Citations sur Il était encore une fois (14)
N'oubliez pas que nous avions une mission à mener à bien : être, en quelque sorte, les gardiennes de ce mariage. Nous étions les agents Securitas de la cérémonie, les rangers de l'espace Pronuptia.
Le rêve de la nuit précédente me montrait à quel point j’appréhendais ces retrouvailles. Finalement, mon cauchemar avait résumé toutes mes craintes et tous mes espoirs en les exacerbant. Fort heureusement pour nous, la vie n’était pas aussi dingue que les rêves. Dans la réalité, nous étions plus sages.
À trente ans, nous n’avions sûrement plus l’âge de ces enfantillages. J’aurais sans doute dû mettre de l’eau dans mon vin comme elle aurait dû aussi avoir l’intelligence de ne pas en rajouter une couche. J’aurais préféré que tout se passe au mieux. Mais elle m’avait poussée à bout et j’étais bien décidée à ne plus me laisser faire.
Un si beau garçon, si gentil en plus, si prévenant, seul dans un lit, c'était un pot de Nutella sans cuillère.
Comment pouvait-on épouser un homme qu’on n’était pas sûre d’aimer ?
« Dire le futur, ça se commande pas, tu l’as ou tu l’as pas. Et pis, parfois, ça arrive tardivement, on sait pas pourquoi. On choisit pas ».
Qu’est-ce qui pousse deux personnes l’une vers l’autre ? Les différences ou au contraire, les similitudes ?Je n’étais pas la seule à m’étonner de cette union : la veille, à la lueur des bougies parfumées à la citronnelle, l’un de nous avait posé la question de savoir si, au lycée, il s’était passé quelque chose entre eux sans que l’on en sache rien.
Il arrive parfois, souvent même, qu’on cherche pendant des années ce qu’on avait pourtant sous les yeux depuis un bail. C’est vrai que rien ne nous prédestinait, Caro et moi, à être ensemble. Mais le destin a décidé de nous réunir il y a trois ans et depuis, on ne se quitte plus. Hein Caro ? Nous nous sommes croisés alors qu’elle n’était pas très bien. Et puis, l’amour a fait le reste.
À cause de lui, j’allais devoir apprendre à ne plus l’aimer. Et, à force de larmes et de regrets, j’avais appris. Le temps sait faire ça aussi. À présent, quand je repensais à lui – cela m’arrivait encore de temps en temps –, à ce courage que je n’avais pas eu de lui avouer mon amour, et à ce coche que j’avais loupé quand il était encore près de moi, je ne pouvais m’empêcher d’imaginer combien ma vie aurait été différente si nous avions été réunis. Nous serions-nous mariés, comme j’en crevais d’envie à l’époque ? Ou n’aurions-nous vécu qu’une idylle de quelques mois, passionnée et intense ? Serait-il quand même parti si j’avais eu le courage d’afficher mes sentiments pour lui ?
Il était aussi mon amour secret, celui que je n’osais pas avouer. J’étais folle de lui, aussi folle que peut l’être une adolescente, convaincue d’avoir trouvé son âme sœur et l’homme de sa vie en une seule personne. Il était grand, les cheveux châtains, les yeux verts, il jouait au tennis tous les samedis et il avait un bon niveau. Et puis, après le bac, il nous avait annoncé qu’il partait en Australie, émiettant mon cœur sans le savoir et le vidant de tous les espoirs qu’il avait nourris durant les trois années précédentes.