L’idéal du génie serait un être dont toutes les perceptions seraient autant d’ « aperceptions ».
L’homme a les mêmes contenus psychiques que la femme en forme articulée ; là où elle pense plus ou moins en hénotismes, il pense, lui, immédiatement en représentations claires et distinctes, auxquelles se rattachent des sentiments exprimés et permettant toujours l’abstraction par rapport aux choses. Chez F, le « penser » et le « sentir » sont un, non-séparés, tandis qu’ils sont distincts chez H. Ainsi F vit un grand nombre d’événements psychiques sous une forme hénotique qui chez H ont passé par un processus de clarification. C’est pourquoi la femme est sentimentale et ne saurait qu’être émue, non bouleversée.
Depuis quelques temps, les témoignages de femmes qui ne sont en fait femmes que pour moitié ou pour trois quarts au sujet de leur vie psychique se multiplient, cette vie psychique est en elles davantage celle de l’homme que de la femme. Il ne nous reste ainsi qu’une solution : observer ce qu’il y a de féminin chez l’homme même.
L’étude qui doit être entreprise ici ne saurait ainsi l’être que dans la mesure où l’on estime possible d’énoncer sur la femme des choses justes sans être femme soi-même.
Le besoin d’émancipation d’une femme, et l’aptitude chez elle à une telle émancipation ne reposent que sur ce qu’elle a de masculin.
Le fait de poser une telle correspondance entre le physique et le psychique [ainsi que le fait la physiognomonie] renvoie à une fonction apriorique et synthétique de la pensée.
La mémoire rend les événements de la vie intemporels, elle est, ne serait-ce que dans son concept, victoire sur le temps. L'être humain ne peut se rappeler son passé parce que sa mémoire le libère de l'emprise du temps, et alors que partout ailleurs, dans la nautre, les événements en sont FONCTION, les élève dans l'esprit AU-DESSUS de lui".
Chaque cellule de l’organisme est (disons pour l’instant) caractérisée sexuellement, ou encore a une note sexuelle bien précise, en se hâtant d’ajouter que cette caractérisation […], en vertu du principe qu’il n’y a que des formes sexuelles intermédiaires, pourra être plus ou moins accentuée.
Par nos concepts, nous nous défendons contre le monde.
Notre temps, qui n’est pas seulement le plus juif, mais le plus féminin de tous les temps ; ce temps pour lequel l’art n’est plus qu’un moyen d’exprimer les humeurs, qui a vu l’origine du besoin artistique dans les jeux d’animaux ; ce temps de l’anarchisme le plus crédule, ce temps auquel ni l’idée de l’État ni celle du droit ne disent plus rien, ce temps de la conception historique la plus plate qu’on ait jamais imaginée, le matérialisme historique, ce temps du capitalisme et du marxisme, ce temps pour lequel l’Histoire, la vie, la science ont été réduites à l’économie et à la technique ; ce temps qui a cru pouvoir expliquer le génie comme une sorte de folie, mais qui ne possède plus un seul grand artiste ni un seul grand philosophe, ce temps si peu original alors qu’il recherche tant l’originalité ; ce temps qui a remplacé l’idéal de la virginité par le culte de la demi-vierge : ce temps a également la gloire douteuse d’être le premier à avoir non seulement affirmé le coït comme une valeur et l’avoir adoré, mais encore à en avoir fait un devoir : non dans l’idée de se perdre, comme le Romain ou le Grec dans les bacchanales, mais dans celle de trouver et de donner enfin un contenu à son propre vide.
Mais ce nouveau judaïsme appelle un nouveau christianisme ; l’humanité attend le nouveau fondateur de religion, et le combat va vers une décision comparable à celle qui a eu lieu en l’an un de notre ère. (p. 268)