La couleur pourpre
Je comprends que ce roman, paru dans les années 80, soit un devenu un classique de la littérature.
C'est une histoire ancrée dans une époque socio-culturelle et qui pourtant semble intemporelle : c'est ce qui fait sa force.
Pendant plusieurs décennies, deux soeurs s'écrivent par-delà l'Atlantique, l'une en espérant que ses lettres parviennent à destination, l'autre sans les envoyer, pour défaut d'adresse.
Dans ses lettres au bon Dieu et à sa soeur, Celie relate son existence. Son enfance abîmée par deux grossesses incestueuses. Son mariage forcé à un homme qui la maltraite. Et petit à petit, une lueur qui vient de là où on ne l'attend pas : une femme dure (solide) et hautaine (fière), l'amante de son mari. Grâce à Shug, Celie va revivre et être elle-même. de la noirceur de son existence, un peu de pourpre va éclore, un peu de douceur et de beauté qui va s'étendre à tous ses proches.
Nettie mène une vie totalement différente : elle se retrouve missionnaire en Afrique, avec les enfants de sa soeur et leurs parents adoptifs. Voir l'Afrique, les Africains et leur culture par ses yeux d'Afro-américaine est étonnant et un peu triste, dans les deux sens (« ils nous ont vendus en esclavage ! »).
Leurs expériences sont différentes, mais les réflexions des deux soeurs suivent des voies parallèles : les relations entre personnes noires et blanches, entre l'Occident et l'Afrique, la spiritualité, la famille…
Malgré la dureté des premières pages, ce récit se lit très facilement. Il y a beaucoup de dialogues, Celie a une personnalité très attachante et c'est le type de narration qui me plaît, car elle me permet de m'immerger totalement dans l'histoire.
J'ai juste parfois été un peu perdue entre les personnages secondaires, car l'histoire se passe sur plusieurs décennies et Celie a de nombreux proches au fil des ans ! Mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier l'histoire globale et ses différents messages.
Ce roman nous rappelle de continuer à s'accrocher aux petites joies de la vie, de croire en sa bonne étoile et de tenir bon : de voir
la couleur pourpre…