Manhattan Marilyn

L'appareil-photo pouvait devenir une arme pour mener à bien son combat, mieux qu'un fusil, mieux qu'une bombe.

Elle éprouvait autant de colère face à ces Américains* dont les parents avaient aussi été des émigrés que pour les terroristes irakiens ou afghans.

* Américains du Tea Party, blancs ultra-conservateurs, racistes et très religieux.

Puis elle apprit l'arabe - une mauvaise idée. Ses supérieurs se servirent d'elle comme interprète lors d'interrogatoires musclés où la dignité humaine n'avait plus cours. Et même si certains prisonniers étaient des terroristes et avaient du sang sur les mains, elle eut de plus en plus de mal à cautionner la torture.

Les souvenirs de la soirée lui revinrent aussitôt à l'esprit.
Sa prestation avait duré une poignée de minutes, mais celles-ci resteraient dans toutes les mémoires. Personne n'oublierait son passage, les invités comme les millions de téléspectateurs. Les autres artistes, après elle, n'avaient pas existé, simples fantômes apportant leur obole au Président.

J'ai toujours eu le sentiment de passer à côté de ma vie : d'être une usurpatrice, une incomprise, et parfois même, d'avoir vécu la vie d'une autre. Tout le monde ressent cela, je suppose, à un moment de sa vie. Dans les mauvais moments, sans doute.

La chasse aux sans-abris était une des priorités des autorités qui souhaitaient une ville propre pour ses habitants.

L'armée devint sa nouvelle famille, la solitude, son pain quotidien.

Aujourd'hui, pour frapper les esprits, on devait montrer de l'audace et de l'originalité.

En revenant, elle avait compris que les lobbies pesaient toujours plus sur la société, au point de devenir plus importants que le bulletin de vote des citoyens américains.

Si les Américains fêtaient leurs héros à travers des parades, des films ou des émissions de télé, rien n'était prévu en revanche pour les réinsérer dans la vraie vie.
Le chacun-pour-soi était devenu l'unique devise du pays.