rive. Je vois encore le dos voûté de mon père en train de pagayer, la forme affalée de ma mère à la proue, faisant onduler l'eau avec sa pagaie. Je revois le canot qui transportait le corps de mon frère au moment où il franchit le cairn de pierre et où il disparut à ma vue pour toujours...
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