Seul sur Mars

L’espace, c’est dangereux. Gérer ce danger, c’est notre boulot. Si vous craignez de prendre des risques, allez plutôt bosser dans une compagnie d’assurances. Et puis, il ne s’agit même pas de votre vie à vous. L’équipage est parfaitement capable de décider lui-même ce qu’il a envie de faire.

Je suis foutu. Je vais crever.
Bon, je me calme. Je vais trouver une solution.

« Et puis, j’ai du ruban adhésif. Du ruban ordinaire comme on en trouve dans les magasins de bricolage. Eh bien, oui, même la NASA ne peut pas améliorer le ruban adhésif. »
...
«Oui, le ruban adhésif colle même dans l’atmosphère rare de Mars. Il fonctionne partout. Il est magique. En fait, on devrait l’adorer comme un dieu. »

- Ça doit être affreux, pensa-t-il tout haut. Être coincé là-bas. Il est persuadé d'être seul, d'avoir été totalement abandonné. Quels peuvent-être les effets d'une telle situation sur la psyché humaine ? (Il se retourna vers Venkas). Je me demande ce qu'il pense en ce moment.

Journal de bord : Sol 61

Comment se fait-il qu'Aquaman puisse contrôler les baleines ? Ce sont des mammifères ! C'est débile.

La tempête s’était calmée. J’étais allongé sur le ventre et presque entièrement enseveli sous le sable. Encore groggy, je me demandai pourquoi je n’étais pas un peu plus mort que cela.
L’antenne avait traversé ma combinaison et mon flanc, mais pas mon pelvis. Il n’y avait donc qu’un seul trou dans ma tenue – plus un dans mon corps, évidemment.
Après avoir été projeté en arrière, j’avais dégringolé une colline abrupte pour finir sur le ventre. L’antenne formait un angle assez prononcé avec mon flanc, tirant sur le matériau de la combinaison, qui émettait un léger sifflement.
J’avais beaucoup saigné et, à l’approche de la brèche, mon liquide vital s’était évaporé dans la faible pression, laissant un résidu collant. À la longue, celui-ci avait fini par sceller le trou, à le réduire à un niveau gérable par les systèmes de la combinaison.

Chez nous, les hommes, il arrive que la testostérone prenne le dessus…

Nous ne sommes pas dans un film ; la solution la plus risquée n’est pas forcément la meilleure.

Si les Américains sont sentimentaux, leur gouvernement ne l’est pas. Le département d’État américain ne céderait rien de majeur en échange d’une vie humaine.

Si j'ai appris un truc pendant mes vacances au Club Mars, c'est bien que tout peut servir un jour.

D'accord, il y a des connards qui se moquent de tout, mais ils sont noyés dans la masse de ceux qui se soucient de leur prochain. Voilà pourquoi j'avais des milliards de personnes de mon côté.
C'est cool, hein ?
Enfin... Mes côtes me font souffrir le martyre, je vois flou à cause de l'accélération que j'ai subie, je suis affamé, je ne reverrai la Terre que dans deux cent onze jours et, apparemment, je pue comme une crotte de putois déposée par une paire de chaussettes trempées de sueur.
C'est le plus beau jour de ma vie !