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Citations sur Éloge de l'insécurité (28)

Chercher l’éveil, c’est comme utiliser ses lunettes pour les chercher.
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quand vous essayez de rester à la surface de l'eau, vous coulez; mais quand vous essayez de couler, vous flottez.
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le mystère fascinant de ce que nous marquons et mesurons doit en fin de compte " nous taquiner jusqu'à nous faire dérailler ", jusqu'à ce que l'esprit oublie de tourner en rond et de poursuivre ses propres processus , et devienne conscient qu'être en cet instant est pur miracle.
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Pour avoir une signification, la vie doit être compréhensibles au travers d'idées et de lois fixées, et ces dernières doivent à leur tour correspondre à des réalités invariables et éternelles derrière la diversité des scènes. Mais si c'est là ce que "trouver du sens à la vie' signifie, nous nous sommes nous-mêmes assignés la tâche impossible de fabriquer de la fixité à partir de flux.
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Nos sens connaissent la réalité pour ce qu’elle est, mais ne connaissent pas le futur. L’intellect quant à lui observe la mémoire, et en l’étudiant, est capable de faire des prédictions. Ces prédictions peuvent être relativement justes, et le futur assume alors un haut degré de réalité. Si haut que le présent perd de sa valeur. Mais le futur n’est pas encore là, et il ne peut pas être expérimenté en tant que réalité tant qu’il n’est pas présent. Étant donné que ce que nous connaissons du futur est fait de pures abstractions - déductions, projections, suppositions -, il ne peut pas être mangé, ressenti, senti, vu, entendu ou en d’autres termes apprécié. Poursuivre le futur c’est poursuivre un fantôme qui ne cesse de changer, et plus vite vous le pourchassez, plus vite il file. C’est pourquoi les affaires de la civilisation sont pressées, pourquoi si peu de personnes apprécient ce qu’elles ont et veulent toujours plus. Le bonheur, ne consiste plus en une réalité solide et substantielle, mais est désormais fait d’abstractions et de choses superficielles comme les promesses, l’espoir et la sécurité.
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Si l'on en croit les apparences, notre vie est une étincelle de lumière entre une obscurité éternelle et une autre. L'intervalle entre ces deux nuits n'est pas un jour sans nuages, car plus nous nous montrons capables de ressentir du plaisir, plus nous sommes vulnérables à la douleur, et la douleur est toujours avec nous, au premier ou à l'arrière-plan. La croyance qu'il y a davantage que les apparences nous a habitués à estimer que l'expérience était digne d'être vécue, que nous vivons pour un avenir au-delà de cette vie ici-bas. Car ces apparences semblent dépourvues de sens. Si vivre signifie mourir dans la douleur, l'inachèvement et l'insignifiance, cela paraît une expérience vaine et cruelle pour des êtres qui sont nés pour raisonner, espérer, créer et aimer. L'homme, parce qu'il est doué de raison, veut que sa vie ait un sens, et il trouve difficile de croire en l'ordre des choses tel quel, à moins qu'il n'y ait davantage que ce qu'il voit, à moins qu'il n'existe un ordre éternel et une vie éternelle derrière l'expérience incertaine et passagère de la vie et de la mort.
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Plus on étudie les solutions proposées aux problèmes de politique et d'économie, d'art, de philosophie et de religion, plus on se fait l'effet de gens extrêmement doués qui consument leur ingéniosité à la tâche impossible et vaine d'essayer de faire rentrer l'eau de l'existence dans des paquets propres et ordonnés.

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles cela devrait être particulièrement évident aux yeux d'une personne vivant aujourd'hui. Nous en savons tant sur l'histoire, sur tous les paquets qui ont été ficelés et qui se sont dûment défaits. Nous connaissons tant de détails sur les problèmes de l'existence qu'ils résistent à une simplification facile et paraissent plus complexes et informes que jamais. En outre, la science et l'industrie ont tellement accru à la fois le rythme et la violence de la vie que nos paquets semblent se défaire plus vite chaque jour.
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Les êtres humains paraissent heureux aussi longtemps qu'ils ont un avenir vers lequel ils peuvent se projeter, que ce soit du "bon temps" le lendemain ou une vie éternelle par-delà la tombe. Pour diverses raisons, de plus en plus de gens trouvent difficile de croire en cette dernière. D'un autre côté, le premier cas présente l'inconvénient que, lorsque ce "bon temps" arrive, il est difficile d'en profiter complètement sans promesse qu'il y en aura davantage plus tard. Si le bonheur dépend toujours de quelque espérance pour l'avenir, alors nous poursuivons un feu follet qui nous échappe continuellement, jusqu'à ce que le futur et nous-même nous évanouissions dans l'abysse de la mort.

Prosaïquement, notre époque n'est pas plus incertaine qu'une autre. Pauvreté, maladie, guerre, altération et mort n'ont rien de nouveau. À la meilleure des époques, la "sécurité" n'a jamais été davantage que temporaire et superficielle. Mais il a été possible de rendre la précarité de la vie humaine supportable par la croyance en choses invariables, au-dessus du royaume des calamités, Dieu, l'âme immortelle de l'homme et le gouvernement de l'univers par les lois éternelles du bien.
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Malgré quelques opinions contraires, cela est toujours le point de vue général de la science. Dans les cercles littéraires et religieux, on suppose désormais souvent que le conflit entre science et croyance appartient au passé. Il y a même quelques scientifiques optimistes pour penser que lorsque la physique moderne a abandonné le matérialisme atomique brut, les raisons principales de ce conflit furent écartées. Mais ce n'est pas du tout le cas. Dans la plupart de nos grands centres de savoir, ceux qui font leur métier d'étudier toutes les implications de la science et de ses méthodes sont aussi loin que jamais de ce qu'ils comprennent comme un point de vue religieux.

La physique nucléaire et la relativité ont, c'est vrai, abandonné le vieux matérialisme, mais elles nous donnent maintenant une image de l'univers dans laquelle il y a encore moins de place pour les idées d'un quelconque projet ou dessein absolu. Le scientifique moderne n'est pas naïf au point de nier Dieu parce qu'il ne peut être trouvé avec un télescope, ou l'âme parce qu'elle n'est pas mise au jour par le scalpel. Il a simplement noté que l'idée de Dieu est sans nécessité logique. Il doute même qu'elle ait une signification. Elle ne l'aide pas à expliquer quoi que ce soit qu'il ne pourrait expliquer d'une manière différente et plus simple.
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Les conséquences immédiates de cette honnêteté sont profondément inquiétantes et déprimantes. Car l'homme semble incapable de vivre sans mythe, sans la croyance que la routine et le travail pénible, la douleur et la peur de cette existence ont quelque but et signification dans l'avenir. Aussitôt, de nouveaux mythes prennent vie, des mythes politiques et économiques faisant dans le monde présent des promesses extravagantes pour le meilleur des futurs. Ces mythes donnent à l'individu une certaine signification en l'intégrant à un vaste effort social, dans lequel il perd quelque chose de son propre vide et de sa propre solitude. Néanmoins, l'extrême violence de ces religions politiques trahit l'anxiété qu'elles recouvrent, car elles ne se résument qu'à des hommes, qui s'entassent pêle-mêle en criant pour se donner du courage dans les ténèbres.

Une fois qu'on suspecte qu'une religion n'est qu'un mythe, son pouvoir s'évanouit. Le mythe est peut-être nécessaire à l'homme, mais il ne peut pas en conscience s'en prescrire un comme il peut mélanger des pilules pour un mal de tête. Un mythe ne peut "fonctionner" que quand il est pris pour la vérité, et l'homme ne peut pas longtemps se "raconter des histoires" sciemment et intentionnellement.
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