L’écho de respirations accélérées, provenant de sa chambre, m’a stoppée net en haut des marches. J’entendais le froissement des draps. les battements de mon coeur redoublèrent. Il ne s’attendait pas à être dérangé en plein après-midi.
Oh, mon dieu.
Il est avec une fille.
Merde.
Comment peut-il faire ça à Jade ?
Je devais passer devant sa chambre pour me rendre dans la mienne. Par chance, le sol du couloir était moquetté. La main sur le coeur, j’avançais prudemment vers sa porte entrebâillée. Je fermais brièvement les yeux, me préparant à ce que je risquais de découvrir en jetant un oeil à l’intérieur.
Rien n’aurait pu me préparer à ce qui se passait derrière cette porte.
La culpabilité, les émotions, la réalité d'une décennie envolée... tout m'est tombé dessus d'un seul coup.
-Tu es merveilleuse, parce que je sais que cette période a été difficile pour toi. Avant, je croyais que je voulais être célèbre, mais cette expérience m'a appris que, pour moi, l'essentiel est la musique. À long terme, je ne veux pas de tout ce qui va avec. Si c'était à refaire, je le referais et si on me donnait une autre occasion, j'y réfléchirais, mais vivre des semaines loin de sa famille, ça ne me convient pas. Ce n'est pas ce que je veux. (Il a pris mon visage entre ses mains.) Il n'y a pas de musique sans toi. La musique est l'expression de tout ce pour quoi on vit, elle reflète la passion nichée au fond de notre âme. Je vis pour toi. Tu es ma passion. Vous êtes ma musique...toi et Bea.
Je n’aime pas me disputer avec toi. Je t’aime. Au cas où tu en douterais
- Personne n'a jamais autant compté que toi, Amelia. Il faut que tu le saches.
Je suis amoureux de toi depuis des années. Je n'ai jamais cessé de t'aimer. J'ai souvent essayé de te détester, mais même dans ces moments, je t'aimais toujours.
Tu étais toujours là ... Jusqu'au jour où tu ne l'étais plus. Te perdre m'a fait comprendre que je ne pouvais compter sur personne à part moi-même. Ça m'a forgé en la personne que je suis aujourd'hui ... Et ce n'est pas forcément une bonne chose.
- Tu n'es pas comme tes parents.
- Non, mais je suis le produit détraqué de leurs erreurs, je ne répèterai pas l'histoire.
(...) merci de m'avoir appris que parfois, ce que nous redoutons le plus, c'est ce dont notre âme à le plus besoin.
Cette photo-là représente Amélia et moi, à dix et onze ans. Prise de dos nous sommes sur les marches de la maison de Nana. Je tiens ma première guitare et Amélia pose la tête sur mon épaule. Nana a écrit au stylo bleu, sur la bordure du bas : Faits pour être ensemble.