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EAN : 9781534306592
208 pages
Image Comics (22/05/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
The fourth of six volumes collecting Matt Wagner’s epic, modern-day fantasy trilogy, MAGE―BOOK TWO: THE HERO DEFINED continues the saga of the reborn Pendragon, Kevin Matchstick. Pursuing their common goal of confronting and defeating the world’s hidden supernatural threats, Kevin and his companions Joe Phat and Kirby Hero find themselves drawn northward by mystical forces they don’t understand. Trailed by the persistent but befuddled Wally Ut, Kevin finds him... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La magie n'est pas une couleur : elle est la couleur.
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Ce tome fait suite à Mage - The Hero Discovered, tome 3 (épisodes 1 à 8) qu'il faut avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 9 à 15, initialement parus en 1998/1999, écrits, dessinés et encrés par Matt Wagner, mis en couleurs par Jeromy Cox, avec un lettrage de Sean Konot.

Dans un appartement de Montréal, Kevin Matchstikc, Joe Phat et Wally Ut sont en train de regarder les trois soeurs sorcières en train d'accomplir un rituel en lévitant au-dessus de leur chaise disposée autour de la table du salon. Ut se moque des deux autres qui sont hypnotisés par la scène, car lui en a vu d'autres. Il les prévient de se boucher les oreilles car ils risquent d'être ensorcelés par leur chant de sirène. Ut est obligé de taper sur la tête de Kevin pour le sortir de sa transe, et il lui demande de le suivre à la cuisine. Là il prend une bière et dit à Kevin que les pas qu'il s'apprête à réaliser vont changer sa vie pour toujours. Isis Hunter, Ish et Magda ont terminé leur réunion et redescendent sur terre. La première indique à Kevin qu'elles ont senti l'appel alors qu'elles ne sont pas des avatars. La dernière interpelle Kevin : il faut qu'ils parlent. Il lui propose de monter à l'étage et ils passent dans sa chambre, pour sortir sur la terrasse. En bas, Joe demande à Ish de lui raconter une histoire de sort qui a mal tourné, pendant que Wally déclare sur un ton péremptoire que les projections d'Isis sont erronées. Elle s'énerve et le prend de haut, puis se dit que ce n'est pas la peine de se mettre à élever le ton. Elle finit par se demander où sont passés les deux autres. Magda et Kevin sont en train de s'embrasser : ça ne fait pas des étincelles, mais des étoiles, les laissant à bout de souffle l'un et l'autre, sous l'effet de l'intensité de l'intimité de cette étreinte.

Dans une autre dimension, Emile perd patience avec Sigmund, Maximillian et Ignatz : il a encore perdu toute trace de sa cible, alors qu'un instant plus tôt le scintillement d'une énergie l'a tiré de sa stupeur. Il indique à Sigmund que le temps est bientôt venu pour le guerrier d'être lâché. Dans l'appartement, Isis se sert de la télévision pour contacter son époux Bartholomew Gretch pour savoir s'il s'occupe bien de son chat Blackball. Il le rassure. Puis le temps est venu pour les trois soeurs de partir. Restés seuls, Wally Ut recommence à houspiller les deux héros, et surtout Kevin. Celui-ci lui indique qu'ils doivent sortir pour aller à la recherche d'une nouvelle piste de monstre. Wally indique qu'il les accompagne, mais Kevin lui observer qu'il n'a pas son couvre-chef. du coup, il sort uniquement avec Joe. Ils vont au distributeur automatique de billets, et cette fois-ci, pour la première fois, il n'y a pas de petite prédiction avec. Les deux amis papotent et alors qu'il parle de Magda, Kevin perd sa concentration. Joe lui file une claque sur la joue gauche, ce qui le ramène à la réalité. Il espère ne pas perdre ainsi sa concentration en plein combat. Ils sont arrivés au mont du parc public avec la grande croix. Kevin sort sa batte et fait de grands moulinets avec. Puis il ramasse un caillou par terre, le jette en l'air et l'envoie voler dans les airs d'un ample coup de batte. le caillou décrit une trajectoire, comme une étoile filante dans le ciel.

Certes, c'est une intrigue dont l'issue ne fait pas grand doute : le bien contre le mal, Kevin Matchstick et ses amis contre Emile et ses trois sous-fifres, et le bien triomphe à la fin. Entretemps, il y aura quelques monstres et des situations périlleuses, vraisemblablement même des conséquences, comme dans la première partie de la trilogie. D'un autre côté, en quoi le héros va-t-il en sortir mieux défini comme le promet le titre ? le mage sera-t-il bien présent, vu que c'est lui qui donne son titre à la série ? Quoi qu'il en soit, le lecteur sent le divertissement opérer dès la première séquence : de la magie, un méchant uniquement animé par l'intention de nuire au héros, une romance inattendue, une deuxième romance mais toxique celle-ci, et l'aventure au coin de la rue ou peu s'en faut. Sans oublier des pointes d'humour : Wally Ut qui fait office de bouffon, l'intervention d'un autre héros John Strider vraiment très assuré, la magie pouvant prendre une forme très anodine comme une lampe torche, et Kevin Matchstick qui continue à souffrir de l'angoisse des hauteurs.

Comme pour les premiers épisodes, il est visible que l'artiste prend plaisir à raconter son histoire. le lecteur sourit en découvrant des scènes de nature différentes : les trois sorcières en train de léviter en se touchant par la paume des mains, l'intensité du baiser entre Magda et Kevin, Isis perdant patience face à Wally, Kevin gesticulant avec sa batte fluorescente, le méchant adoptant des postures théâtrales, Magda laissant la marque de sa bouche au rouge à lèvre sur le teeshirt de Kevin, Kirby Hero soulevant un énorme rocher tous ses muscles bandés dans l'effort, etc. La narration visuelle s'avère très efficace, droit au but avec une forme de bonhommie qui empêche les effets mélodramatiques bon marché. Pour autant, le dessinateur sait très bien montrer la souffrance ou la douleur. le lecteur ne voudrait pas être à la place de Joe Phat sous l'emprise d'une Leanhaun Sidhe. Il est visible qu'il l'a dans la peau et qu'elle aspire son énergie vitale, son état allant en s'aggravant progressivement. Wagner s'amuse tout autant avec les scènes de combat : les grands coups de batte dans la tronche, les coups de poing assénés avec une force débridée, l'attaque du géant, les esquives des trois frères Sigmund, Maximillian, Ignatz, sur leur planche volante, etc. En même temps, chaque affrontement se déroule suivant un plan de prise de vue rigoureux, avec une cohérence dans l'enchaînement des mouvements, dans l'utilisation des pouvoirs. La tonalité est bien celle du plaisir, sans condescendance ou moquerie.

Le lecteur revient également pour l'utilisation de la mythologie, avec une solide connaissance de la part de l'auteur, une mise à profit raisonnée, et une mise en scène personnelle. C'est un vrai plaisir que de retrouver les trois frères farfadets avec leur attitude d'adolescent fainéant, et de découvrir d'autres créatures comme ce rat anthropoïde, ces gnomes de glace, ce cyclope à la peau verte, ou encore ce géant avec un casque à corne. Dès la première partie, la série baigne dans les contes et légendes, avec des emprunts à des mythologies existantes comme les Bonnets Rouges (de créatures malveillantes issues du folklore britannique), ou retravaillée pour l'occasion sous une nouvelle forme, comme le taureau crétois de Minos. Il comprend que l'auteur se serve de ces héros et de ces monstres à la longévité éprouvée, devenue des archétypes dans les récits de Fantasy, que ce soit le petit peuple ou la légende arthurienne. Il affiche ses références de manière transparente, conscient de ne pas pouvoir créer un mythe plus durable, tout en y apportant une touche personnelle. Il n'hésite pas à entremêler plusieurs mythologies différentes, par exemple un héros du panthéon des dieux grecs et le premier héros sumérien. Cela donne une dimension tragique à ses protagonistes, des individus dont la vie est condamnée à suivre le destin des archétypes qu'ils incarnent.

Le lecteur suit Kevin Matchstick dans ses épreuves, à la fois un destin tout tracé de meneur d'hommes et de héros, un amour au contour déjà connu, à la fois une aventure agréable avec un enjeu relatif puisque les dessins dédramatisent pour partie les épreuves. La ressemblance physique entre le héros et l'auteur est visible dans chaque case. le lecteur sourit quand, à la suite d'une épreuve, Matchstick se retrouve avec une calvitie précoce, exactement comme Matt Wagner. Il sourit également à l'amour fou entre lui et Magda, supposant qu'il a dû entre de même entre l'auteur et son épouse, et qu'il devait alors avoir du mal à se concentrer, c'est-à-dire à travailler, à réaliser ses bandes dessinées. Ce parallèle évident incite le lecteur à s'interroger sur d'autres passages. Matchstick apparaît comme un meneur d'hommes naturel, comme un individu pourfendant les monstres. Pas évident de trouver l'équivalent dans le monde réel pour Wagner. Dans la fin de ce tome, le héros est confronté à un individu qui lui fait voir sa vie et ses actions sous un autre jour, beaucoup moins glorieux. Alors que Kevin Matchstick estime qu'il a failli à sa vocation de héros, son interlocuteur lui fait observer que c'est une façon bien simpliste de considérer sa vie, d'estimer qu'il s'agit de combattre le mal s'incarnant sous la forme de monstre. Cette remarque résonne étrangement : l'auteur indique qu'il ne faut pas prendre ce combat du héros contre des monstres au pied de la lettre. de fait, le héros ne doit pas se laisser aller à l'auto-apitoiement égocentrique. le lecteur peut alors voir dans l'ennemi une forme de dépression, ou plutôt de se laisser gagner par une langueur et de baisser les bras parce que les choses ne se passent pas comme on aimerait, parce que ça ne nous renvoie pas l'image de celui qu'on voudrait être. Vu sous cet angle, les aventures de Kevin Matchstick deviennent plus qu'un aimable divertissement du bien contre le mal, pour être une métaphore de l'apprentissage de la vie, d'une ouverture à autre chose que son seul ressenti, son seul point de vue.

Dans cette seconde moitié, il se produit le même phénomène que dans la première partie de la trilogie. L'aventure est toujours au rendez-vous, toujours aussi agréable dans sa mise à profit de la mythologie, dans la fluidité de la narration visuelle, dans son inventivité, même si c'est sous la forme d'une dichotomie du bien contre le mal. En même temps, il apparaît que ces aventures peuvent également être considérées comme la progression intérieure du personnage principal qui commence à percevoir la vie autrement qu'en termes de bien contre le mal, à se percevoir autrement que comme un héros réalisant des hauts faits, et incarnant un exemple pour ceux qui le côtoient. Une très belle fable pour adulte.
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