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Citations sur Sexe et caractère (84)

L'attitude qu'il convient d'adopter pratiquement en ce qui concerne l'ensemble de ce phénomène [le mouvement féministe], sans pour autant que cette règle (ne serait-ce qu'en considération de son caractère fluctuant) doive ou puisse même ici servir de base pour l'édification d'un véritable système de lois, devrait par conséquent être la suivante : laisser toute liberté, de manière à ce qu'aucun obstacle ne se dresse sur leur route, à celles dont les besoins psychiques réels, lesquels au demeurant ne varient qu'en fonction de ce qu'est leur complexion physique, les portent à des activités d'homme, et qui sont donc celles qui présentent des traits de l'homme, mais refuser toute création de PARTI, toute idée de RÉVOLUTION, qui ne saurait avoir AUCUN FONDEMENT, c'est-à-dire en un mot tout le MOUVEMENT féministe, qui, chez un si grand nombre de femmes, est la cause d'un effort contre-nature, artificiel et, en fin de compte, mensonger. Et, dans le même sens, qu'on nous épargne aussi les habituelles inepties au sujet de la prétendue "égalité totale" ! L'être féminin même le plus proche par sa complexion de l'homme n'est jamais guère, il faut l'avoir bien présent à l'esprit, qu'un être, possédant environ 50% de H [c'est-à-dire de "substance masculine", ce qui regroupe tous les caractères masculins chez un être], et c'est à cette seule proportion, à ce seul taux, de H, précisément qu'il doit tout ce qui fait ou mieux tout ce qui pourrait faire, qu'on lui accorde de l'attention.
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La classification des êtres vivants en « mâles » et « femelles » apparaît comme insuffisante à rendre compte de la réalité. […]
La différenciation sexuelle n’est en effet jamais complète. Toutes les propriétés du sexe masculin se retrouvent chez le sexe féminin à un état de moindre développement, et vice versa. […]
On définira donc un individu A ou un individu B non plus comme un « homme » ou une « femme », mais comme un composé de masculin et de féminin […].
[...] Aucun être vivant ne peut être défini sans autre unisexuellement. La réalité offre plutôt l’exemple d’une oscillation entre deux points extrêmes, eux-mêmes parfaitement idéaux.
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Cet avènement du moi en lui [dépassement de la dualité, confusion du sujet et objet], tout grand homme le connaît. Qu’il en fasse l’expérience, et donc devienne conscient de lui-même, à l’occasion de l’amour d’une femme – car le grand homme aime plus intensément que l’homme moyen – ou qu’il accède au sentiment de son essence véritable et profonde par la conscience de la faute et grâce, ici encore, à un effet de contraste qui lui représente son action comme une trahison à l’égard de lui-même – la conscience de la faute étant également chez le grand homme plus forte et plus différenciée ; que l’avènement du moi en lui le conduise à se fondre dans le tout de l’univers, à voir toutes choses en Dieu, ou lui révèle au contraire le dualisme terrible de la nature et de l’esprit, éveillant dans son être un besoin de rédemption ou de délivrance intérieure, ce qu’il apporte, et ne cessera d’apporter, avec lui et de son propre fait, c’est-à-dire sans aucune intervention de la pensée humaine, n’est rien de moins que le germe d’une vision du monde. Une vision du monde n’est pas une grande synthèse élaborée par un savant zélé assis à sa table de travail et entouré de toute une bibliothèque, elle est quelque chose de vécu, et elle peut être, considérée dans sa totalité, claire et non-équivoque alors même que de nombreux points de détail resteraient ou obscurs ou contradictoires. C’est l’avènement du moi dans la conscience qui est à la racine de toute vision du monde, de tout regard porté sur le monde dans lequel celui-ci soit considéré comme un tout, cela étant vrai pour l’artiste comme pour le philosophe. Et si radicalement que puissent s’opposer les différentes visions du monde, elles ont toutes en commun, dans la mesure où elles méritent ce titre, une chose qui est précisément ce qu’elles doivent à cette expérience de l’avènement du moi, à savoir cette que tout grand homme possède, cette conviction de l’existence d’un moi, ou d’une âme, seule dans l’univers et devant lui, et contemplant le monde entier.
(…)
L’homme de génie est celui chez qui le moi est le plus intense, le plus vivant, le plus conscient, le plus continu et le plus unitaire. Mais en même temps, le moi est le point central de l’aperception, ce qui fonde son unité, ce qui opère la « synthèse » du divers.

Le moi du génie ne peut donc qu'être lui-même aperception universelle, le point qu'il forme dans l'espace, que contient à lui seul tout cet espace : le grand homme porte en lui le monde entier, et le génie est un microcosme vivant.
(...)
A l'infini de l'univers répond chez le génie un véritable infini en lui même ; le chaos et le cosmos sont pour lui des réalités intérieures, de même que toute particularité et toute totalité, toute multiplicité et toute unité. L'homme de génie est l'homme conscient de son lien avec le monde, et le génie est proprement la part divine en l'homme.
(...)
L'homme de génie vit dans un état de conscience universelle, est la conscience de l'univers ; l'homme de la rue contient également l'univers, mais sans que cela l'amène encore au niveau de la conscience créatrice. L'un vit avec le tout dans un rapport conscient et actif, l'autre dans un rapport inconscient et virtuel ; l'homme de génie est un microcosme actuel, l'homme non-génial, un microcosme virtuel. Seul l'homme de génie est totalement homme ; l'être-homme, l'humanité (au sens kantien du terme) présente en chaque individu humain « dunamei », c'est-à-dire en puissance, ne se déploie pleinement, « energeiai » , que chez l’homme de génie.
(...)
C'est parce-que l'homme de génie est celui qui a pris conscience de son moi qu'il ressent le moi chez les autres.
(...)
Personne plus que lui ne souffre des souffrances des hommes avec lesquels il vit.
(...)
Je pense avoir suffisamment démontré par là que le génie n'est qu'une moralité supérieure. Le grand homme n'est pas seulement le plus fidèle à lui-même, le moins oublieux de sa propre vie, celui à qui l'erreur et le mensonge sont les plus odieux et insupportables ; il est aussi le plus social, l'homme le plus solitaire en même que le plus solidaire. Le génie est une forme supérieure de l'être, non seulement intellectuellement, mais moralement.

Le génie exprime l'idée de l'homme. Il montre ce que l'homme est, à savoir un sujet dont l'objet est représenté par l'univers entier, et il en est l'affirmation vivante et éternelle. (pp. 146-156)
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La société connaît le crime, non le péché ; impose le châtiment sans viser le repentir. Les lois pénales ne poursuivent le mensonge que pour autant qu'il soit la cause de dommages extérieurs et visibles et dans sa forme solennelle de parjure, et on n'a jamais vu l'erreur comptée au nombre des délits contre la loi écrite. (p. 132)
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Le christianisme est héroïque, alors que le Juif, n’étant jamais tout entier dans ce qu’il fait, est toujours lâche et représente l’antithèse même du héros.
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Le lecteur qui m’aurait suivi jusqu’ici n’hésitera plus, sans doute, à se demander si les femmes sont encore pour moi des êtres humains et si ma théorie ne m’oblige pas à les ranger bien plutôt dans la catégorie des animaux ou des plantes ? […] [La femme] n’a pas plus de réalité métaphysique qu’eux, elle n’est pas davantage, elle est, tout comme eux, apparence et non pas chose en soi.
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Seul celui qui sent autrui comme étant également un MOI, une MONADE et UN CENTRE DU MONDE possède une sensibilité, une manière de penser, une vie, propres, ECHAPPE A LA TENTATION de l’utiliser comme un MOYEN en vue d’une FIN et saura reconnaître en lui, selon l’éthique kantienne, une personnalité […], le REVERER et non plus s’EMPORTER CONTRE LUI. LA PREMIERE CONDITION PSYCHOLOGIQUE DE TOUT ALTRUISME PRATIQUE EST UN INDIVIDUALISME THEORIQUE.
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A la question de savoir en quoi consiste se comporter moralement envers autrui, il faut ainsi répondre : non à pénétrer dans sa solitude et violer les frontières qu’il a tracées autour de lui pour lui apporter une aide qu’il n’a pas demandée, mais à lui témoigner le respect par quoi ces frontières sont maintenues.
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Dans l’Histoire de la recherche comme dans la vie de l’individu, on a toujours l’ « idée » ou l’ « intuition » des choses bien avant d’en avoir la connaissance claire.
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Quel homme énigmatique, rare, ce Weininger ! Né coupable, comme moi !

[August Strindberg]
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