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Inspiré par les exploits sportifs de Dick Fosbury, le célèbre athlète qui reste associé au Fosbury flop, le saut en rouleau dorsal, Fanny Wallendorf écrit un roman étonnant.

Richard est un adolescent ordinaire, , qui ne brille ni par ses résultats scolaires , ni même ses résultats sportifs. On se demande même pourquoi il s'accroche à cette discipline qu'est le saut en hauteur, puisque malgré ses 1.93 mètres , il n' « efface » jamais 1.62 mètres lorsqu'il saute en ciseau et la technique en rouleau ventral n'est guère beaucoup plus efficace. Jusqu'au jour où, sur son terrain d'entrainement en travaux, la présence d'une branche d'arbre et un accès modifié à la barre, le propulse dans cette position peu académique au dessus de la hauteur fatidique.

C'est ensuite le parcours du jeune champion qui sera abordé. Accepté comme boursier à l'université grâce à ses exploits et à sa progression fulgurante, il sera confronté régulièrement aux critiques voire aux moqueries des jurys ou de la presse. Ses piètres résultats scolaires risqueront de clore le débat et la guerre du Vietnam jette aussi une ombre sur sa carrière.

L'auteur insiste beaucoup sur la force spirituelle et les capacités de concentration de son personnage, qui pratique une sorte de méditation et trouve aussi dans la course à pied un refuge propice à la paix intérieure.


C'est intéressant sur le plan documentaire, j'ai tout appris de cette discipline qui ne faisait pas partie de mes préoccupations habituelles.

C'est écrit de façon simple et efficace, et la lecture est facile.


Expérience plutôt positive pour ce roman, sportif, lu avec un peu de culpabilité au fond d'un fauteuil alors que le personnage essaie de repousser les limites de ses possibilités
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Richard est un athlète moyen dans une ville moyenne. Mais un jour, il a l'idée de franchir différemment sa barre de saut en hauteur. Pour son premier roman Fanny Wallendorf s'inspire de Dick Fosbury pour nous raconter l'irrésistible ascension du jeune homme.

Ceux qui me suivent régulièrement savent que lorsque l'on parle de sport, et plus particulièrement d'athlétisme, je ne peux m'empêcher d'évoquer mon expérience durant ces années à peine moins éloignées que celles dont il sera question dans ce splendide roman. Je me souviens que dans les trois disciplines principales de l'athlétisme, courir, sauter, lancer il y avait les excentriques. Les lanceurs de marteau, à la fois par leur morphologie et en raison de la cage dans laquelle ils évoluaient, les sauteurs à la perche qui partaient faire le funambule à des hauteurs risquées et les coureurs de steeple – dont je faisais partie – qui affrontaient barrières et rivière durant leur tour de piste. Rapidement les sauteurs en hauteur sont venus rejoindre ces «marginaux», non pas parce qu'ils étaient grands et sveltes, mais parce qu'ils sautaient d'une manière particulière, en Fosbury-flop.
Voilà qui nous ramène à Richard, le personnage imaginé par Fanny Wallendorf et qui s'inspire de l'athlète américain Dick Fosbury, à l'origine de cette révolution dans le monde très codifié de cette discipline olympique. Si la fin de l'histoire est connue, le titre olympique obtenu en 1968 à Mexico, tout le talent de la primo-romancière vient de la manière dont elle mêle les faits biographiques avec l'interprétation du parcours qui a conduit l'adolescent à la gloire.
Rassurons en effet ceux que la littérature sportive ne passionne pas. Nous sommes ici loin du traité technique et bien davantage dans un roman d'initiation. Aux tourments du jeune adolescent mal à l'aise avec un corps qui a poussé trop vite, viennent s'ajouter des études poussives. La première qui va croire en lui et l'encourager s'appelle Beckie. Avec elle, il va découvrir l'amour et trouver la motivation nécessaire pour dépasser les 1,60 m qui semblaient être sa limite naturelle. Car désormais il s'amuse avec le sautoir, essaie des choses, tente d'apprivoiser cette barre et découvre que s'il engage d'abord son dos, il peut monter plus haut.
Le jour où il présente ce saut peu orthodoxe, c'est le tollé général. Les entraîneurs entendent que l'on respecte le style traditionnel et les adversaires demandent que l'on disqualifie cet original. Même si rien dans les règlements ne stipule qu'il ne peut franchir la barre comme il le fait, le combat va être terrible pour faire accepter cette variante. Non seulement, on voudra le ramener dans le droit chemin, mais on lui suggèrera de changer de discipline, de se mettre aux haies ou au saut en longueur.
Fanny Wallendorf montre alors combien Richard est habité, comment il a la conviction que sa nouvelle technique peut le faire progresser. Après tout, il ne demande guère plus que d'essayer. Même les premiers succès et son arrivée dans l'équipe d'athlétisme de l'université ne parviendront pas à vaincre les réticences de son nouvel entraineur. D'autant que la presse s'empare aussi du sujet et décrit avec des métaphores peu glorieuses cette course d'élan bizarre suivie d'un saut encore incompréhensible.
Il faudra encore beaucoup de volonté et d'énergie pour faire taire les sceptiques, la famille, les autorités sportives, le grand public. Et entrer dans la légende du sport en imposant une technique qui a depuis fait l'unanimité dans le monde entier.
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L'image de couverture surprend... C'est la vue qu'a Richard la tête tournée vers le ciel... comme Dick Fosbury lorsqu'il sautait en hauteur et tournait le dos à la tradition du saut en ciseau ou en rouleau ventral.

Le roman est assez proche de la biographie originale, si l'on en croit Wikipédia, avec cet entraîneur qui l'invite à contre sens à reprendre le saut en ciseau avant de lui proposer le triple saut et le saut de haies!
Richard est un solitaire qui n'est pas décrit comme un compétiteur forcené mais comme un mystique du saut dont la technique a été rendue possible par le remplacement du bac à sable par le matelas.
On progressera avec des barres toujours plus hautes jusqu'aux J.O. de Mexico le20 octobre 1968 avec un record du monde en rouleau dorsal alors révolutionnaire mais qui, depuis, est devenu la norme et la seule technique en cours.

Les parties sur les sauts, la préparation, la recherche dans la technique innovante, la détermination dont il a fait preuve face aux jugements sont intéressantes mais cette histoire est beaucoup trop "enrobée" à mon goût, ce qui lui donne un rythme nonchalant.
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***,*

Qui aurait cru que Richard décrocherait un jour une médaille aux JO ?? Certainement pas ses entraîneurs, qui lui ont même conseillé de changer de discipline... Alors qu'il ne dépassait pas les 1,62 au saut en hauteur, ce garçon hors du commun va faire de son rêve une réalité...

C'est une fois encore grâce aux 68 premières fois que j'ai fait la rencontre d'une auteur, d'une écriture et d'un personnage tellement attachant...

Ce roman n'est pas la biographie romancée de Dick Fosbury... Il est tellement plus...
C'est à la fois l'histoire d'un adolescent un peu rêveur, qui vit depuis toujours avec le sport comme quotidien. C'est aussi le chemin d'un jeune homme qui cherche à comprendre le mouvement qui le portera au-delà de ce que peuvent dire les gens qui l'entourent. C'est enfin la foi et le dépassement de soi d'un homme simple et persévérant...

Bien plus qu'un roman sur le saut en hauteur ou sur la vie de Richard Fosbury, le livre de Fanny Wallendorf est la puissance de nos croyance mise en mots...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Richard est un jeune homme atypique et lunaire, qui pratique l'athlétisme sans succès, dans la ville moyenne de Portland, dans les années 60.
Sa discipline, c'est le saut en hauteur. Il aime sauter, il aime s'entraîner et surtout courir, mais il plafonne à 1,60 m malgré sa grande taille. Impossible de décoller, la méthode du saut en ciseaux n'est pas faite pour lui.
Alors qu'il s'entraîne sur un terrain municipal accidenté, il a l'idée de sauter sur le dos, sa course étant déviée par un arbre. Et là, il ressent une aisance... ça change tout !
A force de méditation et de concentration, il va visualiser mentalement son saut et réussir à le perfectionner. Il suscite la curiosité, voire la colère de ses entraîneurs et du monde sportif mais ça marche et il continue de sauter ainsi.
Difficile de faire homologuer ses records personnels, sa méthode n'étant pas conventionnelle, et son entraîneur doit se battre pour le faire accepter. c'est un véritable combat et il leur arrive de se décourager.
J'ai beaucoup aimé ce roman. Sans jamais être nommé, on sait que Richard est Dick Fosbury. On connaît donc son ascension sportive et sa réputation sachant que sa manière de sauter porte désormais son nom. Mais le livre se lit avec beaucoup de plaisir.
Richard est un jeune homme à attachant avec ses petites superstitions, ses petits grigris. Persévérant, extrêmement mature et déterminé, il se transcende en sautant, et c'est beau !
Ce roman est une véritable hymne au sport, au geste, à la discipline et à l'adversité. Fanny Wallendorf est très inspirée et nous décrit tout ça avec beaucoup de finesse.
Bien sûr, on suit aussi le quotidien heureux de Richard : sa vie avec ses amis au lycée, puis sur le campus, ses premières amours avec Becky, la fille de son coach, sa relation complice avec ses parents, son entraînement forcené...
Mais la guerre du Vietnam et ses enrôlements massifs planent comme une menace sur la destinée du sportif et de ses amis.
Richard va toujours plus loin, s'élève de plus en plus, le tout avec beaucoup d'humilité et de bienveillance, sans jamais écraser les autres. Une belle leçon de sport et de fair-play !
Seul tout petit point négatif, le roman est peut-être un petit peu trop long et parfois répétitif, mais je n'ai pas lâché ma lecture une seule fois.
Sélection prix du roman Cezam Inter-CE 2020

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A priori ce roman n'avait pas grand chose pour me séduire car j'imaginais qu'il s'agissait de la biographie romancée d'un fameux athlète : Dick Fosbury, médaille d'or de saut en hauteur aux Jeux Olympiques de Mexico en 1968 et inventeur de la technique de saut à laquelle il a donné son nom.
Et figurez-vous qu'il s'agit de l'histoire d'un homme nommé Richard Fosbury, sauteur en hauteur et qui met au point un saut qui va secouer le monde sportif en général et de l'athlétisme en particulier : le fosbury, mais que ce premier roman m'a énormément plu ! Comme quoi...
Il faut dire que si la biographie du "vrai" Fosbury est respectée dans ses grandes lignes, surtout dans la succession de compétitions et d'obstacles qu'il doit affronter, là n'est point le sujet central du roman, d'une portée bien plus large que la seule passion du sport. L'approche de l'auteur se concentre sur la démarche créatrice qui conduit Fosbury à maîtriser son corps et ses gestes jusqu'à accomplir le mouvement parfait. Pour lui, le saut en hauteur, la compétition, ne sont que des moyens et non des fins. Ce sont des outils qui doivent lui permettre non de vaincre mais de s'accomplir en trouvant l'accord idéal entre tout ce qu'il est (taille, poids, muscles, chair mais aussi histoire et personnalité) et les éléments extérieurs à lui. Son entraînement se fonde autant sur la résistance physique, la musculation et l'endurance que sur son aptitude à la concentration. Et le récit nous entraîne dans ses courses à travers le quartier de son enfance qu'il parvient à recréer de manière à l'impliquer dans sa progression.
Ce pouvoir de fusion entre corps et esprit, cette capacité d'absorption du cadre a quelque chose de chamanique qui m'a fascinée. L'auteur en fait une description précise et concrète qui semble se répéter à mesure que l'athlète progresse mais qui, en fait, évolue d'une manière infime, comme un développement spiralaire. La création du saut (fosbury) comme réalisation de soi-même après tous les exercices de concentration, et surtout de prise de conscience d'une appartenance au monde, est véritablement inspirante, et, pour le coup, transposable à nombre d'expériences. L'écriture se plie sans peine à ce que vit le personnage : factuelle et concise pour raconter la vie familiale et universitaire, poétique et analytique pour décrire l'entraînement singulier que s'impose le personnage.
Alors oui : peut-être que le roman aurait mérité quelques coupures ça et là. Mais, en même temps, ce temps de lecture est en parfaite corrélation avec la lente évolution de Fosbury, de l'enfant de 12 ans, jusqu'au champion de Mexico. Cette durée est nécessaire, me semble-t-il , pour ressentir réellement le temps indispensable à la construction, à la création. Cela permet en outre une plongée au coeur des années 60, avec d'autres combats, révolutions, évolutions en toile de fond.
Le roman est déjà inscrit dans la polysémie du titre : l'appel vers un autre soi-même, l'appel vers la gloire, l'appel comme conviction inexorable d'être là pour inventer quelque chose, mais aussi l'appel comme impulsion fondamentale du saut en hauteur. Accessoirement, on pourrait dire aussi que c'est un appel au lecteur que lance ce roman atypique, fascinant et palpitant.
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En 1957, Richard a 10 ans quand il commence le saut en hauteur. Il n'est pas très doué, mais il continue parce que cela lui permet de côtoyer ses amis. « Sa course d'appel n'est pas terrible, et son impulsion ne lui permet de monter assez haut. » (p. 18) Que ce soit en ciseaux ou en enroulé ventral, Richard échoue à dépasser 1m62 pendant des années. Et un jour, par hasard, il s'élance en un saut dorsal qui l'élève bien au-dessus de la barre et du tapis. Dès lors, Richard est déterminé à perfectionner la technique qu'il a inventée. « Champion mec, où t'as appris cette technique ? [...] / Nulle part. je voulais juste passer la barre. » (p. 78) du lycée à l'université, de la menace de la mobilisation pour le Vietnam aux sélections des Jeux olympiques de Mexico en 1968, Richard est un hurluberlu qui assume sa différence et s'attache à ne jamais faire comme les autres. Parce que c'est la meilleure technique qu'il a trouvée pour réussir. « Je crois qu'on apprend par les détours les plus saugrenus. » (p. 262)

Fanny Wallendorf s'est librement inspirée de la vie de Richard Fosbury, inventeur du saut auquel il a donné son nom, mais en respectant scrupuleusement ses exploits sportifs. le personnage qu'elle présente est un athlète têtu qui a révolutionné sa discipline sportive jusqu'à la consécration aux Jeux olympiques. Au collège et au lycée, le saut en hauteur était ma hantise, pire encore que l'endurance et les tours ineptes et répétitifs autour du stade. Cependant, j'ai énormément apprécié la façon dont l'autrice déploie le mental de Richard. le jeune homme multiplie les rituels secrets pour atteindre le plus haut niveau de concentration et découvrir les limites de son corps afin de mieux les dépasser. « Il se concentre. Il sollicite la mémoire de son corps. Visualise sa course du début à la fin. La réalise sans bouger d'un pouce. Se sent atteindre un palier, puis deux, puis trois. Éprouver l'impulsion. Sens venir le mouvement. » (p. 68) D'entraînements forcenés en répétitions obstinées des mêmes gestes, le sportif efface de nouvelles hauteurs. Mais c'est plus qu'un athlète que Fanny Wallendorf nous offre sur le papier, c'est une vie qui se déroule entre amours, amitiés, bonheurs, peines, progrès et espoirs. L'appel est un des plus beaux livres que j'ai lus en 2019.
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Comme indiqué en préambule, ce premier roman de Fanny Wellendorf est inspiré de la carrière sportive de Richard Douglas Fosbury, dit Dick Fosbury (né en 1947).
Dick Fosbury fut médaillé d'or aux JO de 1968 en sautant au-dessus d'une barre placée à 2,24 mètres du sol, alors nouveau record olympique (soit 4 cm sous le record mondial de l'époque détenu depuis 1963 par le soviétique Valery Brumel). Fosbury donna son nom à la technique de saut du « rouleau dorsal », aussi appelée « Fosbury-flop », qu'il fut le premier à utiliser dans une compétition internationale.
Les champions de l'époque sautaient en « rouleau ventral », technique qui avait succédé à celle du « rouleau costal », laquelle avait remplacé celle du « ciseau ». Le dernier record mondial inscrit en saut ventral date de 1978 à 2,34 m, tandis que depuis 1993 le record du monde est détenu par le Cubain Javier Sotomayor (1984-2001 taille de 1,95 m) avec un saut à 2,45 m en « fosbury-flop ».
Le « fosbury-flop » se caractérise par une course d'élan en courbe, une prise d'appel sur le pied extérieur, une rotation pour tourner le dos à la barre afin de la faire franchir d'abord par le haut du corps puis par les jambes. La réception avec cette technique s'effectuant sur les épaules, elle fut rendue possible par l'usage de matelas à cet effet, en remplacement des bacs à sable.

Fanny Wellendorf nous raconte l'adolescence du jeune Richard : ses éveils amoureux, et ses débuts dans une discipline sportive qu'il a choisie en raison de sa taille (1,93 m) - débuts laborieux pendant plusieurs années avec les techniques du ciseau ou du rouleau ventral. L'auteure fait même un parallèle audacieux et réussi entre les découvertes sportives et amoureuses (cf. citations).
L'importance des facteurs psychologiques dans la performance sportive est soulignée, pour la persévérance à l'entraînement et pour l'accomplissement des gestes les plus fluides lors des sauts.
Le plaisir ressenti par Richard lorsqu'il s'entraîne ou met son corps à l'épreuve est souligné, de même que son optimisme et sa modestie. Ce personnage est attachant, sympathique, et fidèle en amitié, comme le montre son attitude avec Andrew, lequel manifeste pourtant de plus en plus ouvertement sa jalousie...

J'ai beaucoup apprécié cette lecture mais déplore que l'auteure ait omis de montrer les inévitables moments que vit régulièrement un sportif qui s'entraîne intensément, moments durant lesquels il n'a pas envie de bouger, se sent vidé physiquement et psychologiquement, mais qu'il surmonte... Il les surmonte parce qu'il s'y oblige, sachant qu'il ne refera pas cet entraînement-là s'il le rate ce jour-là, qu'il en éprouverait une culpabilité désastreuse pour l'image qu'il se donne de lui-même. Or la capacité des sportifs à surmonter ces moments difficiles participe à leurs grandeurs. Ici, seules des contrariétés extérieures viennent perturber le jeune Richard (questions sur la légalité de son saut, nécessité de conjuguer sport et études …), toujours désireux de courir ou sauter.

• sélection Cézam 2020 •
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Depuis ses dix ans, Richard fait du saut en hauteur. Comme il ne progresse plus alors qu'il « efface » 1,62m, il envisage de changer de sport. Mais rien ne lui convient.Il découvre alors une pratique proche de la méditation pour arriver à une sorte d'état modifié de conscience, les yeux fixés sur le miroir, les muscles bandés, puis s'échappant de plus en plus de son environnement. La concentration extrême et l'entraînement secret sur un vieux stade désaffecté vont le pousser au dépassement de soi : il va inventer un nouveau type de saut, le saut dorsal qui lui ouvrira les voies du succès.

Ainsi résumée - et romancée - est racontée l'histoire véridique de Dick Fosbury, champion olympique de saut en hauteur avec 2,24m en 1968 à Mexico . L'auteure étoffe son roman en y dépeignant un contexte universitaire exigeant et très vivant, des réactions jalouses et idiotes devant une nouvelle pratique du saut, la découverte de l'amour et de la sexualité, une famille aimante et exigeante, une vie d'ado hors norme dans son Oregon natal entre Portland et l'université de Corvallis au bord de la rivière Williamette, douce comme « un serpent endormi ». Et la hantise d'être appelé sous les drapeaux pour partir au Vietnam...

Je n'aurais pas pensé m'intéresser autant à un domaine qui m'échappe passablement, celui du sport dans et par les universités américaines. Mais il y a dans ce livre une approche du sport par le dépassement de soi, l'exigence, la souffrance, totalement applicable à tous les domaines de la recherche d'excellence. Il y a aussi la superbe expérience du bonheur du corps dans l'effort, la joie immense, profonde, quasi sensuelle à faire jouer ses muscles et son cerveau. le personnage de Richard est parfaitement crédible, attachant, impressionnant. le contexte (fac, parents, coaching, milieu sportif) est également tout à fait intéressant.

Une belle découverte, un premier roman prometteur.
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Avant tout, je remercie chaleureusement BABELIO et les éditions FINITUDE de m'avoir offert ce merveilleux ouvrage dans le cadre de l'opération "Masse Critique". Un livre tombé du ciel, ça fait toujours plaisir, surtout lorsqu'il traite du saut en hauteur !
Sportive ratée, j'adore les romans inspirés de la vie des athlètes : "Courir" de Jean Echenoz, "La petite communiste qui ne souriait jamais" de Lola Lafon ; j'y ajouterai désormais "L'appel" de Fanny Wallendorf, inspiré de la vie de Dick Fosbury, qui inventa malgré lui le saut en hauteur dorsal dans les années 60.
Je me suis sentie apesanteur pendant toute ma lecture, tant l'écriture est aérienne et épurée. Il y est donc question de sport et d'entrainement, mais surtout de méditation et de grâce. Souvent pris pour un hurluberlu, Richard, le personnage principal, n'est animé d'aucun esprit de compétition. Tout ce qu'il veut, c'est "descendre dans le silence" qui lui permet de mieux s'élancer pour effacer la barre et aller aussi haut qu'il le sent. Et son seul moyen technique d'y parvenir, c'est sur le dos, et non en s'enroulant ventralement comme c'est la règle à l'époque. D'où le scandale et l'admiration qu'il suscite -mais il est déjà au-delà de tout cela ; seuls importent, pour lui, le saut et la méditation de pleine conscience (qu'il pratique à son insu).
Grâce à Fanny Wallendorf, on l'accompagne donc sur une dizaine d'années, dans sa famille, ses études, ses amours, ses connexions avec la Nature et avec lui-même, ses courses et ses sauts, et ce n'est jamais ennuyeux, tant le personnage est attachant par son altérité, sa sincérité, et sa gentillesse, et tant le roman est bien écrit, et retranscrit subtilement cette Amérique qui sort peu à peu de son rêve en s'enfonçant dans le bourbier du Vietnam. Il y a un parfum de nostalgie qui en émane, et beaucoup de douceur.
C'est un roman lumineux, qui galvanise ; une pure réussite !
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