- Pourquoi ne pas faire un brin de sentiment, au printemps, pour une fois que le temps s'y prête ?
Il renverse la tête et poursuit :
- Regardez le ciel, Maud. Voyez-moi ce bleu, à vous soulever le coeur. Un bleu si bleu qu'il jure avec mes gants. Voilà bien la nature. Ca n'a aucun sens de la mode. A Londres au moins les ciels sont mieux stylés : ils sont comme les murs chez un bon tailleur, tout à fait incolores. Enfin, vous verrez cela vous-mêmes, très bientôt.
Il sourit et à nouveau me serre contre lui.
J'essaie de m'imaginer dans une maison de couture. Mon esprit me présente des scènes des Modistes flagellatrices. Je me retourne et lance à mon tour un coup d'oeil à Sue.
Des membres de fer auraient transpiré, vêtus comme je l'étais, par une journée pareille. Un œil de marbre aurait tourné dans son orbite pour regarder comme moi, incapable de m'arracher à ce spectacle .