Entre les années 1080 et 1107, du temps de Giraud, abbé de Saint-Aubin, d'Angers, un serf nommé Foulques, instruit dans l'art de la peinture (quidam homo nomine Fulco, pictoris arte imbutus), se présenta aux moines de ce monastère et offrit de décorer tout ce dernier de peintures et d'y établir des fenêtres ou vitraux de couleur. Il fut admis dans la communauté comme frère et homme libre ou vassal de l'abbé. On lui abandonna, pour les posséder à titre viager et en fief, une maison et un arpent de vigne, qui devaient faire retour à l'abbaye s'il ne délaissait un fils sachant peindre comme lui et pouvant à son tour servir la communauté.
Ce que l'on ne peut contester, c'est que la plupart des édifices religieux furent alors décorés de peintures murales. A Lobbes, le dôme surmontant l'autel et son plafond furent admirablement décorés par ordre de l'abbé Folcuin, du temps de l'évêque Notger, et cent ans plus tard, sous l'abbé Folcard, ce dôme, qui était formé de poutres, fut réparé et entouré d'une balustrade, puis peint par un nommé Bernard.