J'adore la couverture "racoleuse" de cette édition poche de 1972, l'essai date de 1958. Quand on sait qu'il s'agit tout au fais d'histoire comparée des religions, démontrant que tel l'homme envisage son rapport à la nature il envisage sont rapport à la femme,.
Commenter  J’apprécie         10
Loin d'être une force, la dureté et la dureté rigidité masculine que nous affectons ne sont rien d'autre qu'une paralysie émotionnelle. Nous nous cramponnons, non parce que nous sommes maîtres de nos sentiments, mais parce que nous en avons peur, comme nous avons peur de tout ce qui, en nous, est symbole de féminité et d'abandon.
"Celui qui connaît la virilité mais contient la féminité
deviendra un bassin où s'accumule toute la force du Monde
Comme il est un bassin pour le Monde, il ne sera pas séparé de la force éternelle,
Et ainsi il peut retourner à l'état de l'enfance.
Tao Te King, XXVIII
Nous jouons si automatiquement des rôles que nous nous apercevons rarement à quel point ils pénètrent nos vies. Nous confondons les attitudes requises par ce rôle avec nos véritables inclinaisons, si bien que les relations amoureuses sont plus souvent jouées, qu'authentiques.
Considérée de cette façon, la complexité déconcertante de la nature devient une danse, sans autre but que les figures exécutées. Pris dans l'illusion du temps et de la finalité, la danse et le rythme extatique des choses sont masqués, et apparaissent comme une chasse éperdue, une lutte contre le retard et l'obstacle. Une fois reconnu le non-sens ultime de cette chasse, l'esprit s'apaise et perçoit le rythme du cosmos; il découvre que l'intentionnalité (intemporelle) du processus atteint sa fin à chaque instant.
Nous sommes un faisceau ou une collection de différentes perceptions qui se succèdent avec une inconcevable rapidité, et qui sont dans un flux et un mouvement perpétuel.
Il apparaît de plus en plus que nous ne sommes pas placés dans un monde morcelé. Les grossières divisions entre esprit et nature, âme et corps, sujet et objet, sont de plus en plus considérées comme des fâcheuses conventions de langage. Ce sont des termes boiteux qui ne s'appliquent plus à un univers où tout est en interdépendance, un univers qui se présente comme un vaste complexe de relations subtilement équilibrées.